Le dragon s'était envolé, les ignorant totalement. James le quitta aussitôt des yeux et se jeta dans le couloir dans lequel Hornbeam avait pris la fuite. Il entendit à peine la voix d'Evans s'écrier derrière lui : « Potter ! Attends ! ». Mais il ne voulait pas que ce vieillard cruel et sans pitié puisse s'échapper.
Hornbeam apparut de nouveau dans son champ de vision au détour d'un nouveau couloir. Il courait, à quelques mètres devant. Il n'était pas au meilleur de sa forme car James le rattrapait facilement.
- Impedimenta !
La légère lueur bleutée qui s'échappa de la baguette de James frappa Hornbeam entre les deux omoplates et la course du vieil homme ralentit aussitôt. Comme il s'efforçait toujours de fuir, il se retrouva cloué au sol et James parcourut les derniers mètres jusqu'à lui d'un pas plus serein.
- Où est-ce que vous allez comme ça, Hornbeam ? grinça-t-il en se postant devant le vieillard qui essayait toujours de se redresser sans succès.
Il lui adressa un regard de haine.
- Potter, siffla-t-il, comment osez-vous... m'attaquer comme... Je... Vous allez avoir des ennuis, jeune homme. Lorsque vos professeurs sauront comment vous traitez l'éminent docteur que je suis, vous allez...
- Non ! C'est vous qui allez avoir des ennuis !
James n'avait pas ouvert la bouche. C'était Evans qui marchait d'un pas déterminé vers Hornbeam, une main sur ses côtes apparemment douloureuses, mais un regard furieux braqué sur le vieillard à ses pieds.
- Vous avez vendu un produit immonde à de jeunes sorciers uniquement pour vous faire plus d'argent, dit-elle avec mépris, vous avez même fait ça à la fille de votre meilleur ami, votre filleule. Vous êtes dégoûtant. Croyez-moi, Docteur Hornbeam : le mieux que vous puissiez exiger de l'avenir à présent, c'est une cellule à Azkaban.
Mais Hornbeam éclata d'un rire sifflant en les regardant de ses yeux de fou.
- Quinze ans ! vociféra-t-il. Quinze ans que je vends mes Bâtons des Illusions et je n'ai jamais été pris. Vous croyez vraiment que deux gamins stupides encore à Poudlard vont réussir à me coincer ? Non ! Non ! J'ai toujours été le plus malin de tous et je le resterai ! McDougan, mon meilleur ami, vous dites, jeune fille ? Oh, c'est ce qu'il se plaisait à croire durant toute notre scolarité à Poudlard. Mais quel ami il était ? Il s'est bien moqué de moi lorsque j'ai choisi l'Alchimie durant ma septième année d'étude, ce pathétique bouffon, poursuiveur de Serdaigle ! Peuh ! Mais j'étais tellement doué en Alchimie que, quelques années plus tard, Dippet m'a presque supplié de remplacer ce vieux schnock de Pillmore pour devenir le nouveau professeur d'Alchimie. J'ai presque failli accepter... Mais j'étais trop occupé à mettre au point mes premiers Bâtons des Illusions.
James remarqua qu'Evans était pâle, horrifiée par cette nouvelle facette de Jericho Hornbeam qu'elle découvrait.
- Alors vous avez fait en sorte que votre première victime soit Elizabeth McDougan, souffla-t-elle, juste pour vous venger de son père.
- Cet andouille m'avait nommé son parrain, ricana Hornbeam, il voulait qu'on oublie... Comment appelait-il ça, déjà ? Ah, oui ! « Ces stupides histoires d'écoliers » ! Oui ! Bien sûr, McDougan ! Fais de moi le parrain de ta fille, ça me fera oublier toutes les humiliations que tu m'as fait subir à Poudlard ! Quel abruti...
- Elizabeth était innocente, dans cette histoire ! s'insurgea Evans.
- Mais le plus dégueulasse, intervint James, c'est que vous avez passé toutes ces années aux côtés des McDougan pour les consoler de leur perte. Alors que durant tout ce temps, c'était vous le meurtrier.
