MAXIME
Le matin suivant, Maxime se leva et s'habilla avec enthousiasme, le cœur léger de savoir Caspian sain et sauf dans une chambre voisine, et Cen en sécurité et entre de bonnes mains. La perspective de prendre le petit déjeuner avec eux l'avait fait bondir hors du lit et il n'hésita pas une seconde à venir frapper à la porte de la chambre que Justinien avait attribuée à Caspian. Seul le silence lui répondit et il resta un instant bêtement planté devant la chambre, à se demander s'il risquait de réveiller son occupant en frappant à nouveau.
— Il n'a pas dormi là, lui indiqua Justinien qui sortait de sa propre chambre en achevant de nouer sa cravate. Tu le trouveras avec Simon, dans la chambre de Cen. Ils ont passé la nuit à son chevet.
Maxime frappa donc à la porte de la chambre voisine, avant que Justinien ne le rejoigne et n'ouvre la porte sans attendre de réponse, tout en lui faisant signe de ne pas faire trop de bruit. Surpris par une telle familiarité, Maxime lui emboîta le pas et s'arrêta en arrivant auprès du lit, baigné dans la douce pénombre du matin filtrant entre les rideaux.
Cen s'était recroquevillé durant la nuit et dormait roulé en boule, pelotonné entre Simon étendu dans son dos et Caspian lové face à lui. Ils ressemblaient à une portée de chatons, blottis les uns contre les autres, et Maxime prit soudain conscience de la force de leur amitié. Ne tenant pas à les déranger, il s'apprêtait à reculer quand Justinien s'assit au bord du matelas et tendit la main pour la glisser dans les cheveux de Simon, d'une manière si tendre que Maxime plissa les yeux. Et puis Simon s'agita, bâilla, et son visage s'illumina d'un sourire lorsqu'il vit Justinien penché sur lui.
— Bonjour, souffla le plus jeune des princes. J'ai bien peur que Max et Gus ne soient impatients de prendre le petit déjeuner...
L'air encore endormi, Simon hocha la tête avant de se pencher par-dessus Cen pour secouer doucement l'épaule de Caspian. Ce dernier marmonna quelque chose d'inintelligible et Maxime ne put s'empêcher de sourire en le voyant enfouir son visage dans l'oreiller avant de finalement se redresser, la joue marquée d'une trace de pli.
— Mmh ?
— Nos princes sont venus nous chercher pour le petit déjeuner.
Il fallut une seconde à Maxime pour comprendre que Simon venait de parler, prouvant sa théorie selon laquelle il n'était muet que par choix. Et puisque Justinien n'en paraissait pas étonné, cela voulait dire qu'il était au courant depuis un moment. Probablement depuis aussi longtemps qu'ils étaient amants, mais c'était une question qui attendrait, parce que Caspian lui souriait.
— Bonjour Maxime, salua-t-il en s'asseyant et en se frottant les yeux. Je crois que je pourrais m'habituer à voir votre visage au réveil.
Le ton encore ensommeillé de sa voix ne la rendait que plus charmeuse et Maxime sentit son cœur s'emballer un peu. Et puis Caspian se pencha sur Cen, toujours endormi, et soupira en dégageant son visage de quelques cheveux emmêlés.
— Laissons-le dormir, souffla-t-il. Il a besoin de sommeil plus que de nourriture pour l'instant.
— Et Gus sera heureux de pouvoir lui porter un plateau de petit déjeuner au lit, compléta Maxime.
Ils échangèrent tous un sourire complice avant que Caspian et Simon ne se lèvent à grand renfort de bâillements et d'étirements. Par pudeur, Maxime détourna le regard alors que la chemise de Caspian remontait, et il sentit ses oreilles le brûler un peu.
— Laissez-nous une poignée de minutes pour nous débarbouiller et nous vêtir, demanda le prince de Rivecœur.
Sur un dernier regard vers Cen, ils quittèrent la pièce tous les quatre et si Caspian gagna la chambre voisine, Maxime ne manqua pas le fait que Simon se dirigeait directement dans celle de Justinien. Il en aurait bien profité pour interroger son frère, mais celui-ci emboîta le pas de son compagnon et Maxime se retrouva donc tout seul dans le couloir à les attendre.
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La Fée Marraine (tomes 1 & 2)
RomanceIl était une fois, entre les royaumes d'Armancœur, Rivecœur et Houdancœur, la Fée des Lilas que le hasard avait dotée de nombreux filleuls. À vouloir faire le bien, il arrive que des maladresses se produisent, et tous les dons ne sont pas toujours p...