🫅58. À la recherche de la fée

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JUSTINIEN

À voir Caspian et Cédric côte à côte, chacune de leur ressemblance apparaissait de manière frappante, tout autant que leurs différences. Les retrouvailles des deux frères avaient apporté une nouvelle vague de joie et d'euphorie au palais, ce qui ne faisait qu'accentuer le besoin qu'avait Justinien de partir chercher la fée pour délivrer Simon de son don et qu'enfin plus rien n'entrave leur bonheur.

Heureusement, même pris dans la joie d'avoir retrouvé son frère et de rattraper dix ans de séparation, Caspian n'oubliait pas que Simon souffrait de ne pouvoir parler aussi aisément qu'eux, et il fut le premier à aborder le sujet de la fée.

— Justinien souhaite aller trouver notre marraine pour lui demander de retirer le don de Simon, annonça-t-il à Cédric et Solen. Avant votre arrivée, il a été décidé qu'il partirait à sa recherche, accompagné d'Auguste et Cenwyn. Quant à Simon, par sécurité, il restera au palais, où son aide sera plus que bienvenue pour nous aider à décider ce que nous devons faire vis-à-vis de Rivecœur.

— Je vais vous indiquer sur une carte la direction à suivre pour gagner son palais printanier, acquiesça Cédric. Étant donné qu'il s'agit d'une grande fée, il n'est pas impossible qu'elle vous trouve sur le chemin, et peut-être même qu'elle vous impose une épreuve pour estimer votre valeur à ses yeux.

— Comme elle l'a fait à Simon avec l'eau du puits, comprit Cen. Avec un peu de chance, ma présence la convaincra de venir à nous et nous n'aurons pas à la chercher par monts et par vaux.

Même après une semaine de repos au palais, il avait toujours la mine fatiguée et Justinien culpabilisait un peu de le voir entraîné avec lui dans cette quête de leur marraine. Toutefois, Cen semblait impatient de ce premier voyage, et il avait raison quant au fait que sa présence pourrait décider la fée à se montrer plus vite.

— Alors nous partirons dès demain, décida Auguste. Inutile de repousser encore ce moment, nous avons tous hâte d'entendre Simon parler sans restriction.

Cela demanda malgré tout un peu d'organisation, parce que Cen n'avait jamais voyagé et que ni lui, ni Justinien ne pouvaient sauter en selle comme Auguste et partir sur un coup de tête. Pendant qu'ils se préparaient tous les trois à partir, Maxime prit les devants pour organiser leurs recherches diplomatiques, et Justinien s'amusa de voir Simon plus intéressé par ces histoires de documents et de paperasse que par la perspective de revoir une fée.

— Fais attention à toi, lui souffla Justinien le lendemain matin au moment du départ. Caspian et Cédric sont un peu aveuglés par la joie de leurs retrouvailles, ne laisse pas leur enthousiasme t'effacer. Je suis sûr que tu vas très bien t'entendre avec Solen, en plus de ça.

— Nous allons être terriblement occupés, de toute manière, sourit Simon en lui volant un baiser. Toi, sois prudent et ne fais pas de folie. Je préfère encore garder mon don toute ma vie que te perdre dans un stupide accident de cheval.

— Auguste sera là pour veiller sur moi. Et puis... je n'ai aucune envie de mourir maintenant alors que nous avons notre mariage à préparer, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Le rouge sur les joues de Simon le fit rire et il se pencha pour l'embrasser une dernière fois, avant de saluer les autres et de monter en selle pour rejoindre Auguste et Cen. Avec de grands gestes du bras, ils s'éloignèrent au petit trot, franchirent le portail, et partirent à l'aventure.

Très rassuré d'être accompagné d'Auguste et de Cen, Justinien n'avait pas à s'inquiéter du voyage et il put à la place se consacrer à un autre sujet de réflexion : ses noces à venir. Et il avait justement sous la main les deux personnes idéales pour poser toutes ses questions, Auguste en tant que son aîné et prince héritier, et Cen en tant que meilleur ami de Simon. Cela lui permit également de se rendre compte à quel point Cen était la personne idéale pour Auguste, qui lui vouait une adoration si évidente que c'en était adorable. Le plus drôle étant certainement que Cen s'en rendait compte mais paraissait à chaque fois complètement pris au dépourvu. Justinien avait hâte de voir l'avenir, avec ces deux-là sur le trône d'Armancœur.

La Fée Marraine (tomes 1 & 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant