Chapitre 8 - Échos du passé

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Je senti la panique m'envahir. Pourquoi est-ce que ma mère m'appelle ? Je n'ai plus rien à lui dire, je ne veux plus avoir affaire à elle.

La relation avec ma mère n'a jamais été bonne. Elle n'était jamais à la maison alors c'était ma sœur Laura, mon aînée de 8 ans, qui s'occupait de moi. Quand notre mère finissait par rentrer, généralement tard le soir, elle était quasiment toujours bourrée ou défoncée. Lorsqu'elle était sobre elle passait la journée à nous engueuler parce qu'on avait pas fait telle ou telle corvée. Elle critiquait tout, notre comportement, notre physique, etc.

Quand ma sœur a eu 16 ans elle a demandé son émancipation. Elle avait son propre studio et je passais tout mon temps chez elle. Ma mère me l'interdisait elle disait que Laura nous avait trahis, qu'elle nous avait abandonné. La relation entre ma mère et ma sœur s'était tellement détériorée qu'elles ne se voyaient même plus.

Et puis un après midi alors que j'étais en cours, je me fit convoquer par la CPE de mon lycée. Et c'est à ce moment que j'appris que ma sœur avait eu un accident de voiture. Je me dépêchais de me rendre à l'hôpital. En arrivant dans sa chambre je la vis avec des bandages de partout, elle était reliée à plusieurs machines dont j'ignorais l'utilité. L'infirmière m'expliqua que Laura avait de nombreuses fractures et qu'elle était dans le coma.

Tout les jours après l'école j'allais la voir, je lui prenais la main et lui parlait de tout et de rien, de ma journée au lycée, de la dernière série que j'avais vu. Je restais avec elle jusqu'à ce qu'une aide soignante vienne me dire qu'il était tard et que les visites n'était plus autorisées. Alors je rentrais chez ma mère la mort dans l'âme.

Un jour lorsque j'étais à l'hôpital, toujours ma main dans celle de Laura j'ai eu l'impression qu'elle me serrait la main. Le lendemain l'hôpital m'appela pour me dire qu'elle était décédée. À ce moment là mon monde s'est effondré, je venais de perdre la personne la plus importante à mes yeux.

J'espérais tellement qu'elle finisse par se réveiller, j'étais persuadée qu'elle allait se réveiller et que nous pourrions reprendre notre vie comme avant.

Ce jour là j'ai appelé ma mère pour lui annoncer et la seule réaction qu'elle a eu c'est de me dire qu'elle avait pas le temps d'écouter mes histoires. Le jours des funérailles elle ne s'est même pas déplacé.

Depuis ce jour j'ai appris à me débrouiller seule, à ne plus compter sur personne, à ne plus donner ma confiance à n'importe qui.

J'ai fini par couper les ponts avec ma mère. Ça va bientôt faire 10 ans maintenant et je lui en veux toujours autant.

Je laisse mon téléphone sonner dans le vide, perdue dans mes pensées. Tout les souvenirs me reviennent à la figure et mes larmes montent. Ma mère n'insiste pas et ne rappelle pas mais elle m'envoie un message.

- Rappelle moi Olivia j'ai besoin de te parler...

Je ne réponds pas. Elle m'a déjà fait le coup plusieurs fois je ne veux plus me faire avoir. J'ai besoin de me vider la tête, j'ai envie de retourner à la salle de sport avec Elvire. Je crois que j'ai besoin de penser à autre chose et de la voir. Hésitante je l'appelle. Elle décroche de suite.

« Allo ? »

« Salut Elvire je te dérange ? »

« Non pas du tout ma petite Olivia. Tu vas bien ? »

« Moui, je me demandais si tu voudrais retourner à la salle de sport avec moi »

« Oui avec plaisir quand ça ? »

« Cet après midi si tu es pas occupée. »

« Hum ça va être compliqué là je suis en dispo, après j'ai mon service scolaire jusqu'à 19h environ. »

« Ah ok bah une prochaine fois alors. » dit je déçue.

« Tu es sûre que ça va ? Je te trouve bizarre. »

« Non, oui enfin je voulais juste aller me vider la tête au sport c'est pour ça que je te proposais de venir mais je vais y aller toute seule. » je commence à m'embrouiller le cerveau.

« On peut se voir à la fin de la journée si tu veux discuter. » propose t'elle.

« C'est gentil ça va aller je veux pas te déranger plus longtemps »

« Si tu changes d'avis n'hésite pas, ça fait du bien de se confier à une amie tu sais. Et puis tu ne me déranges jamais. »

« Merci. Bon courage pour ton service. »

« Bonne soirée Olivia, je t'embrasse. »

Je ne réponds rien et je raccroche. Mon cœur bat à mille à l'heure. En quelques minutes elle a réussi à me faire me sentir mieux. J'aurais vraiment aimé la voir mais je ne veux pas abuser.

Je prépare mes affaires et file à la salle de sport il faut vraiment que je me vide la tête sinon je vais imploser.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant