MAXIME
En revenant avec Justinien et de l'alcool, Maxime fut frappé par l'expression d'Ann alors qu'il parlait avec Auguste. Si son frère paraissait complètement éteint depuis le départ de Cen, ce n'était pas le cas d'Ann qui l'écoutait avec attention, un sourire aux lèvres. Maxime ignorait quelle était la question que son cavalier avait voulu poser à Auguste, mais il était évident que la réponse le ravissait au plus haut point. Une pierre de plus au mur des mystères l'entourant.
À leur arrivée, Auguste se tut pour accepter avec reconnaissance le verre que Maxime lui tendait et le descendre d'une traite, trahissant combien il se sentait mal.
— Tu devrais peut-être te retirer, proposa Justinien avec inquiétude.
— Si je fais ça, le bal se terminera et Ann n'aura plus de raison de rester au palais, contra leur aîné avec un soupir. Non, je vais sûrement boire un second verre puis tenter de tenir au moins l'une des promesses que j'ai faites à Cen ce soir. Ne vous occupez pas de moi, et profitez de votre soirée.
— Je peux t'accorder une danse avec Ann avant de le récupérer, proposa Maxime avec un sourire en coin. C'est un excellent danseur, avec de la force dans les bras.
Il ponctua sa phrase d'un léger coup de coude dans les côtes de son cavalier, encore sous le charme de la manière dont Ann l'avait fait voler tout à l'heure. Cela faisait une éternité qu'il ne s'était pas autant amusé lors d'un bal, et plus longtemps encore que quelqu'un avait eu l'audace d'agir comme ça avec lui.
— C'est rien de le dire ! approuva Justinien avec admiration. Tu as loupé ça tout à l'heure, mais Ann a littéralement fait voler Max sur la piste ! Les journaux ne sauront plus où donner de la tête demain matin !
— Je dirais bien que je regrette d'avoir manqué un tel spectacle, mais j'étais un peu occupé à m'émerveiller de la magie dont Cen est capable.
Cette fois, Maxime crut qu'Ann et Simon allaient s'étrangler avec leur verre, sans qu'Auguste ne semble faire attention à ce qu'il disait. Il espérait simplement qu'aucun journaliste ne se trouvait dans la salle, susceptible d'échanger quelques mots avec leur aîné, parce que la machine à rumeurs allait complètement s'emballer.
— Retournez danser, reprit Auguste. Je vais aller me chercher un autre verre et tâcher de trouver des interlocuteurs intéressants et pas trop éméchés.
Sans leur laisser le temps de répondre, il leva son verre vide en un triste salut et disparut dans la foule. Avec un haussement d'épaules, Maxime abandonna sa flûte avec celle d'Ann sur une petite table à proximité, puis lui tendit la main avec son sourire le plus charmeur.
— Puisque Son Altesse le commande, allons danser, plaisanta-t-il.
Ils n'eurent pas à attendre longtemps avant de pouvoir se mêler aux danseurs pour une valse enjouée, et Maxime oublia tout ce qui n'était pas le sourire éclatant d'Ann et la mélodie sur laquelle ils rivalisaient d'adresse. Les yeux noisette de son cavalier brillaient de malice, comme un défi de faire mieux que leur danse précédente, et Maxime n'y résista pas.
— Prêt à faire jaser les journaux un peu plus ? murmura-t-il contre son oreille.
Bien sûr, Ann acquiesça avec un clin d'œil et se laissa entraîner dans une pirouette avec la fin de la polka avant de s'incliner en arrière, les bras gracieusement noués autour de son cou alors que Maxime l'embrassait profondément. Une exclamation parcourut la foule, sans que le prince s'en préoccupe, ébloui par le sourire de son cavalier tout contre le sien. Si sa soirée devait se terminer comme celle d'Auguste, il comptait bien en profiter au maximum avant ça.
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La Fée Marraine (tomes 1 & 2)
Roman d'amourIl était une fois, entre les royaumes d'Armancœur, Rivecœur et Houdancœur, la Fée des Lilas que le hasard avait dotée de nombreux filleuls. À vouloir faire le bien, il arrive que des maladresses se produisent, et tous les dons ne sont pas toujours p...