Pdv Elvire
Je marchais vite en sortant de chez Olivia, presque en courant, cherchant l'air frais pour me remettre de ce moment que j'avais du mal à croire réel. Mon cœur battait encore si fort que je devais m'arrêter pour respirer. Je posais une main sur ma poitrine comme pour me convaincre que tout cela venait vraiment de se passer. Olivia, son sourire, sa douceur... nous avions franchi une limite que je n'avais jamais osé imaginer.
À peine quelques minutes après avoir quitté l'immeuble d'Olivia, mon téléphone sonna à nouveau.
Alex.
Une pointe de tension venait s'ajouter à l'agitation que je ressentais déjà. Je soupirais, hésitais une seconde, puis décrochais, m'efforçant d'adopter un ton calme.
« Oui, Alex ? »
La voix d'Alex claqua dans mon oreille, sèche et accusatrice.
« Putain t'étais où, Elvire ? Sérieusement, t'es où, là ? Ça fait une heure que j'essaie de te joindre ! »
Je sentais déjà la colère monter, mais j'essayais de rester posée.
« Je t'ai dit que j'étais occupée aujourd'hui, j'étais avec une amie. »
Il resta silencieux une seconde, puis éclata d'un rire plein de mépris.
« Une amie ? Tu te fous de moi, Elvire ? Quelle amie ? T'as l'air bizarre, comme si tu mentais. Avoue, t'étais où ? En train de faire quoi, exactement ? »
Je sentais mon estomac se nouer, le poids des accusations d'Alex tombant lourdement sur moi. J'aurais envie de tout lui dire, de lui crier qu'il n'avait plus rien à dire sur ma vie, mais je savais que ça ne ferait qu'empirer les choses.
« Alex, on est séparés. Ce que je fais ne te regarde plus. Si j'ai envie de voir des amies, je le fais, d'accord ? »
Mais Alex ne me laissa pas finir, sa voix devenant plus tranchante, plus acerbe.
« Une amie, ouais... Tu crois que je suis stupide ? T'es juste là, à... à te comporter comme si t'avais aucun devoir. T'as même pensé aux enfants, là ? Benicio, il attendait que tu viennes le chercher à l'école ! C'est pour ça que je t'appelle, tu te rends compte j'ai du annulé un rendez-vous important à cause de tes conneries. Mais non, tu t'en fous t'étais probablement en train de te faire sauter ! »
Les mots claquaient dans l'air, brutaux, et je sentais une boule de rage se former dans ma poitrine. Je serrais le téléphone, mes mains tremblantes. Je refusais de me laisser atteindre, de montrer la blessure qu'il venait de rouvrir, mais mon cœur battait furieusement, et ma voix tremblait malgré moi.
« Tu sais quoi, Alex ? Va te faire foutre. Oui, je vois des gens, oui, j'ai une vie, et oui, je ne t'appartiens plus. Alors cesse de te comporter comme si tu avais encore ce droit sur moi. Ça ne te regarde plus, et je ne vais pas me justifier. Pas à toi. »
Un silence tendu s'installa de l'autre côté. J'imaginais Alex, probablement stupéfait de la force que j'avais enfin osé lui opposer, lui qui était habitué à me voir effacée depuis un moment.
Mais il revint vite à la charge, avec un ton sec et autoritaire.
« Ouais, tu fais ce que tu veux... Mais t'es une mère avant tout. Ne l'oublie pas. »
Ces derniers mots résonnaient en moi comme une gifle. Il savait où appuyer, où frapper pour que je me sente coupable, comme si mon rôle de mère devait m'interdire toute vie personnelle. Je ravalais mes larmes, me forçant à ne pas craquer.
Puis, d'une voix plus calme, comme s'il changeait de tactique, Alex ajouta :
« Tiens, je te passe Benicio, il veut te parler. »
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La nouvelle collègue
RomansaOlivia, 24 ans, conductrice de bus, accueille une nouvelle collègue. Leur rencontre va la chambouler. Une amitié va se créer mais est-ce vraiment ce que souhaite Olivia ? La belle Elvire restera elle indifférente face à l'alchimie entre elles ?