🌻34. Le Grand Bal d'Anniversaire

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SOLEN

Au moment de rejoindre la salle de bal, Solen trépignait d'excitation et d'impatience. Il n'avait cessé de se regarder dans le miroir depuis qu'il s'était habillé, très content de sa tenue. Il se sentait magnifique et il avait hâte d'éblouir Cédric, ainsi que tous leurs invités, tout comme il avait hâte de découvrir la tenue de son amoureux. Ils avaient décidé de se faire la surprise, un peu comme de futurs mariés, et cette comparaison affolait encore plus son cœur parce qu'il était certain d'épouser un jour Cédric. C'était son rêve le plus cher, et il était plus question de savoir si, mais de décider quand.

Les couturières avaient travaillé dur pour confectionner un véritable chef-d'œuvre, donnant l'impression qu'il était habillé d'un rayon de soleil. À l'origine, il avait été question de l'habiller comme l'astre du jour, mais Solen s'était souvenu des trois tenues merveilleuses que Caspian avait demandées dans l'espoir d'échapper à un mariage avec sa mère, et il avait proposé une autre idée. Le but était d'impressionner Cédric, pas de lui rappeler de mauvais souvenirs. Alors il avait demandé aux couturières d'évoquer le soleil différemment, et elles s'étaient surpassées.

Il portait en fait du vert pâle, du jaune clair et un orange très doux, donnant plutôt cette impression féerique de rayons de soleil perçant les sous-bois. Plutôt que des bottes, il portait d'élégants souliers de danse à talons, brodés de minuscules joyaux verts et d'ambre, sur des bas de soie ornés de lierre peint à la main. Cela rappelait les broderies de sa culotte à pont, ainsi que les motifs de son corsage. Il était dos nu, ce qui était très agréable avec la chaleur, et des manches de l'organza le plus fin habillaient ses bras jusqu'aux coudes, lui donnant envie de les agiter pour sentir la caresse du tissu sur sa peau. À cela s'ajoutait la pivoine enchantée épinglée au centre de son décolleté dénudant ses épaules, et une longue traîne aussi fine que ses manches, effleurant ses cheville à chaque pas. Il se sentait majestueux, comme un prince des bois, et magnifique.

Dans le couloir, il avait été rejoint par Stratège et Innocent, assortis et magnifiques, et leurs compliments sur sa tenue l'avaient fait rosir.

— Tu vas faire tourner bien des têtes ce soir, commenta son cousin. Tu es radieux.

En vérité, il n'y avait qu'une seule tête que Solen voulait faire tourner, et il avait le cœur affolé alors que l'on ouvrait la grande salle de bal pour eux. De nombreux invités n'avaient fait le déplacement que pour le bal en lui-même et la salle était comble, déjà remplie de musique et de voix. Bien évidemment, leur entrée fut remarquée et il se sentit rougir de se retrouver au centre de toute l'attention. Gracieusement, escorté par Stratège et Innocent, il traversa la pièce jusqu'à l'estrade où se trouvaient ses parents, un peu déçu de ne pas voir Cédric.

Ce premier bref tour de salle lui permit surtout de constater que plusieurs de leurs amis n'étaient pas encore arrivés, à commencer par les six du Klaeder, donc il était normal que Cédric ne soit pas encore présent puisqu'il était parti les rejoindre pour s'habiller et conserver l'effet de surprise. En l'attendant, Solen discuta donc un peu avec ses parents, avec son oncle et sa tante, puis avec Clélie et Isobel qui venaient de les rejoindre, toutes les deux ravissantes dans leurs robes représentant l'aube et le crépuscule.

Sur cela, deux nouvelles invitées se présentèrent, arrivées tout juste pour le bal. Il s'agissait des princesses Édeline de Bulovnia et Janessa de Grisolle, que Solen n'avait encore jamais rencontrées. En revanche, les reines de Camayenne les connaissaient et ce fut assez révélateur de les voir s'éloigner à leur arrivée, cherchant visiblement à les éviter. Moins d'une minute plus tard, Solen comprit pourquoi et se mordit les doigts de n'avoir pas su faire pareil.

Édeline de Bulovnia était hautaine et horriblement bavarde, tandis que son amie ne savait que glousser à tout ce qu'elle disait. À la voir, Solen comprenait mieux le discours de Cédric au sujet de la vraie bêtise et il fut soulagé de se dire qu'il n'avait jamais été aussi bête que Janessa de Grisolle.

La Fée Marraine (tomes 1 & 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant