Chapitre 84 - Au-delà des excuses

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Pdv Elvire

Sans réfléchir, j'étais sortis dans la rue et je marchais d'un pas décidé. Je ne savais pas où était Olivia mais je me disais qu'elle aurait probablement marché droit devant elle.

Le froid de fin novembre mordait ma peau à travers mon manteau, mais je n'y prêtai pas attention. Mon esprit était entièrement focalisé sur une seule chose : retrouver Olivia.

J'attrapais mon téléphone et composai son numéro le cœur battant.

Une première sonnerie. Rien.

Puis une deuxième, une troisième... Toujours rien.

Je sentais l'angoisse monter en moi, chaque seconde sans réponse accentuant mon inquiétude. Où était-elle partie ? Pourquoi ne répondait-elle pas ? Mon esprit tournait en boucle, imaginant le pire. Après la cinquième tentative, alors que je m'apprêtais presque à renoncer, la ligne se connecta enfin.

« Allô... » La voix d'Olivia était faible, tremblante.

« Olivia ! Où es-tu ? » demandai-je d'un ton pressant, luttant pour contenir la panique dans ma voix.

Elle hésita un instant avant de murmurer.

« Je suis dans le parc, celui de ton ancien lycée. »

« Ne bouge pas ma belle, j'arrive. »

Sans perdre une seconde, je me précipitai dans le premier bus qui passait. Les rues de Toulouse étaient presque désertes, la ville encore endormie sous le ciel gris de ce matin d'automne. Je trouvais le trajet encore plus lent que d'habitude, mes pensées envahies par l'inquiétude. La culpabilité de la veille pesait encore sur moi, et je savais que je devais tout faire pour arranger les choses.

En arrivant à l'entrée du parc, je la vis enfin. Olivia était assise sur une balançoire, à moitié cachée par les ombres des arbres qui l'entouraient. Elle se balançait doucement, le mouvement presque imperceptible, tandis qu'elle fixait le sol d'un regard vide. Elle portait seulement un simple t-shirt, et son corps tremblait sous le froid mordant. En la voyant ainsi, mon cœur se serra encore plus fort. Comment avais-je pu la laisser en arriver là ?

Je m'approchai d'elle doucement, hésitante, puis je me plaçai à ses côtés, mon pied effleurant doucement le sol pour maintenir l'équilibre de la balançoire voisine. Sans un mot, je sortis une cigarette de mon sac et l'allumai, l'odeur du tabac se mêlant à l'air froid de novembre. Le geste semblait futile, mais il me donnait un instant pour trouver les mots.

Je pris une bouffée et laissai la fumée s'échapper lentement avant de briser le silence.

« Olivia... » dis-je, hésitante.

Elle ne répondit pas, gardant les yeux fixés sur le sol. Mon cœur se serra encore plus.

« Olivia, je suis désolée... » Je commence, la voix tremblante.

« Je sais que j'ai vraiment déconné hier soir. Je ne voulais pas te blesser, je t'assure. »

Elle continua de se balancer légèrement, ses pieds effleurant le sol de manière mécanique, ses yeux toujours fixés devant elle. Après un long moment, elle prit une grande inspiration ses épaules se soulevèrent puis retombèrent lentement. Quand elle tourna enfin la tête vers moi, je voyais ses yeux rougis par les larmes.

« Elvire... » murmure-t-elle d'une voix cassée.

« Tu sais combien c'est difficile pour moi, tout ça. L'alcool, ça me ramène à des trucs... des trucs que j'essaie d'oublier. »

J'hochais la tête, les larmes coulant silencieusement sur mes joues.

« Je sais... et je suis tellement désolée, Olivia. J'ai été égoïste. J'ai pensé à m'amuser, à passer une bonne soirée avec mon frère, et j'ai complètement ignoré ce que ça pouvait te faire ressentir. »

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant