Chapitre 88 - Les marques du passé

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Pdv Olivia

Allongée contre Elvire, je laissai mes doigts tracer des cercles sur sa peau, savourant la tranquillité de ce moment partagé. Après ce qu'elle venait de me confier, un sentiment d'intimité encore plus profond s'était installé entre nous, mais quelque chose en moi cherchait encore à sortir, une partie de mon histoire que je n'avais pas encore pleinement révélée.

Je pris une profonde inspiration, posant ma tête contre son épaule.

« Tu sais, quand tu parlais de ton prince charmant... ça m'a fait penser à mon enfance, à la façon dont je voyais les choses à l'époque. »

Elvire se tourna légèrement vers moi, m'encourageant à poursuivre. Je pouvais voir la curiosité dans ses yeux, mais aussi une douceur qui me donnait la force de continuer.

« Quand j'étais petite, je voyais toutes mes copines s'extasier sur des garçons, parler de leurs coups de cœur, des princes charmants qu'elles imaginaient. Mais moi... je ne comprenais pas vraiment ce qu'elles ressentaient. »

Je laissai échapper un léger rire, mais il était teinté de nostalgie.

« J'essayais de m'intéresser aux garçons, de voir ce qu'elles voyaient en eux, mais rien ne cliquait. Je ne ressentais pas cette attirance, cette excitation qu'elles décrivaient. »

Elvire caressa doucement mon bras, une lueur de compréhension dans ses yeux.

« Ça a dû être difficile... de te sentir différente. »

Je hochai la tête.

« Oui, ça l'était. Je me souviens avoir essayé de me convaincre que je finirais par ressentir la même chose, que c'était juste une question de temps. Mais ce moment n'est jamais venu. Et même pire m'imaginer avec un garçon me dégoûtais. »

Je laissai échapper un soupir, me rappelant ces années de confusion.

« J'ai commencé à penser qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez moi. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas être comme les autres ? Pourquoi est-ce que je ne trouvais pas un prince charmant à rêver ? »

Je sentis Elvire me serrer un peu plus fort contre elle, et cela m'apporta un réconfort immense.

Je hochai la tête.

« Oui... mais ce n'est qu'au centre aéré que j'ai vraiment commencé à comprendre ce qui se passait en moi. »

Un sourire nostalgique se dessina sur mes lèvres tandis que je me replongeais dans ces souvenirs.

« J'avais 9 ans, et il y avait cette monitrice... Camille... Elle était plus âgée que moi, peut-être 19 ou 20 ans. Elle avait une gentillesse et une attention que je n'avais jamais ressenties chez quelqu'un d'autre. Dès qu'elle entrait dans la pièce, mon cœur battait plus vite. Je ne pouvais m'empêcher de la regarder, d'admirer tout ce qu'elle faisait. »

Elvire m'écoutait attentivement, ses doigts caressant doucement mon bras, comme pour m'encourager à continuer.

« C'était étrange pour moi, je ne comprenais pas pourquoi une femme me faisait cet effet. Je savais que ce n'était pas ce qui était normal. Les autres filles parlaient de garçons, mais moi, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Camille. Ça me troublait, et je ne savais pas à qui en parler. » poursuivis-je.

Je laissai échapper un léger soupir, me remémorant ce moment où tout avait changé pour moi.

« Un jour, je me suis confiée à ma sœur. Elle était toujours là pour moi, et je savais que je pouvais lui parler de tout. Je lui ai dit ce que je ressentais, à quel point cette monitrice me troublait, et à quel point cela me faisait peur. »

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant