Chapitre 59 - SEVERUS ROGUE

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La matinée s'était bien passée. Ce gros lard impotent de Hugo Smith avait été une cible idéale sur laquelle se défouler durant le club de duel. Il avait déjà été remonté à bloc lorsqu'il avait vu le duel épique que s'étaient livrés le père Potter et Maugrey, mais après cela, le duel qu'il avait livré face à Smith – si on pouvait appeler cela un duel – avait permis de faire sortir toute son agressivité et sa frustration. Alors qu'il envoyait constamment paître le malheureux Gryffondor dans tous les sens, il s'était imaginé se battre contre des Aurors dans le but de défendre son rêve, cet avenir brillant mais incertain, dans ce manoir des Prince avec, à ses côtés, Lily.

Et comme pour couronner le tout, il avait vu le scandale que cette dernière avait provoqué en insultant James Potter de tous les noms avant de partir comme une furie de la tour du clocher. Finalement, s'était-il dit avec le sourire alors que Smith essayait sans succès de se relever après le maléfice Tétaniseur qu'il lui avait envoyé, tout n'est peut-être pas perdu pour elle ! A force de fréquenter cette racaille, Lily allait peut-être finir par se dire que la compagnie de Severus lui manquait ?

Mais toutes ces petites victoires avaient très vite fané, cette soirée d'Halloween. Assis à la table des Serpentard à se moquer des première année qui distribuaient des bonbons dans toute la Grande Salle, Severus avait fini par remarquer qu'Evans s'était levée pour tendre un saladier... à Potter ! Ces deux-là s'étaient mis à parler. Et ils ne semblaient pas se disputer. Il remarqua même Lily avoir un petit rire timide, sans doute après que Potter lui ait dit une de ses blagues débiles.

Avec une soudaine envie de vomir, Severus suivit d'un regard noir Lily et Potter quitter ensemble la table des Gryffondor pour échanger quelques mots avec Maugrey. Puis, ils revinrent à leur table. Là, au moins, ils se séparèrent ; Potter s'installa avec ses amis tandis que Lily se posa avec Macdonald et Danglars. Mais elle était toujours trop proche des Maraudeurs à son goût.

- Eh ! Rogue ! Toi et moi, je pense qu'on a un problème.

Surpris, Severus s'arracha à sa contemplation et remarqua que Nausicaa venait de s'asseoir à côté de lui. Une lueur d'agressivité brillait dans ses yeux froids et glacés.

- Allons bon, grommela-t-il en plongeant son nez dans son verre de jus de citrouille, qu'est-ce qui se passe, encore ?

- Ce qui se passe ? Tu crois que je n'ai pas remarqué ? siffla Nausicaa. J'ai bien vu que, ces derniers jours, tu traînais beaucoup avec mon cousin. Je t'interdis d'attirer Regulus dans un de tes plans foireux. Reste loin de lui.

Severus eut un rictus, nullement impressionné.

- Ton cousin est grand, maintenant. Il fait bien ce qu'il veut.

- Je n'en ai rien à faire de cette garce d'Everglade ; tu fais ce que tu veux avec elle. Mais mon cousin, tu le laisses tranquille !

- Sinon quoi ?

Nausicaa s'approcha encore plus de lui, le visage fermé. Mais cela faisait un moment, maintenant, qu'elle ne l'impressionnait plus.

- Tu veux vraiment chercher les ennuis avec moi, petit Rogue ?

- Non, dit-il, là, c'est toi qui cherches les ennuis avec moi. Ton cousin s'est invité de lui-même dans un de mes projets. Tu veux qu'il se retire ? Tu n'as qu'à le lui demander.

- Il ne m'écoutera pas.

- Ça, c'est ton problème, ma vieille.

Nausicaa l'agrippa par le col et l'approcha violemment d'elle ; son visage était rouge de colère.

- Attention, sale môme, siffla-t-elle, ne me tente pas.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Tu es bien sûr de toi, hein ? susurra Nausicaa avec un rictus. Très bien, il est plus que temps de te donner une bonne leçon. Toi et moi, à minuit, dans la salle des trophées cette nuit. Juste toi et moi.

Un duel ? La perspective d'un duel face à quelqu'un de plus féroce que cet empoté de Hugo Smith le séduisait, en vérité. Un vrai duel, ou tous les coups seraient permis.

Il eut un nouveau rictus.

- Tu sais que je suis plus puissant que toi.

Elle l'ignora.

- Tu as entendu, petit Rogue ? Rien que toi et moi. Je ne veux pas de ces vermines d'Avery et de Mulciber dans les pattes ; je ne veux pas perdre de temps à devoir les dégager avant de m'occuper de toi.

Severus se dégagea de la poigne de Nausicaa. Puis, il répliqua d'un ton détendu.

- Si tu as besoin de ça pour comprendre, dit-il, alors c'est d'accord. On se retrouve cette nuit à la salle des trophées. 

Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant