Chapitre sans titre 32

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Simon n'avait rien mangé du petit déjeuner. Il se contenta de contempler son assiette, tout en remuant chroniquement sa cuillère. Je n'osai pas vraiment dire quoi que ce soit, et m'efforçai de maintenir le lien entre nous, en serrant les jambes de mon amoureux entre mes mollets. Henri s'engouffra dans le silence laissé par Simon:

-"Hey Sim... T'as pas l'air bien mon pote!?"

Je me raclai la gorge, comme pour lui signifier de ne pas insister. Niels tant qu'à lui, lui lança un regard explicite. Henri ne put se retenir, s'adressant à nous tous:

-"Ben quoi! Je le trouve bizarre..."

Il mit sa main sur le bras de mon âme sœur:

-"T'as toujours faim d'habitude...Et jamais tu tires la gueule comme ça... Crache le morceau...Allez!"

Simon leva la tête de son assiette, sa voix tremblait, annonçant les prémisse d'un sanglot dans sa gorge:

-"Pas aujourd'hui Henri... Tu veux bien..."

Nous restâmes tous les trois muets, respectant les besoins introspectifs de mon amoureux. A l'heure de partir en classe, Niels se désolidarisa de nous, pour partir avec les troisièmes années. Il vint cependant me demander à l'oreille:

-"Vous vous êtes disputés? Ne me dis pas que vous annulez vos fiançailles !?"

Je le rassurai, lui posant la main sur l'épaule:

-"T'inquiètes rien à voir avec nous ! Vincent et Auguste s'y sont mis ce matin. Simon est à bout..."

Mon ami me transperça d'un regard navré, avant de rejoindre sa classe.

Je rejoignais Simon et Henri en cours. Comme d'habitude, nous commencions pas math, ce qui ne m'enchantait pas au plus haut point. 

Tout le monde était déjà installé, même monsieur Englund, quand je vins en trombe m'assoir à ma place. J'essayai de faire le moins de bruit possible, excusant mon retard d'un signe de tête vers mon professeur.

Je ne trouvais pas mon livre... Demandant à mon amoureux de partager avec moi, je tirai délicatement sur l'ouvrage. Il eut une réaction déconcertante, poussant le manuel violement. Après l'épisode du petit déjeuner, je commençai vraiment à être inquiet, je pris le risque de lui adresser la parole:

-"Simon?! Tu es en colère contre moi... Ou c'est encore..."

Son visage triste se retourna vers moi, la détresse se lisait dans ses yeux: 

-"Pas maintenant tu veux... On en reparle tout à l'heure..."

Je compris d'un coup, que mon amour était au bord des larmes. Il ne voulait pas craquer, pas maintenant, pas devant ce rustre de monsieur Englund.

Malheureusement, je devais avoir été bruyant, ce qui ouvra une brèche aux remarques de notre professeur. Il regarda en notre direction avec une telle assurance, que j'eus froid dans le dos:

-"Monsieur Eriksonn, Vous souhaitez peut-être encore nous lire de la prose ? Ou peut-être nous faire part d'un épisode important de votre trépidante existence?!"

Simon devint rouge vif. J'observai ses mains trembler et ses doigts s'agripper à son stylo. Il libéra sur le bout des lèvres, répondant à la provocation:

-"Putain...Il va pas me lâcher! Qu'il aille se faire foutre!"

Son interlocuteur n'en perdit pas une miette, et voulait vraiment aller à la confrontation :

-"Si vous voulez bien répéter vos propos à haute voix jeune homme.. Faites en profiter la classe...Allons! "

J'agrippai les doigts de mon amoureux, sans vraie conviction qu'il se calme. Sans vraiment y réfléchir, n'écoutant que ce vent d'injustice, cet acharnement contre Simon, je me mis debout, m'adressant directement à mon professeur:

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant