Chapitre 119 - Le langage des corps

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Pdv Elvire

Le reste de la journée s'était écoulé dans un calme relatif, rythmé par l'énergie débordante de Benicio après l'école, mais aussi par un sentiment de légèreté retrouvé. Après les inquiétudes des derniers jours, ce semblant de tranquillité avait un goût apaisant.

Une fois la soirée bien avancée, je me retrouvais enfin seule avec Olivia dans notre chambre. L'agitation de la journée s'effaçait, remplacée par une intimité rassurante. La lumière tamisée, l'odeur familière des draps, tout contribuait à cette bulle de sérénité. Olivia était allongée sur le ventre, les yeux mi-clos, visiblement fatiguée mais détendue.

Je restais silencieuse, absorbée par la douce mélodie de la respiration d'Olivia qui se faisait de plus en plus lente. J'aimais ces moments de calme après une journée pleine de rebondissements. Allongée à côté d'elle, je laissais ma main glisser lentement sur son dos, caressant les courbes des tatouages que je connaissais par cœur, chaque motif me rappelant une histoire, un moment de sa vie, avant même que l'on ne se rencontre. Certains étaient fin, délicats, d'autres plus noir, plus sombres, mais tout aussi fascinant. Je me surprenais à admirer encore et toujours ces œuvres d'art gravées sur la peau de la femme que j'aimais. Elles faisaient partie d'elle, de ce qu'elle était.

Nos jours ensemble s'étaient empilés, et pourtant, je ressentais toujours cette même fascination, ce même émerveillement lorsque je traçais les contours de l'encre. Une fleur ici, une phrase là... chaque tatouage me parlait d'Olivia, de ses forces et de ses vulnérabilités. Je souriais en me souvenant de la première fois où j'avais exploré ces motifs, timide et curieuse à la fois.

Ce n'était pas la première fois que le corps d'Olivia me troublait, qu'il me fascinait. Je me rappelais parfaitement de ce jour où tout avait basculé. C'était censé être un déjeuner tranquille chez Olivia. Nous n'étions encore que des amies, du moins, c'était ce que je me répétais alors. Mais ce jour-là, quelque chose avait changé, quelque chose de profond que je n'avais pas vu venir.

Nous étions sur le canapé d'Olivia, discutant de tout et de rien. Je me souvenais d'un instant de silence, puis d'un regard. C'était un de ces moments suspendus, où l'air entre nous était devenu étrangement chargé, et avant même que je ne puisse réfléchir, je m'étais soudainement jetée sur elle. Je n'avais pas prémédité ce geste, c'était une impulsion, un désir que je n'avais jamais ressenti aussi fort. Nos lèvres s'étaient trouvées, d'abord timidement, puis avec une urgence brûlante.

Nous nous étions embrassées comme si nous n'avions plus aucun contrôle, oubliant totalement le monde autour de nous. Je me souvenais que mes mains avaient parcouru son corps avec une liberté nouvelle, une audace que je ne me connaissais pas. Nous avions à peine échangé quelques mots, juste des soupirs et des gestes maladroits mais pleins de désir. C'était la première fois que j'agissais ainsi, guidée par une pulsion que je ne comprenais pas encore.

Quelques instants plus tard, nous nous étions retrouvées dans sa chambre, nos vêtements éparpillés au sol, et c'est là que j'avais vu Olivia nue pour la première fois. Mon souffle s'était coupé à cet instant. Je n'étais pas simplement attirée par elle ; j'étais subjuguée. Le corps d'Olivia, bien plus musclé que je ne l'aurais imaginé, m'avais complètement captivée. Ses épaules sculptées, ses abdominaux légèrement dessinés, contrastaient avec sa douceur naturelle, mais ce qui m'avait marquée le plus, c'était les tatouages qui ornaient presque chaque centimètre de sa peau. Chaque dessin semblait avoir été placé là, comme un secret à déchiffrer.

J'avais été surprise par la manière dont les motifs s'étendaient sur son dos, s'enroulant sur ses bras et descendant même sur ses hanches et ses cuisses. Chaque tatouage semblait raconter une histoire, des formes délicates, des symboles puissants. C'était un véritable tableau vivant, une œuvre d'art sur peau, et je n'avais pu m'empêcher de la regarder, fascinée.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant