Chapitre 101 - Entre deux mondes

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Pdv Elvire

J'étais appuyée contre le mur de la maison, ma cigarette à moitié consumée, mes pensées vagabondant entre mes obligations maternelles et mon envie d'avoir du temps à moi. J'appréciais chaque moment avec mes enfants, mais je ressentais aussi ce besoin pressant de passer des moments plus intimes avec Olivia, des moments où nous pouvions vraiment nous retrouver, sans être distraites par les tâches du quotidien ou la présence des enfants.

Cela me frappait à chaque fois que j'y pensais : jamais je n'avais été aussi tactile et démonstrative avec quelqu'un qu'avec Olivia. Je ne pouvais m'empêcher de vouloir la toucher, l'embrasser, être près d'elle en permanence. C'était une relation différente de tout ce que j'avais connu auparavant, et cela me rendais à la fois heureuse et nerveuse. Je savais qu'Olivia ressentait la même chose, mais cette intensité me surprenait encore parfois.

Perdue dans mes pensées, j'entendis le moteur de la voiture d'Olivia qui rentrait dans la cour. Je me redressais légèrement, jetant un dernier coup d'œil à l'allée avant d'écraser ma cigarette dans le cendrier. Benicio, débordant d'énergie comme toujours, descendit en trombe de la voiture et courut vers moi, se jetant dans mes bras. Son câlin chaleureux me fit chaud au cœur, et je lui rendis son étreinte avec tendresse.

« Maman, la maîtresse elle a pas été gentille avec Olivia ! » s'exclama Benicio.

J'écarquillais les yeux, légèrement alarmée. Je tournais mon regard vers Olivia, qui descendait tranquillement de la voiture, mais une certaine tension se lisait sur son visage.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé, ma belle ? » demandais je inquiète.

Olivia m'adressa un sourire mince, visiblement encore agacée, mais elle secoua la tête légèrement.

« Rien de grave, on en parlera plus tard. »

Je pouvais sentir que quelque chose l'avait contrariée plus que ce qu'elle voulait admettre. Je connaissais Olivia, et je savais qu'elle détestait faire des vagues, surtout en présence des enfants. J'hochais doucement la tête, respectant sa décision d'attendre, mais je gardais une note d'inquiétude en arrière-plan.

« D'accord ma belle, on en discutera après. »

Je déposais un baiser rapide sur sa joue avant de motiver les enfants à préparer leurs affaires pour partir chez Alex.

« Bon, allez, les enfants, préparez vos sacs pour la semaine chez papa. »

Comme à son habitude, Benicio se lança dans la tâche avec enthousiasme, ramassant ses jouets et vêtements à la va-vite, tandis qu'Elsa, de son côté, traînait des pieds, grommelant sans enthousiasme. Depuis quelques semaines, elle manifestait de plus en plus clairement son manque d'envie de passer du temps chez son père.

Elle soupira, visiblement contrariée.

« J'ai pas envie d'aller chez papa cette semaine... »

Je sentais déjà venir la conversation. Elsa était de plus en plus réticente à l'idée de passer du temps chez son père. Je savais qu'il serait plus simple de céder à ses demandes, mais je tenais à maintenir cet équilibre malgré tout.

Je sentais mon cœur se serrer un peu, mais je savais que la situation était compliquée. Moi-même n'étais pas toujours ravie de voir mes enfants partir une semaine entière chez Alex, mais c'était l'accord que nous avions passé lors du divorce, et pour le moment, c'était ce qu'il y avait de mieux pour tout le monde.

« Je comprends que t'aies pas envie, mais c'est important que vous passiez du temps avec lui. C'est l'accord qu'on a, tu sais bien. Ça ne durera pas éternellement, on verra comment ça évolue. » dis je calmement.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant