Pdv Olivia
Ce matin-là, je me réveillai en sursaut avec une sensation d'oppression dans la poitrine. La dispute de la veille avec Elvire m'avait laissée épuisée émotionnellement. La lumière douce du matin éclairait notre chambre, mais je me sentais encore lourde de la tension d'hier soir. Je jetai un coup d'œil à Elvire, toujours endormie à mes côtés. Elle avait l'air paisible, mais je savais que cette apparence était trompeuse.
Je me levai doucement pour ne pas la réveiller et me descendais les escaliers. J'enfilais un sweat que j'avais laissé traîner dans la cuisine et sortais dans la cour. La fraîcheur du matin me saisissait. Je sortais une cigarette et l'allumais. J'inspirais profondément, le tabac apaisait temporairement mon anxiété. Je me recroquevillais sur les marches de la porte d'entrée, mes coudes sur mes genoux, essayant de calmer mon esprit agité.
Je prenais une nouvelle bouffée de cigarette, je réfléchissais à tout ce qui s'était passé. La dispute, les larmes, les mots durs échangés... Tout cela me pesait.
•••
Pdv Elvire
J'avais entendu Olivia quitter la chambre à pas feutré. J'aurais aimé qu'elle reste allongée contre moi encore un peu. Encore un peu somnolente, je décidais de me lever. J'enfilais un gros gilet en laine, mettait mes lunettes et sortais de la chambre, descendant les escaliers en me frottant les yeux .
Après un rapide coup d'œil au rez-de-chaussée, j'en déduisais qu'Olivia était dehors. Je sortais à mon tour. Le temps était glacial, j'en avais la chair de poule. Je trouvais ma belle blonde assise en boule sur les marches de la maison. La voir fumer dehors à une heure si matinale m'indiquait que quelque chose n'allait pas.
•••
Pdv Olivia
Elvire s'était assise à côté de moi et avait posé sa tête sur mon épaule. Je tirais une dernière bouffée de ma cigarette avant d'écraser cette dernière dans le cendrier.
« Hey ! » dit doucement Elvire.
« Je suis désolée pour hier. Je n'aime pas me disputer avec toi. » dis je finalement brisant la glace
Elvire me regarda avec douceur.
« Moi non plus, Liv. Je pense que nous avons besoin de parler, vraiment parler, sans nous énerver. »
Nous décidâmes de sortir pour une promenade dans le parc voisin. L'air frais du matin avait quelque chose de purifiant. Nous marchâmes en silence pendant un moment, profitant de la tranquillité, avant de commencer à parler de nos préoccupations.
« Je suis désolée d'avoir dépensé autant pour Benicio. Je voulais juste lui faire plaisir, et parfois je compense avec des cadeaux. Et je ne pensais pas que ça te mettrait en colère. » avouai-je.
« Je comprends. » répondit Elvire doucement. « Mais il faut aussi penser à notre budget. On peut trouver un équilibre, tu sais. »
Je hochai la tête.
« Tu as raison. Je dois apprendre à mieux gérer ça. »
Nous continuâmes à marcher, et je sentis un poids se lever de ma poitrine. Être honnête avec Elvire était libérateur.
« J'ai peur, parfois. » dis-je doucement.
« Je ne sais pas toujours comment agir avec les enfants . Je veux être une bonne personne, mais je ne suis pas sûre de savoir comment. »
Elvire s'arrêta et me prit les mains et planta son regard noisette dans le mien.
« Tu fais déjà beaucoup, Olivia. Les enfants t'aiment et apprécient ton effort. Et tu n'es pas seule dans tout ça. Nous sommes une équipe. »
« Je me sens tellement vulnérable parfois. Mon passé avec ma mère, la perte de ma sœur... Tout cela affecte encore ma confiance en moi. »
Elvire serra ma main.
« Je suis là pour toi, Olivia. Toujours. Et je sais que c'est difficile, mais ensemble, nous pouvons surmonter tout ça. »
Je pris une profonde inspiration avant de continuer.
« J'ai toujours eu du mal à me sentir à ma place. Quand j'étais petite, ma mère me disait souvent que je ne valais rien, que je ne réussirais jamais. Ça m'a marqué. Et perdre ma sœur Laura quand j'avais 14 ans... c'était comme si une partie de moi était partie avec elle. »
Elvire hocha la tête, m'encourageant à continuer. "
« Depuis, j'ai cette peur constante de ne pas être assez bien, de ne pas être à la hauteur. Même maintenant, avec toi et les enfants, j'ai peur de tout gâcher. J'ai peur que Benicio et Elsa ne m'acceptent jamais vraiment. »
Elvire serra ma main plus fort.
« Mais ils t'acceptent déjà, Olivia. Ils t'aiment, et moi aussi. Tu n'as pas à porter ce fardeau seule. Nous sommes là pour toi, et tu es une partie importante de notre famille. »
Elvire s'approcha de moi avec un regard empreint de douceur et de compréhension. Elle posa une main réconfortante sur mon épaule, et je sentis un mélange de chaleur et d'appréhension.
« Olivia, je sais que tu traverses une période difficile en ce moment, » dit-elle avec une tendresse évidente dans sa voix.
« Peut-être que ce serait utile d'en parler à un professionnel. »
Je la regardai, surprise par sa suggestion.
« Un psychologue ? » demandai-je, une lueur de doute dans mes yeux.
Elvire hocha la tête.
« Oui, exactement. Parler à quelqu'un peut vraiment t'aider à surmonter tes peurs et tes traumatismes. Il n'y a absolument aucune honte à se faire aider. C'est une étape courageuse et nécessaire pour avancer. »
Je me sentis à la fois soulagée et intimidée par ses paroles. L'idée d'aller voir un psychologue n'était pas nouvelle pour moi, mais la peur du jugement et l'incertitude avaient toujours freiné ma décision.
« Tu penses vraiment que ça pourrait m'aider ? » demandai-je, cherchant du réconfort dans ses yeux.
« Je le crois sincèrement, » répondit-elle avec une conviction rassurante.
« Parler à un professionnel peut t'apporter des perspectives différentes et des outils pour gérer le stress et l'anxiété. Tu n'as pas à tout affronter seule. »
Je baissai les yeux, me perdant dans mes pensées. Le stress constant et les rumeurs pesaient lourdement sur moi. La perspective de parler à quelqu'un pour m'aider à traverser cette épreuve était à la fois réconfortante et effrayante.
« Je vais réfléchir à ça, » dis-je finalement, tentant de rassembler mes pensées.
« Merci pour ton soutien, Elvire. Ça compte beaucoup pour moi. »
Elle me sourit, heureuse de voir que sa suggestion était prise en compte.
« Prends ton temps. Je suis là pour toi, quoi qu'il arrive. Et si tu décides de franchir le pas, je te soutiendrai à chaque étape. »
En voyant son soutien sincère, je ressentis une vague de gratitude. Elvire m'avait aidée à envisager une solution pour gérer mon stress, et pour la première fois depuis longtemps, je sentais une lueur d'espoir. Elle avait raison, il était peut-être temps de me faire aider, et je savais que je pouvais compter sur elle pour me soutenir dans ce nouveau chapitre de ma vie.
« Je t'aime, Elvire. Merci pour tout. »
Elle sourit et me serra dans ses bras.
« Je t'aime aussi, mon Olivia. De tout mon cœur. »
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La nouvelle collègue
RomanceOlivia, 24 ans, conductrice de bus, accueille une nouvelle collègue. Leur rencontre va la chambouler. Une amitié va se créer mais est-ce vraiment ce que souhaite Olivia ? La belle Elvire restera elle indifférente face à l'alchimie entre elles ?
