Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)

Chapitre 41 - REMUS LUPIN

Pré-au-Lard était un village charmant en automne. Au cœur de ces paysages biscornus, entre ces arbres rougissants, les cottages en faisaient une véritable carte postale. Et comme toujours, ses ruelles étaient bondées de monde qui sortait des différentes boutiques ; des habitants, des touristes et, aujourd'hui, en ce week-end de sortie, des élèves du château.

Les Maraudeurs venaient juste d'arriver à l'entrée de Pré-au-Lard. Un peu silencieux, Remus écoutait Sirius et Peter qui chambraient James à cause du dernier numéro des Chroniques de Poudlard qui avait réservé quelques pages au premier article que ce dernier avait écrit dans le cadre de son tutorat.

- Je sais que tu essayes de draguer Evans, mais de là à inventer tout ce sentimentalisme, tu m'épates ! disait Sirius alors que Peter couinait de rire à ses côtés. Tu es machiavélique, en réalité.

- Ha, ha, très drôle, se contenta de répliquer James d'un ton un peu las.

Remus avait été sincèrement impressionné par la profondeur du texte de son ami. Et, il le savait bien, Sirius aussi, intérieurement. Mais cela ne pouvait se manifester qu'avec des boutades, avec lui.

- C'est bon, arrêtez un peu avec ça, soupira Remus alors que Sirius et Peter continuaient à rire de l'article, c'était un très beau texte. Et m'est avis que ce tutorat pourrait être mieux pris par McGonagall que le tien, Patmol, si tu vois ce que je veux dire.

Ce dernier se contenta de hausser les épaules.

- Je n'ai pas besoin d'un stupide tutorat, décréta-t-il, j'ai eu d'excellents résultats aux BUSE, je continue à avoir d'excellents résultats en sixième année et je ne vois pas en quoi se promener la nuit dans les couloirs serait un problème. Queudver, en revanche, en a bien besoin, lui !

- Eh !

- Désolé, mon vieux, mais c'est la vérité.

James eut un rire.

- Il parait que tu t'es fait mordre par un Niffleur en cours de Soins aux créatures magiques, dit-il avec un rire.

Peter lui adressa un regard étonné.

- Qui t'a dit ça ? souffla-t-il.

- J'ai entendu les filles en parler, dans les locaux des Chroniques de Poudlard.

Sirius éclata de rire.

- Mordu par un Niffleur ! Tu nous le feras toutes, Queudver !

Cette fois, Peter n'avait plus envie de rire. Il était rouge de honte.

- Au fait, intervint Remus pour mettre un terme aux rires de James et de Sirius, comment se passe ton tutorat avec... Comment s'appelle-t-il, déjà ?

- C'est elle, corrigea Peter, elle s'appelle Justina Gratton...

Apparemment, il aurait voulu développer mais James et Sirius lancèrent un grand : « Ouh-oooouuuuuh !! ».

- Y aurait-il de l'amour dans l'air, Queudver ? dit James avec un rire.

- Pas du tout, maugréa Peter, elle me considère plus comme un cas désespéré. Elle est de Serdaigle, donc plus intelligente que moi.

- Tous les Serdaigle ne sont pas intelligents, rectifia Sirius, regarde cet imbécile de Bertram Aubrey. Suivez-moi, il faut que je passe chez Bôbalais pour m'acheter une nouvelle batte de Quidditch.

A la grande exaspération de Remus, ils restèrent dans cette boutique bien plus longtemps que de raison. Lorsqu'ils en sortirent pour emprunter l'allée centrale de Pré-au-Lard, ils croisèrent Alex Fiddlesticks et quelques-uns de ses amis de Poufsouffle. Mais cette fois-ci, il n'était pas dans le même état que l'autre jour. Au lieu d'être hilare, il sanglotait à chaudes larmes, soutenus par ses amis qui semblaient embêtés et qui comptaient probablement le ramener à Poudlard.

Remus aurait pu aisément croire à une peine de cœur ou une mauvaise nouvelle personnelle que Fiddlesticks aurait appris. Mais ce qui ne collait pas, c'était que parmi le groupe d'amis qui le raccompagnaient vers l'extérieur du village, il y avait un des garçons qui, lui, était secoué de rire.

- Mais qu'est-ce qu'il a, celui-là ? s'étonna James en regardant le groupe de Poufsouffle disparaître dans le chemin qui retournait à Poudlard. Un coup il rit à s'en casser les côtes, et maintenant, il pleure comme une madeleine.

Jouant avec la nouvelle batte qu'il venait de s'acheter, Sirius haussa les épaules.

- Qu'est-ce que j'en sais ? dit-il. Ce type est bizarre, de toute façon. Ça vous dit à tous, une petite Bièraubeurre aux Trois Balais ?

Au moment où les Maraudeurs arrivèrent vers la taverne, un nouvel évènement étrange se produisit. Un sorcier imposant venait de jeter un jeune homme hors des Trois Balais avec colère.

- On ne veut plus de toi ici ! s'exclama-t-il avant de refermer la porte de la taverne.

Ce jeune homme, c'était leur nouveau surveillant, ce bon-à-rien de Mondingus Fletcher. Les Maraudeurs s'approchèrent de lui. Il semblait en plein fou-rire.

- Dingus ? fit James. Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Eh ! s'écria Fletcher avec un peu trop d'enthousiasme. Les gars ! Si vous allez dans cette taverne, sachez qu'ils ne sont pas commodes ! Vous avez compris ? Co-mode !

Les Maraudeurs se regardèrent. Remus haussa les épaules.

- Il n'y a aucun jeu de mots, dit-il un peu perdu.

Mais Fletcher s'éloignait déjà dans la ruelle, attirant tous les regards des passants à cause de ses éclats de rire retentissants.

Sirius haussa les épaules.

- Bah ! dit-il. C'est Dingus.