Chapitre 21 - Évasion à l'aube et retour à la réalité

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Pdv Elvire

J'ouvrais lentement les yeux vers 7h du matin, encore enveloppée par la chaleur de la nuit. À mes côtés, Olivia dormait paisiblement, une mèche de cheveux blond tombant sur son visage détendu. Je l'observais un instant.

J'avais envie de rester ici avec elle. La tentation de me rendormir, de prolonger cet instant suspendu entre rêve et réalité, était forte. Mais une partie de moi sait que rester serait une erreur.

J'aurais dû rentrer chez moi hier et comme je n'ai prévenu personne que finalement je ne rentrais pas ils ont dû s'inquiéter.

J'attrapais mon téléphone et constatais que j'avais des messages d'Alex et de ma fille. J'avais également des appels manqués.

Cette fois ci je décidais de ne pas répondre. Je m'en prendrais plein la gueule déjà assez en rentrant.

Je m'extirpais du lit le plus doucement possible, essayant de ne pas faire de bruit, pour ne pas troubler le sommeil d'Olivia.

Rapidement, je me mettais à chercher mes vêtements éparpillés dans la pièce.

En enfilant mon jean, je me remémorais la soirée d'hier, la façon dont je lui avais sauté dessus en arrivant chez elle, de l'intensité croissante de nos baisers, sa peau nue contre la mienne...

Tout cela semblait maintenant lointain, presque irréel. Je me surpris à sourire en regardant Olivia une dernière fois. Elle était belle quand elle dort.

Peut-être que dans une autre vie, les choses auraient été différentes. Peut-être que dans une autre vie, je serait restée. Mais pas aujourd'hui, pas maintenant.

Je récupère mon sac à main, vérifie rapidement que mes clés et mon téléphone sont bien là, puis je me dirige vers la porte. Avant de sortir, j'attrape un stylo et laisse un petit mot sur un post it :

« Merci pour tout ma belle »

Je me retourne une dernière fois, scrutant l'appartement, gravant dans ma mémoire l'image d'Olivia, endormie et paisible, comme un secret précieux que j'emportais avec moi.

Sur le chemin du retour chez moi je pensais à ce qu'il s'était passé en si peux de temps.
Je faisais la connaissance d'Olivia, on devenait proche et puis je finissais par l'embrasser et on couchait ensemble..

J'arrivais enfin chez moi. Je poussais la porte d'entrée, le cœur lourd mais déterminée à rester forte. Les voix de Benicio et Elsa résonnaient dans le salon, donnant l'impression que tout était normal. J'inspirais profondément avant de franchir le seuil de la cuisine où Alex m'attendait l'air sombre.

Il me fixait, les yeux brûlant de colère.

« Où étais-tu ? » demanda-t-il, sa voix pleine de reproches et de frustration.

Je prends une profonde inspiration, cherchant à maintenir mon calme.

« J'avais besoin de temps pour moi. »

Alex se leva brusquement, renversant presque sa tasse de café.

« Encore ? » cracha-t-il.

« Tu disparais toute la nuit sans prévenir et tu penses que dire que tu avais besoin de temps pour toi suffit ? »

« Alex, ce n'est pas aussi simple... »

« Pas simple ? » Il me coupa la parole, sa voix montant en intensité.

« Rien n'est simple avec toi, Elvire. Tu es différente depuis que tu as commencé ce nouveau travail. Tu n'es plus jamais là, toujours trop occupée pour nous. »

Les paroles d'Alex résonnèrent en moi, touchant un point sensible.

« Mon travail n'a rien à voir avec ce qui se passe entre nous. »

« Ah, parce que c'est moi le problème, c'est ça ? »

« Oui, Alex, c'est en grande partie à cause de toi. Nous en sommes là parce que tu m'as trompée. » dit je en criant presque.

« Et donc, ça te donne le droit de disparaître quand bon te semble ? De me laisser gérer Benicio et Elsa seul ? »

« Je n'essaie pas de fuir mes responsabilités. Je suis là pour eux, autant que toi. »

« Vraiment ? » demanda-t-il.

« Alors pourquoi n'étais-tu pas là quand Elsa avait besoin d'aide pour réviser son brevet ? Pourquoi n'étais-tu pas là quand Benicio avait besoin que tu viennes le chercher au sport? »

Je sentais mon cœur se serrer, mais je refusais de laisser mes larmes monter.

« Je fais de mon mieux. Je suis là pour eux. Mais je ne peux pas tout porter seule. »

Il hocha la tête, les yeux remplis de déception.

« Ton mieux n'est pas assez, Elvire. Depuis que tu as ce nouveau boulot, tu as changé. Tu es toujours absente, même quand tu es ici. »

Je prenais une profonde inspiration, résistant à l'envie de crier ou de pleurer.

« Je ne suis pas absente, Alex. Je travaille dur pour assurer notre avenir. Pour eux. Pour nous. »

« Pour nous ? » Il n'y a plus de nous, Elvire. Il y a toi, ton travail, tes sorties et puis nous, ici, essayant de comprendre où tu te trouves. »

« Je veux juste que nous trouvions un moyen de traverser ça ensemble, pour Benicio et Elsa. »

Alex resta silencieux un moment, la tension dans la pièce presque palpable.

« Très bien » dit-il finalement, sa voix un peu plus calme.

« Mais tu dois te ressaisir, Elvire. Pour Benicio et Elsa. Ils ont besoin de stabilité, pas de cette incertitude constante. »

J'hochais la tête, sentant le poids de ses mots.

« Je vais essayer je ferai tout ce que je peux. »

Il me regarda longuement, puis se détourna, se dirigeant vers le salon où les voix des enfants continuaient à résonner joyeusement.

Je restais là seule dans la cuisine, me sentant vidée et déchirée entre la nécessité de rester forte pour les enfants et le besoin désespéré de me retrouver.

Je me faisais couler un café puis sortais sur la terrasse fumer une cigarette.

Mes pensées dérivèrent involontairement vers Olivia. La douceur de ses gestes, la chaleur de ses mots, et le réconfort inattendu que j'avais trouvé en elle la nuit précédente étaient encore vifs dans mon esprit.

J'avais encore du mal à comprendre ce qu'il m'arrivait. C'était la première fois que j'étais attirée comme ça par une personne et en plus cette fois ci c'était une femme. C'était assez... perturbant.

J'avais l'impression qu'Olivia représentait une lumière différente, un espoir inattendu dans le brouillard de ma vie actuelle.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant