🫏21. Anciens et nouveaux amis

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CASPIAN

Un peu plus tôt, Caspian se trouvait en train de danser avec le prince Maxime lorsqu'un étrange silence s'étendit sur la salle de bal, laissant résonner les premiers accords de la Valse Florale. Curieux, il se pencha en avant pour essayer de voir la raison de ce changement d'ambiance, tandis que la piste de danse se vidait progressivement.

— On dirait que Gus a mis la main sur votre ami, s'amusa Maxime.

En effet, Cen se trouvait au beau milieu de la piste, dans les bras du prince Auguste, avec l'air de se demander comment il était arrivé là. Tout le monde murmurait, spéculant sur son identité, et Caspian s'amusa de les entendre supposer qu'il avait l'excellent Cendrillon comme valet pour avoir une aussi belle tenue.

— C'est bien la première fois que je vois Gus si tôt sur la piste, d'ordinaire il est plutôt du genre à se retrancher près du buffet pour manger et discuter... Il semble subjugué.

— Je suis à peu près certain que Cen n'a aucune idée de son identité, rit Caspian. Il n'a jamais été intéressé par la royauté et n'est pas du genre à faire des ronds de jambe. Ce sera sans aucun doute une expérience enrichissante pour votre frère.

— Oh, il a l'habitude d'être traité comme le voyageur qu'il est le plus souvent, alors il va adorer ne pas être reconnu. Après tout, il se cherche un compagnon de voyage... Je pense pouvoir affirmer que Cen aura de la chance s'il se réveille dans son lit demain matin.

La possibilité que Cen passe la nuit avec le prince Auguste aurait fait rire Caspian aux éclats s'il n'avait pas eu sous les yeux les deux en train de danser lentement, oublieux du monde autour d'eux. C'était la première fois qu'il voyait un tel émerveillement sur le visage de Cen, et il sourit doucement en songeant que son ami méritait tout ce qu'il y avait de meilleur en ce monde. Et si le prince Justinien était tombé amoureux de Simon, il n'y avait aucune raison pour que le prince Auguste ne tombe pas sous le charme de Cen. Après tout, lui-même se sentait particulièrement incliné envers le prince Maxime...

— Nous devrions les rejoindre, remarqua-t-il avant de laisser ses pensées dériver trop loin. Au moins par solidarité pour Cen, et puis parce que je n'ai pas envie de le voir me voler la vedette. Deux princes mystérieux et inconnus au bal royal, voilà qui devrait faire couler beaucoup d'encre dès demain matin.

— J'apprécie votre façon de penser, ricana Maxime. Puis-je ?

Avec un large sourire, Caspian glissa la main dans celle que son cavalier lui tendait, et ils s'élancèrent tous les deux sur la piste sitôt que l'orchestre commença à jouer la Valse de l'Amour. C'était un choix audacieux, compte tenu du fait que seul le prince Auguste et Cen se trouvaient à danser, mais Caspian pouvait comprendre les motivations du chef d'orchestre. Cette personne devait avoir un sacré sens de l'humour.

Très vite, Caspian oublia Cen et Auguste, bien plus intéressé par la manière dont Maxime bougeait avec lui. Cette valse était vive et rythmée, ode à la séduction, et il appréciait tout particulièrement que son cavalier se laisse mener, un éclat joueur dans son regard sombre. Cela donnait à Caspian une perception accrue de chacun des mouvements qui les rapprochaient, et d'à quel point cette valse était osée dans ses enchaînements et sa proximité. Il aurait pu passer les bras autour du cou de Maxime et l'embrasser profondément qu'ils n'auraient pas été plus proches. Et quelque chose dans les yeux indigo du prince lui assura qu'il partageait son ressenti.

Aucun d'entre eux ne fut donc vraiment surpris, à la fin de la danse, de voir Auguste attraper Cen par la main pour l'entraîner à sa suite hors de la piste. Croisant le regard complice de Maxime, Caspian se rapprocha pour pouvoir lui glisser quelques mots à l'oreille.

La Fée Marraine (tomes 1 & 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant