Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)

Chapitre 4 - JAMES POTTER

James avait beau coller son oreille contre la porte close du coffre-fort, il n'entendait rien du tout. Cependant, il restait persuadé que les Mangemorts étaient toujours de l'autre côté, à se creuser la tête pour trouver un moyen de pénétrer à l'intérieur du coffre.

Derrière lui, Papa avait allumé quelques torches éclairant le très vaste souterrain qui renfermait toute la fortune des Potter. James avait déjà vu cette pièce, il n'était donc pas impressionné par les montagnes d'or, les diverses pierres précieuses et autres coupes d'une grande valeur qui se trouvaient là.

- Je suis sûr qu'ils sont toujours là, dehors, dit-il en s'éloignant de la porte.

- Pas pour longtemps, lui assura Papa, même aujourd'hui, les Mangemorts ne peuvent pas se permettre de traîner après une attaque dans les souterrains de Gringotts. Ces coffres sont inviolables, ils n'arriveront pas à entrer. Ils vont devoir partir avant que les renforts n'arrivent. Tout ce qu'on a à faire, c'est d'attendre ici un petit moment.

- D'accord... Mais pourquoi nous ont-ils attaqués ? Tu crois qu'ils te visaient toi ? Après tout, tu es le chef du bureau des Aurors.

Papa resta un moment songeur avant de répondre.

- Non, il aurait été plus pratique de nous attaquer avant qu'on n'entre dans Gringotts, dans ce cas. Ils voulaient quelque chose. C'est pourquoi ils nous ont suivi jusqu'au coffre.

- Mais qu'est-ce qu'ils voulaient ?

- Je pense que la réponse se trouve à tes pieds.

James baissa la tête et regarda les deux flaques argentées qui s'étaient formées au sol après que deux fioles se soient brisées. Il se souvint qu'un Mangemort avait essayé de les attirer à lui avant que la porte ne se referme.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il alors que Papa se penchait au-dessus des deux flaques.

- Eh bien, ça ressemble à des souvenirs.

- Des souvenirs ? Qu'est-ce que des souvenirs feraient dans notre coffre ?

- Oh, c'est une tradition vieille comme le monde chez les grandes lignées de sorciers, lui expliqua Papa, on laisse ses souvenirs dans le coffre familial pour que nos descendants puissent les consulter.

- En quoi est-ce que les Mangemorts avaient besoin de consulter des souvenirs de notre famille ?

Papa sortit sa baguette magique et d'un geste souple, il ouvrit un compartiment de l'une des grandes armoires ouvragées qui composaient le coffre. Une bassine en argent projetait de curieux reflets clairs au plafond, dans le compartiment.

- C'est ce qu'on va tout de suite savoir.

Papa agita sa baguette au-dessus de l'une des flaques argentées ; celle-ci prit la forme d'un filament qui suivait l'extrémité de la baguette. Il se redressa et fit tomber le souvenir dans la bassine avant de remarquer le regard interrogateur que lui lançait James.

- C'est une pensine, lui expliqua-t-il, ça sert à consulter des souvenirs. Viens, je vais te montrer comment t'y prendre. Tu te penches au-dessus de la bassine et tu plonges ta tête dedans. Fais-le, je te suis.

A l'intérieur de la pensine, quelque chose baignait. Quelque chose de pas tout à fait liquide et pas tout à fait gazeux ; un mélange des deux aux reflets argentés. Sous les consignes de son père, James plongea la tête dedans... Alors, le décor de ce coffre-fort sembla basculer et il se sentit comme aspiré dans un tourbillon sans fin. Il fit une chute vertigineuse, comme s'il plongeait dans un océan profond alors qu'autour de lui, dans d'épaisses volutes de fumée, un nouveau décor se matérialisait.