Chapitre 68 - SIRIUS BLACK

55 9 2
                                    

La semaine suivante passa à une vitesse folle. Les Maraudeurs avaient prévu de se lancer à la recherche de la Salle de la Carte ce week-end-là. Ils décidèrent de passer à l'action le samedi-soir, quittant la salle commune peu avant minuit. Généralement, ils partaient vers deux heures du matin. Mais Remus avait fait remarquer que cette nouvelle excursion pouvait leur prendre un peu de temps et qu'il valait mieux s'y prendre un peu plus tôt. Ainsi, lorsqu'ils sortirent du château, celui-ci était encore illuminé.

Un vent froid et transperçant s'était levé, charriant avec lui une neige fine qui n'arrivait toujours pas à tenir au sol. Poudlard était baigné dans une mer de brume en cette nuit sombre et froide. Les Maraudeurs longeaient le quai autour du hangar à bateau, perdu au beau milieu du lac.

- Est-ce que vous venez juste de vous faire la même réflexion que moi ? fit Sirius lorsqu'ils furent à l'abri du vent dans le hangar à bateau. Est-ce que vous venez seulement de vous faire la remarque que l'eau du lac va être gelée ?

- Les gars, on va trop loin, cette fois-ci, laissa tomber Peter d'un ton abattu.

James et Remus eurent un rire nerveux. Sirius se baissa et plongea sa main dans l'eau. Jamais il ne se serait baigné dans une eau aussi froide.

- Ça va être douloureux, dit Remus, mais au moins, on ne traînera pas. Dès qu'on est sous l'eau, on nage jusqu'au fond d'une traite.

- Vous vous rappelez que je ne sais pas nager, quand même ? fit Peter d'un ton irrité.

- On se tiendra la main, Queudver, fit Sirius d'un ton rassurant.

- Et avec le sortilège de Têtenbulle, tu ne risques pas de te noyer, fit remarquer James, alors ne perd pas ton sang-froid.

- Non... Non, les gars, gémit Peter qui ne tenait plus en place, je vous ai toujours suivi mais cette fois-ci... Cette fois-ci, je ne pourrai pas !

Sirius s'était toujours moqué (gentiment, selon lui) du caractère un peu trouillard de Peter. Mais cette fois, il ressentait vraiment de la peine pour son ami. Il avait toujours eu peur de l'eau. Cela ne l'avait pas empêché de les suivre dans les souterrains du Bassin des Rêves lors de leur première année à Poudlard. Mais aujourd'hui, il avait conscience qu'ils lui demandaient peut-être un peu trop.

Il était à deux doigts de dire à Peter que ce n'était pas grave, que James pouvait lui prêter sa cape d'invisibilité pour retourner à la salle commune où il pourrait attendre leur retour. Mais heureusement, Remus intervint.

- J'ai pensé à toi, Peter, dit-il en sortant de sa cape un objet lourd, c'est un lest. Enroule ça autour de ton bras et tu vas couler sans effort vers le fond du lac, tu n'auras même pas à nager. Lorsqu'on sera arrivés au niveau de la Salle de la Carte, tu n'auras qu'à le lâcher et nous, on te guidera jusqu'à bon port. D'accord ?

Peter semblait toujours aussi fébrile alors qu'il enroulait autour de son avant-bras une corde à laquelle étaient attachées deux lourdes pierres.

- James a raison, reprit Sirius pour l'encourager, tu pourras respirer sous l'eau avec le sort que Flitwick nous a appris. Sans la peur de te noyer, tout devrait être plus facile pour toi, non ?

James, après avoir touché l'eau glacée une dernière fois, se redressa.

- Inutile de faire durer le plaisir. Caput Bulla !

Sa baguette braquée sur sa propre tête, elle fit apparaître une bulle qui couvrait impeccablement sa bouche et son nez. Les trois autres l'imitèrent puis, ils allumèrent tous leurs baguettes magiques. Peter s'accrocha au bras de Sirius... Et ils plongèrent tous les quatre en même temps dans l'eau du lac.

Elle était tellement froide que Sirius accueillit cela comme un véritable coup de poing dans la poitrine. Son cœur fit un bond monstrueux, comme s'il allait éclater, alors qu'il traversait une eau gelée. Tout son corps était au supplice, comme s'il recevait des milliers de coups de couteau dus au froid mordant.

Mais il savait qu'il n'y avait aucun autre moyen d'échapper à cette sensation de glace qui leur enveloppait le corps : il fallait bouger. Ils se mirent alors à nager, s'enfonçant toujours plus profondément dans le lac d'un noir d'encre, guidés par la lumière blanche de leurs baguettes magiques.

Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant