Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)

Chapitre 25 - PETER PETTIGROW

Rogue avait directement été envoyé dans le bureau de Slughorn. Quant aux Maraudeurs, ils se retrouvèrent une nouvelle fois face à une McGonagall furieuse, qu'on avait certainement dû tirer du lit. Peter commençait à connaître ce bureau par cœur et il avait une sensation de déjà-vu. Combien de fois s'étaient-ils retrouvés dans cette situation ? Assez pour que même lui comprenne le sentiment d'exaspération que semblait ressentir le professeur de Métamorphose.

- Vous êtes en sixième année, jeunes hommes ! disait-elle avec colère. Combien de temps vous faudra-t-il encore pour murir un peu ? Nous en sommes restés au même point que durant votre première année : sortir dans les couloirs la nuit pour faire des duels de magie avec vos camarades ! Quelle honte ! Faire cela du haut de vos seize ans !

McGonagall faisait les cent pas derrière son bureau. Peter, comme les trois autres, attendait avec appréhension la sanction qu'ils écoperaient.

- Je ne suis pas toujours d'accord avec notre directeur, pourtant je sais qu'il a raison sur un point, reprit-elle, nous nous dirigeons vers une époque sombre et dangereuse et il est plus que temps pour vous de changer de comportement ! Pourtant, nous y voilà encore : c'est le deuxième jour depuis la rentrée et vous avez déjà fait un coup d'exploit. Bravo ! Je suppose que c'est un record pour vous, n'est-ce pas ?

Ce n'était qu'une question rhétorique. Personne parmi les Maraudeurs n'était assez bête pour avoir l'audace d'y répondre. Visiblement lassée, McGonagall se laissa finalement tomber sur son fauteuil derrière son bureau.

- J'enlève vingt points chacun à Gryffondor, dit-elle, et vous aurez une retenue ce week-end de deux heures effectuées dans mon bureau. Et croyez-moi, si j'avais eu une preuve que vous étiez sortis dans la Forêt interdite comme l'année dernière, je vous aurais collés toute l'année.

Les Maraudeurs se détendirent quelque peu. Quatre-vingt points enlevés à Gryffondor et plus deux heures de retenue, ils avaient déjà écopé de bien plus. Mais McGonagall sembla aussitôt remarquer cette réaction.

- Oh, n'allez pas croire qu'on en a fini ! reprit-elle avec agacement. Comme je n'arrive pas à vous inculquer quelques valeurs de maturité, je vais changer de stratégie. Cette année, vous allez avoir un tuteur qui devra me rendre de fréquents comptes-rendus sur votre comportement et votre travail.

Cette fois, Peter, James, Sirius et Remus se regardèrent avec horreur.

- Des... Des tuteurs, professeur ? demanda ce dernier.

- Exactement, Mr Lupin. Je vais vous demander de choisir parmi les élèves de ce château une personne qui sera votre tuteur. J'espère profondément que vous n'aurez pas l'audace de me prendre pour une idiote en choisissant un élève avec qui vous avez l'habitude de vous amuser ; je le saurais dans ce cas-là, et le châtiment que je vous réserve serait des plus amers. Vous choisirez des élèves sérieux qui auront une activité intellectuelle extra-scolaire à vous proposer.

Peter avait beau chercher dans sa tête, aucun élève ne lui venait en tête pour cela. Comme si elle lisait dans ses pensées, McGonagall enchaîna :

- Je ne vous demande pas de trouver un nom tout de suite, dit-elle, je reviendrai faire le point avec vous en fin de semaine. En attendant, je ne veux plus vous voir. Un surveillant vous attend dans le couloir pour vous raccompagner à votre salle commune, Messieurs.

Sans ajouter un mot, les Maraudeurs quittèrent le bureau de McGonagall pour tomber nez à nez avec Mondingus Fletcher qui faisait les cent pas dans le couloir ; c'était donc lui, le fameux surveillant qui était censé les raccompagner.

- Eh bien, commenta-t-il alors qu'ils traversaient quelques couloirs, vous ne perdez pas de temps, les gars. Je savais que vous rôdiez dans les couloirs quand j'étais élève ici, mais faire ça dès votre troisième soir ici, c'est osé !

James haussa les épaules.

- Parfois on se fait prendre, parfois non, philosopha-t-il, c'est comme ça, la vie. Comment s'est passé ta rentrée en tant que surveillant, Dingus ?

- C'est moins drôle que ce que j'imaginais. Vous vous rendez compte ? J'ai encore moins de temps libre que quand j'étais élève !

- Vraiment ? s'étonna Sirius. C'est curieux, tu ne surveilles pas toutes les séances d'Etude. Et puis j'ai toujours entendu dire que les emplois du temps des surveillants étaient plus cools que ceux des élèves.

- D'une, un surveillant a d'autres tâches que de surveiller les heures d'Etude, le corrigea Dingus, on doit apporter des messages aux profs, raccompagner des élèves à l'infirmerie, faire des rondes la nuit... Mais surtout : quand j'étais élève, je pouvais sécher les cours comme je le voulais. Là, je suis obligé de faire acte de présence, sinon, je suis viré.

- Oh, oui, ironisa Remus, quelle horreur !

- Mr Fletcher !

Une voix venait de retentir dans leurs dos. En se retournant, Peter s'aperçut qu'il s'agissait de Mr Potter qui marchait vers eux d'un pas vif.

- Je vais prendre le relai, Mr Fletcher, dit Mr Potter en s'arrêtant devant le surveillant, je vais raccompagner ces élèves à leur salle commune.

- Oh, euh... C'est-à-dire que le professeur McGonagall m'a donné l'ordre de...

- Eh bien c'est un contrordre.

- Un contre... Oh ! Euh, d'accord, hésita Dingus, eh bien... Bonne nuit, les gars. Mr le chef des Aurors.

Après un salut un peu trop raide, Dingus se retourna et disparut dans un couloir adjacent. Peter frissonna lorsqu'il vit Mr Potter tourner un regard sévère sur eux.

- Sortir la nuit pour vous battre contre un de vos camarades ? siffla-t-il avec colère. Mais qu'est-ce que vous avez dans la tête ?

Il s'était remis à marcher et les Maraudeurs le suivirent, un peu penauds.

- Ce n'était qu'un malentendu, se justifia James, on ne voulait pas se battre. C'est juste que... Enfin, ce n'est pas pour se battre qu'on est sorti cette nuit...

- Oui, je sais parfaitement pourquoi vous êtes sortis de votre dortoir, cette nuit, James, répliqua Mr Potter avec agacement, tu as dû raconter à tes amis ce qu'on a découvert dans notre coffre, je suppose ?

- Euh... Eh bien, oui, mais...

- Il n'y a pas de « mais ». Je sais très bien que vous cherchez la crypte que Kiara a évoqué dans le mot qu'elle a laissé dans le coffre. Et je vous le dis tout de suite : je vous interdis de tenter à nouveau de la trouver.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Tu ne discutes pas. Je suis le responsable de la sécurité de Poudlard, laisse-moi m'en occuper. Si j'apprends que vous êtes à nouveau à la recherche de cette crypte, je te confisquerai la cape d'invisibilité, James. Tu as compris ?

- Mais... Papa...

- Est-ce que tu as compris, James ?

A présent, ils étaient arrivés devant le tableau de la Grosse Dame. Mr Potter dardait un regard sévère et implacable sur son fils.

- Oui... C'est compris, répondit celui-ci d'un ton raide.

- Bien, montez dans votre dortoir et n'en sortez plus.