Chapitre 78 - Album photo

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Pdv Olivia

Alors qu'on arrivait devant le restaurant grec qu'Elvire avait recommandé, je me sentais plus proche d'elle que jamais. Le petit moment dans la rue, quand elle m'avait embrassée sans se soucier des passants, m'avait donné encore plus de raisons de l'aimer. Il n'y a pas si longtemps, elle hésitait encore à me tenir la main en public, alors la voir si sûre d'elle, si assumée, me remplissait de bonheur. Je me disais que j'avais vraiment de la chance de l'avoir à mes côtés.

À l'intérieur du restaurant, l'ambiance était conviviale, avec des senteurs épicées qui nous chatouillaient les narines dès l'entrée. On s'installa à une petite table près de la fenêtre, d'où l'on pouvait observer la rue animée de Toulouse. Elvire connaissait bien ce restaurant, elle m'avait vanté les mérites de leurs plats bien avant qu'on ne s'y rende. On passa un moment délicieux, entre échanges de regards complices et rires partagés. À chaque instant, je me sentais plus connectée à elle, plus amoureuse.

À un moment, alors que je m'étais perdue dans mes pensées, réfléchissant à la chance que j'avais d'être avec une femme aussi incroyable, Elvire me sortit de ma rêverie.

« À quoi tu penses ? » me demanda-t-elle avec ce sourire espiègle qui me faisait toujours fondre.

Je lui répondis en toute sincérité.

« Je me dis que je suis vraiment chanceuse de t'avoir dans ma vie. »

Elle serra ma main un peu plus fort, son regard s'adoucissant.

« C'est moi qui ai de la chance, Olivia. »

Après ce déjeuner, où nous avions encore une fois renforcé nos liens, nous décidâmes de rentrer chez ses parents. En arrivant, Isabelle et Javier nous accueillirent avec enthousiasme. Ils avaient sorti des albums photos, visiblement impatients de partager avec moi les souvenirs d'Elvire et de leur famille.

Je vis alors Elvire se figer légèrement. Son sourire s'effaça, remplacé par une expression de légère appréhension.

Isabelle ouvrit l'album photo avec une excitation palpable. Elle tourna les premières pages, révélant des images jaunies par le temps, mais remplies de vie et de souvenirs. Je pouvais presque entendre les rires d'Elvire enfant résonner à travers ces clichés. Pourtant, à côté de moi, je sentais Elvire se raidir.

« Oh, regarde, ça c'est quand Elvire avait trois ans » s'enthousiasma Isabelle, pointant une photo d'une petite fille aux boucles blondes, tenant un énorme ballon rouge.

Je me penchai pour mieux voir, souriant à la vue de cette version miniature de la femme que j'aimais.

« Trop mignonne. Je ne pensais pas que tu étais blonde étant petite. » murmurais-je, mais Elvire ne répondit pas.

Isabelle continua de tourner les pages, et à chaque nouvelle photo, je pouvais sentir Elvire se renfermer un peu plus. Elle devenait presque immobile à mes côtés, son sourire s'effaçant graduellement.

« Et là, c'est la fête de ses dix ans ! » poursuivit Isabelle.

« On avait organisé une grande chasse au trésor dans le jardin. Elle était tellement contente ce jour-là. »

Sur la photo, Elvire portait une robe jaune avec des taches de boue sur le bas, mais son sourire rayonnait. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de remarquer la tension dans sa main qui tenait la mienne, comme si elle craignait mon jugement.

Puis vinrent les photos de son adolescence. Celles où elle portait des vêtements colorés, avec ces coiffures de l'époque qui semblaient aujourd'hui un peu datées. Elle était entourée de ses amis, au lycée, ou lors de soirées entre copains. Les sourires sur ces photos étaient grands, mais je pouvais deviner que ce n'était pas l'histoire complète.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant