Chapitre 114 - Face à l'injustice

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Pdv Elvire

Je me tournais vers Elsa, mon cœur se serrant en voyant ma fille dans cet état. Elsa semblait encore plus frêle maintenant que nous étions seules, assise sur le canapé, les genoux ramenés contre sa poitrine, le visage rougi par les larmes. Je prenais une profonde inspiration, cherchant mes mots avant de rompre le silence.

« Elsa, ma chérie, je sais que c'est difficile, mais on ne peut pas laisser ces filles continuer à te manipuler et te faire du mal comme ça. Il faut agir. »

Elsa resta silencieuse un instant, son regard baissé vers ses mains, triturant nerveusement un coin de son pull. Elle finit par relever les yeux, remplis de larmes retenues, et d'une peur palpable.

« Je... je ne sais pas, maman. Si elles publient la photo, tout le monde va la voir. Je ne pourrai plus jamais retourner au lycée... »

Je me rapprochais, posant une main douce mais ferme sur l'épaule de ma fille.

« Écoute-moi bien, Elsa. Tu n'as rien fait de mal. C'est eux, ces... ces gamins, qui ont trahi ta confiance et qui te font vivre cet enfer. Je ne te laisserai pas affronter ça seule. On va aller voir la CPE, ensemble. Elle saura quoi faire, elle pourra les arrêter. »

Elsa secoua la tête, visiblement hésitante.

« Mais, maman, si tout ça devient public, les gens vont me juger... Je ne peux pas supporter ça. »

Je laissais échapper un soupir, partagée entre la tristesse et la colère.

« Je sais que tu as peur, ma chérie, et je comprends. Mais vivre dans cette peur constante, ce n'est pas une solution. On ne peut pas les laisser contrôler ta vie. »

Je marquais une pause, serrant doucement sa main.

« Tu es forte, bien plus forte que tu ne le penses. Je suis avec toi. On ira voir la CPE demain matin, et on réglera cette histoire. »

Elsa se mit à pleurer de nouveau, et je la prenais dans mes bras, berçant doucement ma fille comme lorsqu'elle était petite.

« On va s'en sortir, d'accord ? » murmurais je dans ses cheveux.

Elsa acquiesça lentement, même si la peur ne s'était pas totalement estompée.

Je gardais Elsa dans mes bras, murmurant doucement des mots rassurants. Pour moi, il n'y avait plus de doute : il fallait se battre. Non seulement pour ma fille, mais pour chaque jeune qui, comme Elsa, subissait l'injustice du harcèlement.

Après avoir pris une grande inspiration, je me levais du canapé, attrapais mon téléphone et composa le numéro du lycée d'Elsa. Je voulais agir vite, avant que les choses ne prennent une tournure encore plus grave. Le téléphone sonna une fois, deux fois, puis une voix familière répondit.

« Lycée Victor Hugo, bonjour. »

« Bonjour, je suis madame Sanchez la maman d'Elsa Mercier-Sanchez. Je souhaiterais prendre un rendez-vous avec la CPE, c'est assez urgent. » répondis je d'un ton ferme mais courtois

La secrétaire nota rapidement les informations et confirma un créneau pour le lendemain matin.

« Très bien, madame Sanchez. Nous vous attendons demain à 8h30. »

Après avoir raccroché, je me retournais vers Elsa, qui me regardait avec des yeux fatigués, comme si le poids du monde pesait sur ses épaules. Je revins m'asseoir près d'elle et posais doucement ma main sur la sienne.

« Ça y est, le rendez-vous est pris pour demain matin. On ira ensemble, et on fera en sorte que cette situation prenne fin. »

Elsa hocha la tête en silence, mais je pouvais sentir qu'elle était toujours angoissée. Un long moment de silence s'installa entre nous, avant qu'Elsa ne prenne enfin la parole, d'une voix tremblante.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant