Les Maraudeurs et l'Ascension du Phénix (tome 6)

Chapitre 21 - REMUS LUPIN

Lorsque la cloche sonna, tout le monde sortit du cours de Sortilèges avec le sourire aux lèvres, commentant avec émotion le souvenir que Flitwick leur avait montré. Et, alors qu'ils arpentaient le préau qui longeait l'amphithéâtre, les Maraudeurs ne faisaient pas exception. Ils ne pouvaient pas s'empêcher de parler de cette scène où ils s'étaient revus, avec cinq ans de moins, en train de suivre leur tout premier cours à Poudlard.

- Et Queudver ! disait James, hilare. Tu étais tellement petit que même un elfe de maison t'aurait dépassé en taille !

- Oh, ça va, répliqua ce dernier, tu n'étais pas un géant non plus, je te signale.

- Ça, c'est bien vrai, dit Remus avec un sourire, tu ressemblais à un bébé, mon cher Cornedrue, avec tes joues roses et tes grosses lunettes qui prenaient la moitié de ton visage, tu étais un véritable canon de beauté !

- Mes grosses lunettes ? répéta James en enlevant les siennes pour les regarder. Elles ne sont pas si grosses que ça ; et je peux t'assurer que je n'ai pas changé de lunettes depuis ma première année à Poudlard.

- Autrement dit, fit Sirius avec un éclat de rire, ce n'était pas tes lunettes qui étaient grosses, mais ta tête qui était toute petite !

- Oh, écoutez-le parler, le Patmol, fit James en remettant ses lunettes sur son nez, c'est vrai qu'on n'a pas parlé de lui, encore. On aurait dit un petit enfant qui boudait, du haut de l'amphithéâtre !

Alors que les Maraudeurs partageaient un nouveau rire, Remus se dit avec émotion qu'ils avaient bien changé. En ce mois de septembre 1976 pluvieux, la vie continuait cependant et leur promettait même de nouveaux changements, il en était sûr.

- D'ailleurs, c'est bizarre, nota Peter alors qu'ils entraient dans le château pour se diriger vers la Grande Salle, moi, j'étais à côté de Remus. Mais vous deux, vous étiez chacun d'un côté de l'amphithéâtre. Pourquoi vous n'étiez pas assis l'un à côté de l'autre, comme d'habitude ?

Sirius grimaça.

- C'était le tout premier jour de cours, Queudver, lui expliqua-t-il, James et moi, nous n'étions pas encore amis, à cette époque. Ce cher Cornedrue me détestait cordialement, même !

- Bah ! fit James en balayant l'air de sa main, comme s'il expédiait le sujet. Ça n'a jamais duré que le temps d'une semaine, si ma mémoire est bonne.

- C'est sûr qu'on en a fait, du chemin, depuis notre première année, relativisa Remus alors qu'ils s'engouffraient dans la Grande Salle avec d'autres élèves, mais à présent, il est temps de penser à l'avenir.

Alors qu'ils s'installaient tous les quatre autour de la table des Gryffondor, Remus vit les trois autres lui jeter un regard interrogateur.

- Vous comptez toujours découvrir les souvenirs cachés de cette Kiara Potter ? leur demanda-t-il.

- Oui, bien sûr, répondit James en se servant une grosse portion de purée de pommes de terre, mais encore faudrait-il trouver cette fichue crypte, avant.

- Certes, il nous faut trouver la crypte où ta grande tante aurait caché ces souvenirs, acquiesça Remus, mais même si on met la main dessus, qu'en fera-t-on ? Vous avez bien entendu le cours de Flitwick : pour consulter un souvenir, il nous faut une pensine.

- Et je ne pense pas que mon père m'autoriserait à emprunter celle qu'il y a dans notre coffre à Gringotts, maugréa James en regardant en direction de la table des professeurs où Mr Potter parlait au professeur Maugrey.

- Holà, Lunard ! fit Sirius en versant de la sauce sur sa purée. Toi, tu as une idée derrière la tête ! Tu ne voudrais quand même pas voler la pensine de Flitwick ?

Remus repéra aussitôt le regard surpris de Peter qui se posa sur lui, presque implorant.

- Quel autre choix avons-nous ? rétorqua-t-il. On ne trouve pas des pensines à vendre partout. Je me suis renseigné, aucune boutique n'en vend à Pré-au-Lard. Et quand bien même ce serait le cas, ce genre d'article coûte une véritable fortune.

James ne semblait pas emballé.

- On a déjà volé le Spatiomètre de Flitwick en quatrième année pour faire notre carte du Maraudeur, dit-il, c'est un prof réglo, je n'ai pas vraiment envie de lui voler des trucs.

- Moi non plus, dit Remus, mais on lui a finalement rendu son Spatiomètre à la fin de la quatrième année et Flitwick ne s'est même pas rendu compte qu'il avait disparu. Ce n'était qu'un emprunt et ce sera pareil pour la pensine. Après tout, Flitwick l'a dit lui-même : il a plein d'autres pensines et celle qu'il nous a montrée n'a aucune valeur particulière.

- Mais... Et si on se fait prendre ? gémit Peter. Vous vous rendez compte ? Voler un professeur ? Il n'y aura pas de débat, là ; ce sera un renvoie pur et simple de Poudlard.

- Queudver, soupira Sirius en triturant sa purée avec sa fourchette, avec la cape d'invisibilité et la carte du Maraudeur, on est insaisissables.

- La cape est moins fiable qu'avant, précisa James, on a trop grandi, tous les quatre. Ça m'étonnerait qu'elle parvienne encore à nous couvrir entièrement.

- On verra un bout de nos pieds, et alors ? Niveau discrétion, ça reste la meilleure chose à faire. Dans le pire des cas, on n'aura qu'à se baisser si on croise quelqu'un.

Remus était déjà convaincu.

- Alors on fait comme ça, dit-il, cette nuit à deux heures du matin, on se dirige vers la classe de Flitwick, on prend la pensine – j'ai vu où il l'a rangée – et on la cache dans notre QG. Ensuite, tout ce qu'il nous faudra faire, ce sera de trouver ces fameuses cryptes où se trouvent les souvenirs de Kiara Potter.

- On y arrivera, certifia Sirius.

Remus coula un regard vers lui et fronça les sourcils.

- Patmol ? Je rêve où tu fabriques un volcan avec ta purée et ta sauce ?

Sirius se lécha les doigts en haussant les épaules.

- J'ai toujours mangé ma purée comme ça, dit-il, un vieux truc de famille.

- Un vieux truc d'enfant, oui, pouffa Remus, j'ai comme l'impression que le souvenir que nous a montré Flitwick t'a vraiment fait revenir en enfance, mon cher Patmol !