Pdv Olivia
J'étais allongée sur le lit, le regard fixé sur le plafond sombre de la chambre. Il était 3h du matin et j'étais incapable de dormir.
Le film des événements récents ne cessait de tourner dans mon esprit. Ça faisait maintenant un mois que je suivais les conseils d'Asma : vivre l'instant présent et ne pas trop se soucier de l'avenir.
Depuis un mois, Elvire et moi nous voyions presque tous les jours soit après le travail, soit sur nos jours de repos respectifs. J'avais essayé de m'habituer à ces moments volés : les repas improvisés, les discussions profondes, et les séances à la salle de sport où on se défoulait ensemble.
Mais ces moments finissaient toujours par déraper. Elvire, avec son charme magnétique, finissait toujours par me sauter dessus ou inversement. Le désir semblait nous dévorer toutes les deux.
Au début, ça ne me dérangeait pas tant que ça. Passer du temps avec Elvire, même de manière brève, était un plaisir auquel je ne voulais pas renoncer. Mais plus le temps passait, plus la situation devenait intenable.
Chaque matin, je me réveillait seule, Elvire ayant quitté l'appartement le soir ou tôt le matin, souvent avec une excuse bidon : un rendez-vous matinal oublié, une obligation soudaine. Puis, dans la journée, elle m'envoyait des messages, des petits cœurs, comme si tout était normal.
Pour essayer de me détendre et de calmer mes nerfs, je fumais plus que d'habitude.
J'allumais une cigarette, espérant que la fumée pourrait apaiser la tension qui s'accumulait en moi. Mais même la nicotine ne parvenait pas à effacer le sentiment de frustration croissant.
Asma, toujours là pour moi, m'avait conseillé d'avouer mes sentiments à Elvire. Il vaut mieux se prendre un râteau que de continuer à souffrir en silence, avait-elle dit. Mais je m'en sentait incapable. L'idée de dévoiler mon cœur pour être potentiellement rejetée me terrifiait.
Plutôt que de faire face à la situation, j'optais pour une décision radicale : fuir. J'avais décidé d'arrêter de voir Elvire, de ne plus répondre à ses messages. Cela faisait maintenant une semaine que j'avais coupé tout contact. C'était une semaine de silence douloureux, marquée par son absence et les multiples SMS qu'elle m'envoyait inquiets et perplexes. Chaque message non lu d'Elvire me déchirait le cœur. Je détestais l'ignorer ainsi, mais je ne voyait pas d'autre solution. J'avais le moral au plus bas.
Pour essayer de penser à autre chose, j'avais rappelé Julie, ma sex-friend. Julie, toujours partante, n'avait pas hésité une seule seconde à revenir dans mes bras. Ce soir, elle m'attendait même à la fin de mon service. Quand elle m'avait vu, elle m'avait sauté au cou, tout sourire. Mais à cet instant, Elvire entrait dans le dépôt avec son bus et je suis sûre qu'elle nous avait aperçu. Mon cœur se serra à cette idée.
La soirée avec Julie n'était qu'un triste prétexte. Nous avions couché ensemble, mais je n'avais pas la tête à ça. Mon esprit était ailleurs, avec Elvire. Je me sentais mal d'agir comme ça avec Julie, qui ne demandait rien d'autre que d'être là pour moi. Mais Julie n'était pas Elvire. Et c'était Elvire que je désirais, celle avec qui je voulais être vraiment. Celle dont j'étais tombée amoureuse.
Je me levais du lit, écrasais la cigarette dans le cendrier et m'asseyais sur le rebord, mes pensées tourbillonnant. La nuit était longue, mais pas dans le sens que je l'espérais. À côté de moi, Julie s'étira, ses cheveux noirs en bataille retombant sur ses épaules. Fidèle à elle-même, elle ne remarqua rien. Elle se contentait de me sourire, passant ses doigts dans ses cheveux pour tenter de dompter les mèches rebelles.
