Chapitre 98 : Kyoto

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Il prit un verre.

Puis un deuxième.

L'alcool lui brûlait la gorge.

Il détestait ça.

Mais il voulait anesthésier, ne serait-ce qu'un peu, cette douleur lancinante qui torturait son coeur et qui le poursuivait sans relâche.

A l'opposé de son humeur, une musique rythmée et festive pulsait dans ses oreilles et pourtant il ne l'entendait pas.

Il détestait se retrouver à nouveau dans cet état pathétique.
Il en avait pourtant prit l'habitude, depuis trois ans.

Une fille arriva devant lui.

Il ne fit même pas attention.

Il avait essayé pourtant.

De retrouver quelqu'un.

Il voulait obéir à sa dernière volonté.

Elle était gentille, jolie, elle avait tout pour plaire mais...

Elle n'était pas Elle.

Ils s'étaient séparés après un mois.

La fille dansait langoureusement et finit par s'approcher de lui. Elle se frotta érotiquement contre son torse. Elle mit sa poitrine en avant de manière subjective et un relant de parfum bon marché lui monta au nez.

La fille passa derrière et lui caressa les épaules, elle se pencha vers lui et chuchota à son oreille.

- Shoto...

Le jeune homme écarquilla les yeux de stupeur.

Il connaissait cette voix.

Il releva soudainement la tête, au milieu de la piste de danse, une longue chevelure rose flottait dans un halo lumineux.

Il se leva d'un bond, ignorant la fille et tenta de frayer un chemin entre les fêtards. Il arriva finalement à l'endroit où se trouvait le mirage.

Personne. Évidemment.

Désillusioné, il sorti de la boite de nuit. Il n'était plus d'humeur.

Il retourna à son hôtel et se laissa tomber sur le canapé.
Il posa son bras par dessus son visage et essaya de dormir.

Il ne pouvait pas dormir.

Il ne pouvait plus.

Il avait perdu le sommeil en même temps qu'il l'avait perdu Elle.

Le sommeil lui glissait entre les doigts, exactement de la même façon qu'elle lui avait échappé il y a sept ans.

Une jeune femme se tenait à nouveau au milieu de la pièce.

Il resta silencieux un moment. Il savait au fond de lui que ce n'était qu'une énième illusion créée par son esprit embrumé par l'alcool.

Mais c'était le jour des fantômes. Alors peut-être...

Elle était peut-être venue le voir...

Il voulait lui parler.

- ... Je ne pleure pas.

Pas cette année du moins.

Il tourna la tête vers l'illusion qui était toujours là. À seulement quelques mètres de lui.

Elle lui souriait doucement.

Elle lui semblait si près.

Et pourtant si loin.

OMEN  {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant