La Fée Marraine (tomes 1 & 2)

🌻[BONUS] - Proposition nocturne

SOLEN

Après une nouvelle journée bien remplie en compagnie de leurs invités, Solen était heureux de pouvoir s'allonger sur son lit, Cédric à ses côtés, pour souffler un peu et savourer un instant de calme. C'était agréable de se glisser sous les draps en se sentant propre et fatigué d'une bonne manière, heureux de la journée passée et impatient de la suivante. Plus agréable encore, il pouvait se lover contre son amoureux, le toucher autant qu'il en avait envie sans craindre de dévoiler leur affection à qui que ce soit, et rattraper des heures de baisers retenus.

— Il me tarde d'annoncer nos fiançailles, avoua-t-il en posant la tête sur l'épaule de Cédric. Je voudrais pouvoir t'embrasser à volonté et dire à tout le monde que je t'aime et que tu m'aimes en retour. Je suis un peu jaloux de nos amis, qui peuvent présenter un époux ou un fiancé en laissant voir combien ils s'aiment.

— Tu sais que rien ne nous empêche de l'annoncer quand nous le voulons, contra Cédric avec un sourire amusé. Mais ce serait l'occasion de faire ça bien, ou de façon mémorable tu ne crois pas ? C'est un secret qu'on ne dévoile qu'une seule fois.

— C'est vrai... Tu as raison, comme toujours.

Il n'y avait aucune amertume dans son ton parce qu'il le pensait sincèrement, et Cédric se mit à rire.

— Tu sais très bien que, de nous deux, tu es plus souvent celui qui a raison. Mais j'entends tes remarques et je me permets d'ajouter que nous n'avons pas besoin d'affirmer nos liens pour qu'ils existent. Je te parie tout ce que tu veux que Savinien et Roxan sont fous amoureux l'un de l'autre, et que Jens et Erling sont amants, et pourtant ils n'en soufflent pas un mot...

Solen n'y avait pas réfléchi, parce qu'il avait du mal à saisir la plupart des sous-entendus, mais à présent que Cédric en parlait, il pouvait voir ces liens d'affection entre les princes en question. Surtout, il pouvait reconnaître chez eux certains des gestes que Cédric et lui avaient l'habitude d'échanger.

— C'est vrai que...

La fin de sa phrase fut perdue dans les coups soudainement frappés à la porte de la chambre, et il se tut, surpris que quelqu'un vienne les trouver à cette heure.

— Soso ? appela doucement Stratège depuis le couloir.

Curieux et un peu inquiet, Solen échangea un regard avec Cédric avant de se lever rapidement pour gagner la porte et ouvrir à son cousin.

— Qu'est-ce qu'il y a ? chuchota-t-il. Un problème ?

— Non, pas du tout ! C'est juste que...

D'un seul coup, le regard de Stratège se détourna de lui pour se fixer sur le lit. Alors seulement, Solen se rappela qu'il aurait sûrement dû laisser à Cédric le temps de se lever avant d'aller ouvrir la porte, mais il avait craint une urgence.

— Je vois, ricana Stratège. De meilleurs amis, c'est ça ? Je m'en doutais un peu...

— Serait-ce tellement inhabituel pour deux amis de s'allonger côte à côte afin de discuter ? releva Cédric avec un aplomb remarquable en les rejoignant. Ce n'est pas parce que nous étions installés sur le lit de Solen que cela fait de nous autre chose que des amis.

Il n'avait pas tort, et Solen fut impressionné par ses arguments auxquels il n'aurait jamais pensé, et encore moins avec l'appréhension de s'être fait surprendre. Toutefois, le sourire narquois de son cousin fut loin de disparaître.

— Dois-je vraiment lister les indices ? s'amusa Stratège. Vous êtes fous amoureux l'un de l'autre, et cela se voit quand on sait où chercher, mais certains détails ne trompent pas.