« Tu as été incroyable, comme toujours » dit-elle avec un clin d'œil.
« Mais on dirait que tu es ailleurs ce soir. Quelque chose te tracasse ? »
Je baissais les yeux, cherchant une échappatoire. Julie, avec sa légèreté habituelle, ne cherchait jamais à creuser profondément. Elle acceptait les choses en surface, sans poser trop de questions. C'était l'une des raisons pour lesquelles je l'appréciais, ça avait un côté réconfortant.
« Non, tout va bien juste un peu fatiguée, je crois. »
Julie haussa les épaules, se levant du lit sans insister.
« Pas de souci. On a tous nos jours avec et nos jours sans. Tu veux un café ? »
« Non, merci. Je vais rentrer. » dit je en remettant mon pantalon.
D'un coup je me sentais oppressée, incapable de rester ici une minute de plus. Julie me regarda avec un air surpris mais n'insista pas.
« D'accord, comme tu veux chaton. Si tu changes d'avis, tu sais où me trouver. »
Elle se pencha pour déposer un baiser léger sur ma joue.
Je finissais par me lever et finir de mettre mes vêtements, chaque geste me semblait lourd et difficile. Je remerciais Julie d'une voix faible avant de quitter son appartement. Dès que je fus dehors, j'allumais une énième cigarette pour m'occuper l'esprit.
Sur le chemin du retour, je sentais le poids de la solitude sur mes épaules. Chaque pas me rapprochait de mon appartement vide, où m'attendaient seulement mes pensées tourmentées et mes sentiments non résolus. La douleur de mon cœur brisé par Elvire me submergeait à nouveau.
Quand j'arrivais enfin chez moi, je me laissais tomber sur le canapé. Les larmes que j'avais retenues toute la soirée commencèrent à couler silencieusement sur mes joues. Je prenais mon téléphone et regardais les messages non lus d'Elvire, chacun d'eux un rappel cruel de ce que j'essayais d'oublier.
- Salut Olivia je voulais juste te dire merci pour l'autre soir... j'espère que je ne t'ai pas trop dérangée.
- Coucou Olivia 😊 Tu vas bien ? Tu fais quoi en ce moment ?
- Ça te dirait qu'on se revoie bientôt ? Tu me manques, tu sais...
- J'ai pensé à toi aujourd'hui. J'ai vu un truc qui m'a fait rire, ça m'a tout de suite fait penser à toi !
- Hey... tout va bien ? Tu es occupée, peut-être ?
- Désolée si je t'écris trop, tu dois être occupée avec le travail.
- Tu travailles comment demain ?
- En tout cas, j'espère qu'on pourra se revoir bientôt.
- Olivia, je commence à m'inquiéter... Tu peux me dire si tout va bien ?
- Salut... Je t'ai vue ce matin au volant. Je suppose que tu vas bien.
- J'avoue que je suis un peu soulagée, mais... pourquoi tu ne me réponds pas ?
- Olivia... Je m'en fais vraiment. Tu peux juste me répondre, même un "oui, ça va" ?
- Si j'ai fait quelque chose qui ne va pas, dis-le-moi, s'il te plaît...
- Tu sais, ça m'a fait du bien de te voir, même de loin. Mais j'aimerais vraiment passer du temps avec toi.
- Olivia...
En relisant ses messages une boule se forma dans mon estomac. Je me sentais plus triste que jamais. Je savais que je ne pouvais pas continuer à masquer la douleur ou a chercher du réconfort ailleurs. Mais pour l'instant pleurer était tout ce que je pouvais faire.
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La nouvelle collègue
RomanceOlivia, 24 ans, conductrice de bus, accueille une nouvelle collègue. Leur rencontre va la chambouler. Une amitié va se créer mais est-ce vraiment ce que souhaite Olivia ? La belle Elvire restera elle indifférente face à l'alchimie entre elles ?
