Chapitre 25 - Doutes

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Pdv Elvire

La fin de journée approchait. J'avais garé mon bus et je marchais d'un pas lent vers ma voiture, mes pensées tourbillonnant dans ma tête.

La conversation que j'avais eu plus tôt avec Asma me laissait perplexe. Est-ce que je devais croire ce qu'Asma m'avait dit ? Après tout, Asma était la meilleure amie d'Olivia, et il n'était pas difficile de croire qu'elle avait pu lui demander de ne rien lui dire.

« Pourquoi Olivia m'évite-t-elle ? » murmurais je, serrant les poings.

Chaque appel que je passais tombait directement sur la messagerie et chaque message restait sans réponse. J'avais fini par abandonner l'idée de la joindre, désespérée par ce mur de silence.

Et puis, il y avait eu un soir en arrivant au dépôt, j'avais aperçu Olivia dans les bras d'une autre femme. Cette vision m'avait coupé le souffle, me laissant avec un drôle d'effet, un mélange d'incrédulité et de jalousie. La scène était restée gravée dans mon esprit, intensifiant ce sentiment de perte.

Au travail, la situation n'était pas meilleure. Olivia semblait avoir pris soin d'éviter tout contact avec moi, elle ne me faisait même plus signe lorsqu'on se croisait en bus. En plus de ça nous n'avions pas du tout les mêmes horaires. Je me sentais piégée, incapable de trouver un moyen de lui parler, de s'expliquer.

J'allais monter dans ma voiture lorsque je remarqua une silhouette familière au loin. Asma me faisait de grands signes de la main, visiblement pressée de me parler. Je sentais mon cœur s'accélérer. Peut-être qu'Asma avait eu des nouvelles d'Olivia.

J'hésitais un instant, mais finissais par marcher vers elle.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as des nouvelles d'Olivia ? »

Asma hocha la tête, un air grave sur le visage.

« Oui, je dois te dire quelque chose. C'est important. »

Je fronçais les sourcils sentant une pointe d'inquiétude se mêler à mon impatience.

« Je t'écoute. » dis je tentant de cacher mon anxiété.

« Enfaite c'est à propos d'Olivia. Je suis au courant de tout. »

Les battements de mon cœur s'accélérèrent, un mélange de peur et d'espoir envahissant mon esprit.

« Tout ? » demandais je, ma voix à peine plus qu'un murmure.

« Oui. » confirma Asma, d'une voix posée mais ferme.

« Je sais ce qu'il se passe entre vous. Et si je ne donne pas un coup de pouce au destin, Olivia va continuer de souffrir. Je ne veux pas que ça arrive. »

Je sentais une vague d'émotions me submerger. La déclaration d'Asma me prenait au dépourvu. Pendant une fraction de seconde, je voulais tout nier, tout effacer. Mais quelque part, je savais que je devais affronter la vérité.

« Olivia s'est confiée à moi et franchement, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. »

Je sentais un frisson d'anxiété parcourir mon corps. Les conversations avec Olivia étaient devenues inexistantes. Et maintenant, Asma me disait que tout était évident, que tout le monde pouvait voir ce qui se passait entre nous.

« C'est pour ça que tu voulais me parler ? »

« Je me mêle probablement de ce qui ne me regarde pas mais il faut que tu ailles lui parler » me dit-elle.

« Je... je ne sais pas quoi lui dire... »

« Dis lui ce que tu ressens pour elle. Elle n'attend que ça. » répondit Asma avec un clin d'œil encourageant.

Les mots d'Asma résonnèrent en moi. Je me demandais ce que je ressentais vraiment pour Olivia. Mes pensées étaient un tourbillon de confusion. Était-ce simplement de l'attirance physique ? Ou y avait-il quelque chose de plus profond, un lien émotionnel que je n'avais pas encore reconnu ?

Le silence s'étira, pesant et lourd, tandis que je luttais pour comprendre mes propres sentiments. Finalement, Asma brisa le silence, son ton adouci par une pointe de préoccupation.

« Tout va bien ? » demanda-t-elle doucement.

« Oui. » menti je, forçant un sourire.

« Va lui parler. Remettez les choses à plat entre vous. Fait les choses bien, sois honnête. »

Puis, avec un ton presque menaçant, elle ajouta :

« Et tu as pas intérêt à la faire souffrir. »

Asma se tourna pour partir, mais avant de s'éloigner, elle me lança un dernier regard, un mélange de compassion et de détermination.

« Bonne soirée. » dit-elle, bien que les mots semblaient plus formels qu'ils ne l'auraient été en d'autres circonstances.

Je restais là, immobile, me demandant si ma soirée pouvait vraiment être bonne après cette conversation. Tout ce que je désirais, c'était retrouver Olivia, sentir ses bras autour de moi, respirer son odeur réconfortante. Mais je savais que ce soir, ce ne serait pas possible. Je me demandais même si cela arriverait à nouveau un jour, maintenant qu'Olivia semblait être dans les bras d'une autre femme.

Je regardais ma montre. Il était déjà 22h. L'idée de rentrer chez moi me remplissait de fatigue et de résignation. Je ne voulais pas me heurter à Alex et à ses questions, à ses reproches. Je sortais mon téléphone et, après une brève hésitation, décidais d'appeler ma sœur.

À ma grande surprise, le téléphone ne sonna qu'une fois avant que Marie ne décroche.

« Salut, Elvire ! » répondit la voix enjouée de ma sœur, immédiatement réconfortante.

« Salut, est-ce que je peux passer te voir ? »

« Bien sûr, je t'attends. J'ai fait du thé. » dit elle, sa voix pleine de chaleur et de soutien.

Je soupirais de soulagement. Au moins, ce soir, j'aurais quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui ne jugerait pas, quelqu'un qui pourrait peut-être m'aider à démêler ce nœud d'émotions confuses qui me rongeait.

Je finissais par monter dans ma voiture, allumais le moteur et me mettais en route.

Les mots d'Asma restaient cependant gravés dans mon esprit, me poussant à confronter ce que je ressentais vraiment pour Olivia.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant