Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)

Chapitre 53 - REMUS LUPIN

Comme le professeur McGonagall le leur avait annoncé, toute la Grande Salle fut plongée dans un silence complet durant une minute, ce soir-là, en hommage à Alex Fiddlesticks. Après cette minute solennelle, ils purent dîner mais Remus sentait que l'humeur était un peu fébrile, ce soir-là. Beaucoup d'élèves restaient sous le choc de cet horrible accident qui avait eu lieu à la fin du match de Quidditch, aujourd'hui. Et il se doutait que, demain, La Gazette du sorcier allait s'emparer du sujet. Il imaginait bien un titre du genre : « Un élève mort à Poudlard ! Nos enfants y sont-ils toujours en sécurité ? ».

Quelques heures plus tard, il se retrouva sous ses couettes, dans son lit. Le dortoir était plongé dans une obscurité opaque. Zack ronflait, comme à son habitude. Noiraude, la chatte de Sirius, ronronnait et Remus pouvait l'entendre de son lit. Dehors, derrière les lourds rideaux pourpres tirés et les grandes fenêtres du dortoir, un vent furieux sifflait. Ce sifflement arrivait souvent, lorsqu'il s'engouffrait entre la tour des garçons et celle, voisine, des filles.

Remus n'arrivait pas à s'endormir. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à Fiddlesticks et aux quelques mots que Dumbledore avait prononcés avant la minute de silence. « Une vie si jeune fauchée pour que quelques personnes puissent entendre tinter de l'or dans leurs bourses », avait-il déploré.

Comme il ne parvenait pas à dormir, il sortit de sa malle le parchemin replié de la Carte du Maraudeur.

- Je jure solennellement que mes attentions sont mauvaises, murmura-t-il, Lumos !

Alors que sa baguette magique s'illuminait, elle éclaira le parchemin sur lequel les plans détaillés de Poudlard apparaissaient peu à peu. Cette nuit-là, il n'y avait personne dans les couloirs ; du moins, aucun élève. Tous étaient regroupés dans leurs dortoirs respectifs. Les noms qui se baladaient étaient soit ceux des fantômes (comme Nick Quasi-Sans-Tête qui semblait partager une promenade avec le Baron Sanglant) soit des Aurors (comme Mr Potter qui se trouvait au sommet de la tour d'Astronomie avec trois de ses hommes) soit des surveillants comme Fletcher qui patrouillait dans quelques couloirs des cachots. Ou encore Rusard et Miss Teigne qui rôdaient au rez-de-chaussée dans l'aile sud du château proche de cet endroit où était exposé un squelette de rhinocéros. C'est alors qu'il remarqua une anomalie.

Qu'est-ce que...

Enfin ! Il l'avait enfin trouvée ! Mu par l'excitation, il bondit hors de ses couvertures et se rendit aussitôt au lit de Sirius pour lui secouer l'épaule.

- Je l'ai trouvée ! s'exclama-t-il. Sirius ! Je l'ai enfin trouvée !

- Mmh... Quoi ?

Visiblement irrité d'avoir été réveillé aussi brutalement, Sirius se redressa, les cheveux en désordre.

- La crypte ! Celle de Kiara Potter, elle est juste là, regarde !

Alors qu'il pointait son doigt sur la carte, Sirius poussa un soupir lassé.

- Qu'est-ce qui te fait croire que c'est bien cette fameuse crypte ?

- Regarde bien, Sirius. Tu reconnais bien ce couloir ?

- Oui, je le reconnais, soupira-t-il, et alors ?

- Il y a quelles portes sur le mur de droite ?

- Qu'est-ce que tu racontes ? Il n'y a aucune porte, sur ce mur. Juste des tableaux, des armures et des armoires.

- Exacte ! Alors pourquoi, selon la carte, il y a cette pièce située de l'autre de ce mur ? Pourquoi faire une pièce derrière ce mur si on ne peut y accéder par aucune porte ? A moins que cette pièce soit une...

- Une pièce secrète ! souffla Sirius, les yeux ronds. Oui, c'est vrai ! Mais... Après, c'est peut-être une toute autre pièce secrète que la crypte. Poudlard ne manque pas de ce genre d'endroits.

Remus modéra son enthousiasme.

- Oui, dit-il, tu as raison. Mais tout de même ! Ça vaut le coup d'essayer, non ? Qu'est-ce qu'on fait ? On réveille les autres ?

- Non, décréta Sirius, tu sais comme James peut devenir grognon dès qu'on lui retire la moindre minute de sommeil ! Demain soir, c'est Halloween. On ira visiter cette pièce inconnue juste après, quand tout le monde sera couché.