Chapitre 112 - Entre peur et réconfort

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Pdv Elsa

Dans le bus, le silence pesait lourd. Je regardais par la fenêtre, l'estomac noué. Je n'arrivais toujours pas à me défaire de cette sensation d'être sale, comme si je portais un poids invisible qui me compressait.

Installée au poste de conduite, Olivia restait concentrée sur la route. Je l'observais en silence. C'était étrange de la voir ainsi, dans un contexte si différent de celui auquel j'étais habituée. Olivia, dans son uniforme, paraissait presque être une autre personne. Elle était concentrée, professionnelle, ses gestes précis et assurés tandis qu'elle manoeuvrait le bus dans les rues de la ville. J'étais impressionnée. Cette facette d'Olivia, sûre d'elle et posée, la rendait encore plus grande à mes yeux. C'était bizarre, presque déstabilisant, de la voir dans cet environnement, loin de notre quotidien plus intime.

Elle ne me parlait pas, mais je pouvais sentir la présence réconfortante de cette femme, une présence stable, rassurante. Je me rappelais combien Olivia avait toujours été bienveillante avec moi, comme une grande sœur. Elle avait cette façon d'apporter du calme sans forcer les choses, juste en étant là, prête à écouter.

Je repensais à la photo. Et si elle était déjà partout ? J'imaginais les regards de mes camarades, les rires étouffés, les chuchotements qui m'accompagneraient dans chaque couloir du lycée. Comment pourrais-je affronter ça ? Comment pourrais-je me relever ? Chaque fois que je pensais à Camille et Clara, cette boule de honte et de peur grandissait en moi. Pourquoi est-ce que j'ai été aussi bête ? Je voulais simplement disparaître.

Je sentais mes jambes trembler légèrement lorsque je descendais du bus aux côtés d'Olivia. Le monde autour de moi paraissait flou, comme s'il n'était plus tout à fait réel. Chaque pas me rapprochais d'une réalité que je redoutais, mais au fond de moi, je savais que rester avec Olivia me protégeait d'une certaine manière, même temporairement. L'air frais de l'extérieur me fit frissonner et me ramenait un peu à moi-même.

Alors que nous nous dirigions vers la voiture d'Olivia, je repensais à tout ce qui s'était passé. J'avais éteint mon téléphone pour fuir les notifications, les appels, les messages que je savais inévitables. Je me faisais les pires scénarios dans ma tête. Ma photo qui circulerait sur les réseaux, mes camarades qui se moqueraient de moi, ma réputation réduite en poussière. Mes parents... Comment j'allais leur expliquer ça ?

Je sentais un poids en plus sur ma poitrine. Chaque pas devenait de plus en plus lourd, comme si une énorme masse invisible s'acharnait à m'écraser.

Une femme au loin s'approchait de nous d'un pas décidé, je la regardais intriguée. Elle était petite, mince, avec des cheveux courts et un bonnet noir qui lui donnait un air décontracté. L'expression de son visage était amicale, et j'avais l'impression qu'elle connaissait Olivia.

« Ma biche ! » s'exclama-t-elle en s'approchant davantage.

« Tu es encore là ? »

« Oui je viens juste de garer le bus. » répondit Olivia en souriant.

« Ça a été ta journée ? Toujours ton pressentiment ? »

« Ça va, ça va t'inquiètes. Je t'appelle dès que je peux, d'accord ? J'ai un petit imprévu. » dit Olivia, son ton léger mais un peu préoccupé.

J'observais les deux femmes échanger des sourires et des rires, ce qui me paraissait étrangement lointain. J'avais l'impression de ne pas avoir ma place dans ce moment, comme si j'étais déconnectée du monde réel.

« Oh, je comprends, pas de souci. » répondit Asma, avant de tourner son regard vers moi.

« Et qui est-ce ? »

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant