🌻21. Rumeurs...

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SOLEN

À présent qu'il avait découvert ce que cela faisait d'être intime avec quelqu'un et le plaisir de faire l'amour avec Cédric, Solen avait toutes les peines du monde à penser à autre chose. Un rien suffisait à lui rappeler leurs étreintes, la chaleur de la peau nue contre la peau nue, le désir à couper le souffle, l'infinité de baisers, les mots doux et la voix de Cédric rauque et basse alors qu'il murmurait son nom.

Bien évidemment, cela n'avait pas arrangé ses rêves, mais il était bien moins troublé désormais lorsqu'il se réveillait pantelant, l'esprit encore plein de désir pour son amant. Rien que penser à Cédric en ces termes le faisait rougir de plaisir, et une petite voix tout au fond de lui se demandait si tout le monde vivait ainsi son premier amour, où s'il était seulement idiot pour cela aussi. D'un autre côté, il avait déjà entendu dire que l'amour rendait bête, alors peut-être qu'à ce sujet, il n'était pas plus sot que la moyenne.

Avec tout ça, Solen avait l'impression qu'ils ne cessaient presque jamais de se toucher, et il se sentait rougir jusqu'aux oreilles chaque fois que leurs regards se croisaient. C'était un drôle de miracle que personne encore n'ait remarqué ce changement dans leur relation, d'autant plus que Cédric semblait profiter de la moindre occasion pour lui voler un baiser, charmant un peu plus son cœur à chaque fois.

Les semaines s'écoulaient paisiblement, dans la douceur de ce premier amour et du printemps se muant peu à peu en été. À côté de leurs occupations princières, ils avaient fait quelques promenades à cheval dans le parc, toujours en veillant au confort de Cédric, mais ils appréciaient tout particulièrement de simplement marcher bras dessus bras dessous en jouant à des jeux d'esprit qui les faisaient rire aux éclats. Solen avait toujours adoré s'allonger dans l'herbe chaude de soleil et il appréciait encore plus l'exercice maintenant que la mauvaise jambe de Cédric s'était suffisamment assouplie pour lui permettre de s'allonger avec lui.

— Alors... commença son prince avec ce sourire en coin que Solen adorait. Peux-tu me dire quel est l'oiseau que nous entendons chanter juste au-dessus de nous ?

— Je peux déjà te dire qu'il ne s'agit ni d'une mouette, ni d'une autruche, rit-il. À l'écouter rouspéter de la sorte, je dirais que c'est un compteur d'écus royal. Ou un Phylloscopus Regalia, si tu préfères. Et il est particulièrement en voix, aujourd'hui.

Grâce à Cédric, Solen voyait chaque jour sa culture générale s'élargir et il s'émerveillait d'apprendre sans cesse de nouvelles choses et d'avoir une meilleure connaissance du monde. À côté de lui, son amant le félicita chaleureusement, toujours prêt à souligner son intelligence, avec l'adorable ferveur d'un chevalier servant.

— À ton avis, demanda pensivement Solen, pourquoi est-ce qu'il s'égosille comme ça ?

— Pour attirer une partenaire, s'amusa Cédric. Je ne comprends pas son langage, mais je suis certain qu'il est en train de se vanter et d'affirmer à quel point il fait un parti intéressant. C'est une technique de flirt originale, est-ce que tu me trouverais plus séduisant si je me mettais à chanter ?

— Nul besoin d'en arriver à de telles extrémités, plaisanta Solen.

Souplement, il roula de côté pour venir s'allonger sur Cédric, dans cette position qui commençait à leur devenir familière, et il se pencha pour frôler son nez du sien avant de l'embrasser lentement, comme s'il savourait son dessert favori. Les mains de Cédric se posèrent sur sa taille, fermes et possessives, mais ses baisers n'étaient que douceur.

Incapable de se retenir, Solen arqua le bassin pour se presser davantage contre son amant, sans ressentir la moindre honte de son désir grandissant. De toute manière, cela faisait près d'un mois qu'il vivait dans un état de fébrilité amoureuse quasi constante, et ce ne serait pas la première fois qu'ils se laisseraient emporter par leurs ardeurs. D'ailleurs, l'une des mains de Cédric était désormais posée sur ses fesses, le maintenant dans son étreinte alors qu'ils commençaient déjà à se frotter l'un contre l'autre, sans cesser de s'embrasser.

La Fée Marraine (tomes 1 & 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant