Chapitre 67 - Valises

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Pdv Olivia

Les semaines ont filé à une vitesse folle. Petit à petit, je commençais à m'habituer au rythme de ma nouvelle vie avec Elvire, Elsa et Benicio. La semaine où ils étaient là, ça bougeait dans tous les sens, mais j'aimais de plus en plus cette agitation. Et j'appréciais chaque instant partagé avec Elvire en tête à tête, les semaines où les enfants étaient chez leur père.

Ma complicité avec les enfants s'améliorait vraiment, surtout avec Elsa. On discutait parfois par SMS, des échanges simples mais qui me faisait tellement plaisir. Quand je voyais son nom s'afficher sur mon téléphone, je ne pouvais m'empêcher de sourire.

Les dernières semaines avaient aussi été marquées par la fin du déménagement. On avait enfin terminé de déballer tous mes cartons, une véritable libération. Avec Elvire, on avait acheté de nouveaux meubles, et c'était tout un projet de les monter à deux. On avait même réussi à ranger tous nos vêtements, ce que Elvire considérait comme un véritable exploit. Je devais admettre que ça me faisait du bien de voir notre maison prendre forme, à notre image.

Au travail, les choses s'étaient bien améliorées aussi. Une note de service avait été déposée dans le casier de chacun afin de rappeler l'importance de la tolérance au sein de l'entreprise. Même s'il y avait encore quelques collègues qui me lançaient des regards de mépris, j'avais appris à ne plus m'en soucier. Tant qu'Elvire était à mes côtés, je sentais que je peux tout surmonter.

Elle avait vraiment été d'un soutien incroyable, me poussant à suivre ses conseils et à aller voir une psychologue. J'avais déjà fait deux séances, et même si c'était encore tôt, je sentais que ça commençait à m'aider. Ça me faisait du bien de parler, de vider mon sac.

La semaine prochaine, c'est le grand départ pour Toulouse. Des vacances chez les parents d'Elvire. J'appréhendais un peu, pour ne pas dire beaucoup. J'avais peur de ne pas être acceptée, d'être perçue comme une étrangère dans leur monde. Elvire me rassurait, me disait que tout se passerait bien, mais au fond de moi, cette petite voix continuait de me murmurer des inquiétudes. C'était un saut dans l'inconnu, mais j'étais prête à le faire. Pour Elvire. Pour nous.

•••

Pdv Elvire

Olivia était en train de préparer ses affaires pour notre semaine de vacances. Elle s'affairait à plier ses vêtements, à choisir avec soin ce qu'elle allait emmener. Je la regardais depuis la porte de la chambre, silencieuse, et je remarquais à quel point elle était concentrée, presque tendue. Chaque geste était mesuré, précis, comme si chaque pliage devait être parfait. Je savais que derrière cette minutie se cachait un stress qu'elle essayait de contenir.

Je m'approchais d'elle doucement, sans faire de bruit. Quand j'arrivais juste derrière elle, je ne pouvais pas résister à l'envie de la déranger un peu. Je passais mes bras autour de sa taille, la serrant contre moi, puis je commençais à l'embrasser partout, sur le cou, sur les épaules, sur ses bras. Elle riait doucement, se retournant pour m'enlacer à son tour.

« Elvire, tu vas vraiment m'empêcher de finir. » murmure t'elle, mais je sentais qu'elle ne me repoussait pas vraiment.

« Peut-être bien. Tu travailles trop dur. » répondais je en souriant, en continuant à l'embrasser.

Je l'embrassais encore et encore, sentant son corps se détendre peu à peu contre le mien. Mais quelque chose dans son regard me disait que tout n'était pas complètement dissipé. Je reculais un peu pour la regarder dans les yeux.

« Qu'est-ce qui te tracasse, ma belle ? Je vois bien que tu es stressée, je peux le sentir. » demandais je, en lui caressant doucement la joue.

Elle soupira, posant ses mains sur les miennes.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant