🤕20 - Balade en amoureux

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CÉDRIC

Avec la fête surprise organisée par les parents de Solen, Cédric n'eut pas l'occasion d'essayer son bâton de marche avant le lendemain, lorsque la plupart des invités furent repartis et que Solen et lui eurent enfin un instant de calme. Non pas qu'ils aient passé un mauvais moment avec tous ces gens, mais Solen avait du mal à gérer les interactions sociales avec trop de personnes, et Cédric n'avait pas l'habitude d'être entouré à ce point.

Il fut donc très content, après le déjeuner, lorsque Solen vint le trouver pour lui proposer une promenade au calme dans le parc, rien que tous les deux.

— J'étais heureux de voir ma famille, confia Solen alors qu'ils quittaient le palais, toutefois j'ai envie de passer un peu de temps rien qu'avec toi.

— Et je ne vais certainement pas m'en plaindre, sourit Cédric. D'autant qu'il fait un temps radieux.

La tempête des semaines précédentes était oubliée pour de bon et les dernières traces de pluie avait disparu, laissant le sol sec et beaucoup moins glissant. Sa canne en main, appréciant la façon dont il pouvait facilement la tenir, Cédric inclina le visage en arrière pour savourer la caresse du soleil printanier sur sa peau. Solen marchait à ses côtés, à leur rythme tranquille et familier, suffisamment proche pour que leurs épaules se frôlent, mais pas assez pour que cela soit gênant.

Toutefois, sitôt qu'ils furent sous le couvert du bois d'ornement et hors de portée des regards indiscrets, Cédric sentit ses doigts chercher timidement les siens. Toujours aussi émerveillé que Solen le touche si volontiers, il sourit et tendit la main pour saisir la sienne. En retour, il fut récompensé par un soupir de contentement, des doigts entremêlés aux siens, et la tête de Solen appuyée contre son épaule.

— J'en ai toujours rêvé, tu sais, murmura son prince. Une promenade en amoureux dans le parc, main dans la main... Je désespérais de vivre cela un jour, et puis tu es arrivé et tu réalises mes rêves les uns après les autres.

— Je pourrais en dire autant, avoua Cédric malgré sa gorge nouée. J'avais abandonné toute prétention au grand amour, en essayant de me persuader que je saurais me satisfaire d'une vie célibataire à me passionner pour les recherches et le savoir. Jusqu'à ce que je rencontre un petit rayon de soleil fait homme, et que je perde mon cœur.

Il avait craint de tomber un jour amoureux d'un garçon qu'il ne pourrait avoir, et n'avait jamais osé rêver rencontrer quelqu'un qui l'aimerait en retour. Plus encore, songer qu'il puisse avoir gagné le cœur de Solen, radieux et beau comme un jour, le laissait tout à la fois incrédule et émerveillé. À côté de lui, Solen tira légèrement sur sa main avant de s'arrêter pour lui faire face.

— Nous nous sommes bien trouvés, souffla-t-il.

Sa voix était légèrement étranglée, ses joues adorablement rouges, et Cédric eut un coup en cœur en remarquant son regard fixé sur ses lèvres. Impossible alors de dire lequel d'entre eux avait bougé, mais soudain Solen était dans ses bras, à l'embrasser lentement, debout au milieu du chemin. Abandonnant sa canne, Cédric l'enlaça pour lui rendre son baiser, frissonnant de sentir un léger fourmillement sur sa peau lorsque Solen délaissa sa bouche pour embrasser sa joue, son nez et ses paupières closes, avec une tendresse à couper le souffle.

— C'est peut-être ainsi qu'est censé fonctionner notre don, chuchota Solen. Je gagerai que tu es plus beau à chaque fois que je t'embrasse, et je me sens bien plus intelligent d'avoir eu l'excellente idée de poser mes lèvres sur ta peau.

Le désir et l'amour dans sa voix firent tressaillir Cédric et il leva la main pour la glisser dans ses boucles dorées pour ramener la bouche de Solen à la sienne et l'embrasser de plus belle. Emporté par le petit bruit de bonheur qui lui échappa, Cédric approfondit leur baiser en entrouvrant timidement les lèvres. Sitôt que Solen le sentit, il gémit et le fit reculer, jusqu'à ce que Cédric sente la solidité d'un arbre dans son dos, les mains de Solen dans ses cheveux, et tout son corps contre le sien, alors qu'ils s'embrassaient cette fois à pleine bouche, prenant à peine le temps de respirer.

La Fée Marraine (tomes 1 & 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant