🤕16 - Trouvé !

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CÉDRIC

Le premier réflexe de Cédric fut de se précipiter vers Solen, envahi par la panique et la terreur de le voir inerte comme une poupée brisée. Il allait s'élancer dans la pente, sans la moindre considération pour sa propre sécurité et au mépris de sa jambe douloureuse, mais fut retenu par une main ferme sur son bras.

— Non ! s'écria un jeune jardinier avant de pâlir et le lâcher. Je vous demande pardon Votre Altesse, mais c'est trop dangereux de descendre ici. Le prince Solen est visiblement tombé et, si vous voulez bien excuser ma franchise, il avait deux jambes intactes. Je comprends votre besoin de courir au-devant de lui, toutefois vous ne parviendriez qu'à chuter à votre tour. Personne ne veut devoir annoncer à Leurs Majestés que nos deux princes ont trouvé la mort au fond du parc.

— Ne dites pas une chose pareille ! siffla Cédric. Jusqu'à preuve du contraire, Solen est... seulement... seulement inconscient.

L'autre possibilité était insupportable, et le jardinier grimaça en levant les mains en signe de paix.

— Pardonnez-moi Votre Altesse, répéta-t-il. Simplement... vous ne pouvez pas descendre comme cela sans réfléchir, au risque de vous mettre également en danger.

— Sur ce point, vous avez parfaitement raison. Je... Voyons, comment allons-nous l'atteindre et le sortir de là ?

Luttant contre la peur débilitante qui le poussait à dévaler la pente vers lui, il se creusa les méninges en essayant d'ignorer l'urgence.

— Vous allez m'encorder, décida-t-il enfin. Je vais descendre auprès de Solen, assuré par deux personnes qui me retiendront en cas de chute. Pendant ce temps, que les autres continuent sur le chemin pour nous rejoindre en bas de la pente. Il ne sera probablement pas possible de le remonter, alors il faudra l'emmener vers le bas. Que quelqu'un coure aussi prévenir les autres.

Aussitôt, tout le monde s'agita, qui pour préparer la corde, qui pour continuer la descente. Il était évident que personne ne tenterait d'empêcher Cédric de rejoindre Solen, et le prince ambassadeur fut satisfait de ne pas avoir à se battre pour ça. À la place, il laissa le jardinier et une garde nouer la corde solidement autour de sa taille, puis il put enfin s'engager dans la pente pour se précipiter vers la forme immobile de Solen.

Affolé, il se laissa tomber à ses côtés et tendit une main tremblante pour dégager doucement son visage, laissant échapper un sanglot lorsque Solen gémit faiblement, sans tout à fait reprendre conscience. Éperdu de soulagement, Cédric le redressa avec précaution pour le bercer dans ses bras, cherchant avec fébrilité des traces de blessures.

— Oh mon cœur, mon amour, mon soleil, j'ai eu tellement peur... bafouilla-t-il. Est-ce que tu m'entends ? Solen, est-ce que tu peux m'entendre ?

Vaguement, Solen cligna des yeux puis parut revenir lentement à lui, jusqu'à sembler le reconnaître. Une expression terrible passa sur son visage égratigné, avant qu'il ne s'accroche à lui et éclate en lourds sanglots déchirants. L'estomac noué par le mélange d'angoisse et de soulagement, Cédric le serra de plus belle contre lui, avant de se redresser pour faire signe aux personnes restées sur le chemin au-dessus d'eux.

— Il vit ! cria-t-il. Par le Ciel, il est vivant et reprend connaissance !

Des cris de joie lui répondirent, avant qu'une nouvelle personne ne parte en courant, certainement pour annoncer la bonne nouvelle. Pour sa part, Cédric ferma les yeux avec force avant d'enfouir son visage dans les cheveux de Solen, emmêlés de brindilles et de feuilles.

— Ced... Cédric ? bredouilla celui-ci sans s'écarter. Tu... tu m'as retrouvé ? C'est... c'est bien t-toi ?

— Chut... chut mon soleil... tout va bien... je suis là, je suis là. Tout va bien.

La Fée Marraine (tomes 1 & 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant