MAXIME
Abandonnant la chemise froissée d'Ann sur le sol, Maxime le rejoignit en deux pas pour grimper sur le banc au-dessus de lui, le cœur frissonnant de la tendresse avec laquelle son amant leva la main pour lui caresser la joue.
— Vous aussi, vous êtes magnifique, souffla Ann. Je n'en reviens pas d'avoir la chance de me trouver dans vos bras ce soir...
Doucement, Maxime inclina le visage pour frôler son nez avec le sien, avant de déposer le plus léger des baisers sur ses lèvres, puis sur son menton. Maintenant qu'il voyait combien Ann était fragile et abîmé, il comptait le traiter avec autant de douceur et de délicatesse que s'il s'était agi de la porcelaine la plus fine. Non pas qu'il soit d'ordinaire un amant brutal, mais il avait envie d'envelopper Ann de tendresse.
— J'aimerais que vous n'ayez pas à les quitter, murmura-t-il avant d'embrasser légèrement un bleu sur sa clavicule. Et j'enrage de ne pouvoir vous venger...
Cela tira un rire franchement amusé à Ann, qui continua sa caresse pour venir jouer avec ses cheveux. Sans vraiment s'offenser de son rire, Maxime répliqua tout de même en lui mordant un peu l'épaule.
— Ne riez pas ! protesta-t-il. Je suis quand même le commandant en chef des armées après ma mère ! Je suis tout à fait en capacité de vous venger !
— Je n'en doute pas une seconde ! s'exclama Ann en riant plus fort. Et je gage que vos adversaires n'en mèneraient pas large mais, vraiment, je ne suis pas sûr que Cen mérite de subir votre rage vengeresse pour une simple histoire d'épingle oubliée.
Maxime était certain que les griffures laissées par les épingles de Cen n'étaient pas la cause de la moitié des cicatrices d'Ann, mais il n'insista pas. Même s'il rêvait d'en découdre et de se battre au nom de son prince mystérieux, parce qu'il avait l'impression que personne encore ne s'était dressé à ses côtés pour prendre sa défense, et c'était un terrible gâchis. À la place, il choisit d'en plaisanter avec lui.
— Puisque je ne peux tirer mon épée en votre nom, laissez-moi au moins tâcher d'atténuer le désagrément de ces contusions...
Pour illustrer son propos, il déposa le plus léger des baisers sur l'hématome le plus proche, savourant l'inspiration un peu étranglée que cela tira à Ann. Il faisait de son mieux pour ne pas songer à ce qui avait pu causer ces marques, et se contenter de les embrasser doucement, en donnant parfois un coup de langue sur la ligne d'une cicatrice ou sur une constellation de taches de rousseur.
— Je n'ai jamais dit que vous ne pouviez tirer votre épée, plaisanta Ann d'une voix essoufflée. Au contraire, je ne serais pas contre un duel... amical.
Tout en parlant, il glissa une main entre eux pour la presser sans la moindre subtilité contre l'érection de Maxime, lequel crut qu'il allait s'étrangler de rire et de désir mêlés. Le sourire d'Ann était un peu fou, mais c'était à ça que devait ressembler une bonne étreinte, cela devait être amusant et complice, un moment de plaisir et de bonheur partagé. Parce que ses bras tremblaient trop, il se laissa tomber sur son amant, accentuant la pression de sa main dans le mouvement.
— Je ne m'étais pas attendu à une telle franchise de votre part, commenta-t-il avec un large sourire. Je vous imaginais plus timide peut-être...
— J'ai vingt-huit ans, Maxime. Je suis bien assez grand pour savoir qu'il y a trop peu de plaisir dans la vie pour ne pas en profiter quand il se présente. D'autant plus que notre temps ensemble est limité, alors je ne veux pas en gaspiller une minute !
— Excusez-moi, rit le prince. Que puis-je faire pour vous satisfaire, Altesse ? Je regrette que nous n'ayons pas le loisir de prendre un bain, parce que cela limite un peu nos possibilités, mais ce n'est que partie remise...
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La Fée Marraine (tomes 1 & 2)
RomantizmIl était une fois, entre les royaumes d'Armancœur, Rivecœur et Houdancœur, la Fée des Lilas que le hasard avait dotée de nombreux filleuls. À vouloir faire le bien, il arrive que des maladresses se produisent, et tous les dons ne sont pas toujours p...