Chapitre 102 - JAMES POTTER

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Dans une situation normale, James aurait été mort de rire face à la chanson que Bertha Jorkins avait faite à sa place de commentatrice. Mais en plein match de Quidditch, il était plus irrité qu'autre chose, lançant à plusieurs reprises durant sa recherche du vif d'or : « Mais elle va la fermer ? ».

Cependant, il y avait quelque chose de positif à tout cela. Depuis quelques minutes, James avait noté que Bob Hiddleston ne laissait passer aucun souafle. Les Serdaigle avaient tenté des attaques fulgurantes, parfois extrêmement difficiles à parer. Mais Hiddleston avait à chaque fois bloqué le souafle. Le départ du match avait pourtant été aussi catastrophique que celui face à Poufsouffle.

La rencontre avait démarré depuis trois bons quart d'heure lorsqu'enfin, James repéra le vif d'or qui volait proche de la tribune des Serdaigle ; il avait failli ne pas le voir à cause de cette épaisse tempête de neige. Sans hésiter, il fit accélérer sa Supernova dans la direction du vif d'or.

C'était étrange de ne pas entendre de voix s'exclamer : « Les attrapeurs ont repéré le vif d'or ! » comme cela se faisait d'habitude. Mais les commentaires déjà bien aux fraises de Jorkins se faisaient rares maintenant qu'elle boudait.

WOOOOOSHHH !!!

Aubrey venait d'apparaître dans son dos. Une fureur déformait ses traits. Il voyait cette rencontre comme une occasion de se venger du sortilège que James et Sirius lui avaient lancé une semaine plus tôt. Le vif d'or fila à toute allure, les deux attrapeurs à ses trousses. A présent, ils survolaient le sol de quelques centimètres, soulevant à leur passage une trombe de neige dans les airs. James était à deux doigts de refermer sa main sur la petite bille dorée mais il dut s'écarter de la trajectoire pour éviter de se prendre de plein fouet un cognard.

Le vif d'or prit de l'altitude. Aubrey se hissa à la hauteur de James et lui adressa un regard furieux.

- Tu es mort, Potter ! s'écria-t-il par-dessus le bruit infernal du vent. Tu vas vite regretter ce que tu m'as fait ! Un accident est si vite arrivé au Quidditch !

Alors, Aubrey lui adressa un puissant coup du coude en direction de son visage. Mais James si était attendu. Il para l'attaque de son avant-bras. Le Serdaigle fit une embardée et revint à la charge. C'était la deuxième fois que James affrontait cet attrapeur massif et il savait qu'un coup d'épaule de sa part pouvait le faire dériver très loin du vif d'or.

Il freina brutalement, laissant Aubrey se faire emporter par son élan, puis fit faire une violente accélération à sa Supernova. Cette fois, le vif d'or était monté vraiment plus haut. Il était à quelques mètres au-dessus des hautes tours qui encerclaient le terrain de Quidditch. Et à cette altitude, le vent soufflait plus fort. Une soudaine bourrasque chargée de neige emporta James sur la droite. Il dut faire un vertigineux looping pour rejoindre le vif d'or et poursuivre sa traque. Mais cela suffit pour qu'Aubrey ne le rattrape.

Il ne le vit arriver qu'au dernier moment. L'énorme poing du Serdaigle heurta sa mâchoire avec tellement de force que James sombra dans l'inconscience l'espace deux ou trois secondes... Assez pour qu'il ne tombe de son balai.

La chute ne fut pas très longue. Il atterrit lourdement sur le toit pentu de l'une des tours des gradins. Il était couvert de neige et James se mit à glisser dessus comme si c'était un toboggan. Le problème, c'était qu'en glissant sur ce toit triangulaire, il filait tout droit vers le vide...

James réagit au quart de tour. Il tira sa baguette magique de sa cape rouge et la pointa vers le sommet de la tour.

- Elevatio Auxilium !

Une corde jaillit de l'extrémité de sa baguette... Mais arrivée au sommet, elle ne trouva rien où s'accrocher. Elle disparut comme si elle s'était évaporée. Et James continuait toujours sa glissade vers le vide, incapable de s'arrêter.

Aubrey, plus loin dans le stade, continuait à foncer à toute bise... Mais il ne risquait pas d'attraper le vif d'or. Celui-ci était en vol stationnaire non loin de la tour sur laquelle James se trouvait. Aveuglé par cette tempête de neige, Aubrey n'avait pas dû remarquer qu'il ne poursuivait plus du tout la petite balle ailée.

James réagit alors au quart de tour. Il braqua sa baguette sur sa Supernova qui commençait à s'éloigner, ballotée par le vent, et s'exclama :

- Accio Supernova !

Il était déjà arrivé au bord de la toiture de la tour. Il se mit à chuter sous les cris épouvantés du public mais il voyait très nettement le vif d'or. De sa main gauche, il tendit la main vers la petite balle dorée alors que sa main droite s'accrochait in extremis à son balai.

Il s'y agrippa de toutes ses forces, arrêtant brutalement sa chute, puis se hissa dessus avec difficulté. Plus loin, Bibine avait sifflé deux fois pour arrêter le match et hurlait sur Aubrey. James se dirigea calmement vers eux.

- C'est inadmissible ! s'écria Bibine sur son balai. Vous auriez pu blesser très gravement l'attrapeur adverse, Aubrey ! Je ne tolère pas ce genre de comportement durant un match à Poudlard !

- Ne vous inquiétez pas, Madame, lui assura Aubrey, Potter a sauté de lui-même, je n'y suis pour rien ! Pas vrai Potter ?

James venait d'arriver à leur niveau. Aubrey le regardait en souriant, avec une menace à peine voilée dans les yeux, comme s'il lui interdisait de cafter aux profs.

- C'est vrai, dit-il, j'ai sauté de moi-même.

- Vous voyez ! s'exclama Aubrey en tournant un grand sourire vers l'arbitre.

Mrs Bibine regardait James sans comprendre.

- Mais... Pourquoi avoir fait ça, Potter ?

Le sourire de James s'élargit.

- J'avais une petite course à faire. Eh, Aubrey ! C'est ça que tu cherches ?

En redressant sa main gauche, James montra au Serdaigle le petit vif d'or qui se débattait vainement entre son pouce et son index. Aubrey pâlit, comprenant en une fraction de seconde qu'il venait de perdre. Bibine réagit au quart de tour, elle leva un bras, porta son sifflet à ses lèvres et siffla trois fois, annonçant la fin du match.

Mais il n'y eut aucune acclamation.

Troublé, James regarda autour de lui. Le public semblait se demander ce qui se passait. Personne n'avait encore remarqué que James avait le vif d'or. Ce fut finalement McGonagall qui mit fin à cette situation en prenant le mégaphone des mains de Jorkins pour annoncer :

- James Potter vient d'attraper le vif d'or. Gryffondor gagne le match.

Enfin ! Les exclamations explosèrent de partout et, avec un grand sourire radieux sur le visage, James leva triomphalement le bras au-dessus de sa tête pour montrer à tout le monde le vif d'or. Aubrey descendit vers le sol et, de dépit, jeta son balai sur le terrain en neigé en hurlant un énorme juron.

Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant