La nouvelle collègue

Chapitre 18 - Confidences intimes

Pdv Olivia

Je restais debout au milieu de mon salon, les bras ballants, le cœur battant encore à un rythme soutenu. Le silence de mon appartement me semblait presque assourdissant après l'intensité de ce que je venais de partager avec Elvire. Mon cerveau était en ébullition, chaque pensée se heurtant à une autre.

« Elle m'a embrassée. Elle m'a voulue autant que je la voulais. Alors pourquoi est-elle partie comme ça ? »

Je soupirais, passant une main nerveuse dans mes cheveux en bataille. Tout ce que je ressentais, c'était un mélange étrange d'euphorie et d'incertitude. Elvire avait semblé si présente, si tendre... mais aussi si lointaine, presque ailleurs, dans les dernières minutes avant de partir.

Je me laissais tomber sur mon canapé, le regard perdu dans le vide. J'avais encore sur mes lèvres la sensation des baisers d'Elvire, sur mes doigts la chaleur de sa peau. Rien que d'y repenser, je frissonnais. C'était parfait, presque irréel. Mais maintenant, ce vide me pesait.

« Est-ce qu'elle regrette ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? »

Je secouais la tête. Non, elle ne pouvait pas regretter. Les regards que nous nous étions échangés, les soupirs, la façon dont Elvire s'était accrochée à moi... Tout ça, ce n'était pas du regret. Mais alors, pourquoi cette fuite ? Était-ce à cause de cet appel ? Qui pouvait bien l'appeler pour qu'elle parte si précipitamment ?

Je me redressais, prise d'un élan. Je saisissais mon téléphone. L'envie de lui écrire était trop forte, mais les mots me manquaient.

@livyy : Merci pour cet après-midi.

Non, trop banal.

@livyy : Tu me manques déjà.

Non, en plus ça fait désespérée.

J'hésitais, puis me ravisais, laissant tomber le téléphone à côté de moi.

Je ne voulais pas être envahissante... Peut-être qu'elle avait juste besoin de temps ? Mais mon cerveau ne lâchait pas prise. Les questions tourbillonnaient. Je commençais à faire les cent pas dans mon appartement, me mordillant nerveusement la lèvre. J'aurais voulu qu'Elvire reste. Qu'elle ne parte jamais.

Nous aurions pu rester allongées dans mon lit, se câliner, s'embrasser, parler, ou simplement savourer ce moment en silence. Tout ça me paraissait désormais si loin alors que ce n'était qu'il y avait quelques instants.

Je jetais un œil à mon téléphone encore une fois.

« Et si je l'appelais ? Non... Non, elle doit avoir d'autres choses à faire. Je dois la laisser respirer. »

Je soupirais et me laissais retomber sur le canapé. Je fixais le plafond, mon esprit toujours en boucle sur Elvire.

« Est-ce qu'elle pense à moi en ce moment ? »

La sonnerie du téléphone me coupa brusquement les pensées. Je sursautais légèrement avant de me précipiter vers l'appareil posé sur la table basse. Mon cœur battait un peu plus vite. Elvire... ?

Mais l'écran affichait un autre nom : Asma.

Un soupir, mélange de déception et de soulagement, m'échappa. Je décrochais.

« Allô ? »

La voix joyeuse d'Asma résonnait à l'autre bout du fil, débordante d'énergie comme toujours :

« Ma biche ! Ça va ou quoi ? T'as l'air de traîner un peu les pieds ces derniers temps. J'ai une idée pour te remonter le moral : bowling ce soir ! T'en penses quoi ? »