Une nouvelle fois, Hornbeam éclata d'un rire dément.
- C'était hilarant ! s'exclama-t-il. C'était tellement satisfaisant de les voir plongé dans le chagrin pour leur stupide fille et dans l'ignorance totale ! C'était vraiment... hilarant. Mais à présent, c'est à moi de poser les questions. Comment ? Comment deux jeunes dotés d'une intelligence si inférieure à la mienne ont-ils fait pour découvrir la vérité ?
James eut un rictus.
- Vous êtes un taré, Hornbeam, dit-il, il y a quelques mois, j'ai remarqué que vous ne pouviez pas vous empêcher d'écouter en boucle le chant de la chorale de Flitwick, dans laquelle Elizabeth McDougan participait. Comme pour vous rappeler l'acte que vous avez commis.
- De la chance, comme je l'escomptais, lâcha le vieillard, à présent, vous allez devoir vous tirer de mon chemin. Ce sale traître de Nott m'a volé des Bâtons des Illusions pour les planquer dans son maudit coffre et je compte bien...
- Il n'y a rien, dans le coffre Oméga, le coupa James.
- Je... Que... Comment cela ?
- Nott ne vous a rien volé. Et le coffre Oméga n'est probablement même pas son coffre. Je l'ai pris parce que, étant petit, je le voyais souvent à côté de celui de ma famille.
- Mais... Mais non ! Le dossier de votre père ! Il disait...
- Ah, le dossier. Mmh... Non, en fait, mon père ne s'est jamais intéressé à cette affaire de Bâtons des Illusions. J'ai menti. Il faut me comprendre. Le coup de la chorale de Flitwick que vous écoutez en boucle, ce n'était pas une preuve en soi. Il me fallait plus. Alors, oui, on pourrait dire que je vous ai tendu une sorte de piège.
- C'était carrément un piège, Potter, soyons honnêtes, fit Evans d'un ton léger qui plut aussitôt à James.
- C'était carrément un piège, c'est vrai ; n'ayons pas peur des mots. Je l'ai inventé de toute pièce et, mon vieux, vous avez foncé dedans tête baissée ! Ce n'était vraiment pas compliqué, finalement.
- Oh, non, dit Hornbeam d'une voix doucereuse, ne jouez pas les modestes, Mr Potter. Après tout, vous avez réussi à démasquer le Tueur de Rires !
- Le Tueur de Rires n'existe pas, rétorqua James, je ne vois qu'un vieillard faible et dément qui se cache dans le noir pour concocter des produits toxiques. Vous parlez de vengeance ? Les McDougan n'ont même pas l'impression d'avoir subi une vengeance mais une tragédie. Pourquoi ? Parce que même pour vous venger, vous êtes obligé de rester caché dans l'ombre. J'ai rarement vu aussi pathétique.
- Je... Ne... Non ! hurla Hornbeam, cette fois-ci rouge de fureur. Je suis la plus grande menace que Pré-au-Lard et Poudlard aient jamais connu ! Je... Je...
Mais Hornbeam prit aussitôt conscience que le maléfice dont il était victime n'agissait plus. Il attrapa alors sa baguette magique et fendit l'air avec. James sentit une puissante vague le frapper et Evans et lui furent projetés en arrière. Le vieil homme bondit sur ses pieds, chancela, et se jeta avec maladresse dans un escalier en pierre qui montait vers les étages au-dessus.
- Vite Potter ! s'écria Evans en se jetant à ses trousses. Il ne faut pas le laisser s'échapper !
James grimpa les marches quatre par quatre à sa suite. Mais il savait où ils se dirigeaient. Cet escalier menait au couloir qui longeait son coffre familial. Et lorsqu'il y arriva, il dut retenir Evans contre lui.
Dans ce couloir, une véritable tempête de flammes s'était déclarée.
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Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)
FanfictionLe monde des sorciers est déchiré par une guerre naissante. Lord Voldemort et ses Mangemorts semblent à l'apothéose de leur puissance et toujours plus de victimes sont à déplorer, suite aux fréquentes attaques de Vrykolakas. Dans le même temps, la p...