Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)

Chapitre 129 - LILY EVANS

Alors que Lily traversait les couloirs de Poudlard, un véritable torrent s'était mis à frapper les murs puissants du château à l'extérieur. Les parties les plus communes du château étaient plus fréquentées que jamais, ce soir-là. Lorsqu'elle se présenta à la salle qui servait de local pour Les Chroniques de Poudlard, elle avait en tête tout un article de prêt sur les évènements qui venaient d'avoir lieu à Pré-au-Lard. Elle voyait déjà quel genre de titre elle pourrait mettre : Trois trafiquants de Bâtons des Illusions arrêtés par la police de Pré-au-Lard. Mais les choses ne se déroulèrent pas comme elle l'avait prévu.

A peine arrivée au local du journal de l'école, elle s'aperçut que quelque chose d'anormal se déroulait. Tous les élèves qui constituaient son équipe étaient en train de quitter la salle. Certains paraissaient terrifiés, d'autres semblaient juste en avoir assez.

- Eh ! s'exclama-t-elle en accélérant le pas pour se rendre à la hauteur des élèves qui quittaient un à un le local du journal. Mais qu'est-ce que vous faites ?

- On arrête. Cette histoire va trop loin, Lily.

C'était Amelia Bones qui s'était arrêtée devant elle, les bras croisés. Elle semblait s'être nommée elle-même porte-parole des autres élèves.

- Comment ça ? Vous... Vous ne voulez plus écrire pour Les Chroniques ?

- Ton idée de journal de l'école était fantastique, lui assura Amelia, mais là, ça devient n'importe quoi. Regarde ce qu'on a reçu.

La Serdaigle venait de lui tendre un bout de parchemin froissé qui semblait avoir passé de mains en mains. Lily l'attrapa et le lut rapidement.

Trois trafiquants sous les verrous. Ça n'en restera pas là. Vous avez tout intérêt à cesser votre stupide journal de l'école ou vous ne finirez pas votre année scolaire en vie.

Le Tueur de Rires.

Lily sentit son cœur s'accélérer. C'était bien la première fois que son journal recevait une lettre de menace. Mais elle voyait en cela une bonne nouvelle : elle s'approchait de la vérité. Elle devenait un danger pour ces gens qui vendaient ce produit mortel aux autres.

- Vous n'allez pas arrêter d'écrire à cause de... à cause de ça ? Ce n'est qu'une lettre anonyme ! Si ça se trouve, ce n'est qu'une blague faite par un des élèves de l'école.

Amelia leva les yeux au plafond.

- Bien sûr, dit-elle, juste après ton coup d'exploit à Pré-au-Lard ? Non, c'est une véritable lettre de menace, Lily, ouvre les yeux. Personne ne veut mettre sa vie en danger pour un journal de l'école.

Les autres, qui sortaient tous de la salle de rédaction, approuvèrent tous en contournant Lily.

- Vous avez peur ? souffla-t-elle. Mais... On est en sécurité, à Poudlard...

- Oui, comme Liam Ireland ? Ces gens-là arrivent à faire passer leur horrible drogue magique à l'intérieur de l'école. Qui te dit qu'ils ne pourraient pas nous atteindre s'ils le souhaitaient ? Désolée, Lily, mais ce sera sans moi.

Amelia la contourna à son tour qui quitta le couloir. Les dernières à sortir de la salle furent Mary et Eugénie.

- Vous aussi ? souffla Lily.

- Désolée, dit Mary d'un ton chagrin, mais Amelia a raison : ça va trop loin. On n'est qu'un journal de l'école. Notre rôle n'est pas de débusquer des criminels. Eugénie et moi, on arrête.