Chapitre 139 - L'importance d'être aimée

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Pdv Olivia

Allongée dans son lit d'hôpital, j'observais le plafond d'un air pensif. La matinée avec Elvire m'avait apporté un peu de réconfort, mais je savais qu'au fond, je n'arriverais pas à me pardonner de l'avoir inquiétée à ce point. Je revoyais le visage d'Elvire, marqué par la fatigue et l'inquiétude, et cela me serrait le cœur. J'avais l'impression de lui avoir imposé un fardeau, alors que je voulais tout faire pour la protéger.

Les images des derniers jours refusaient de quitter mon esprit, revenant comme un film que je ne pouvais pas arrêter. Je me demandais encore comment j'avais pu aller aussi loin avec ma mère et, malgré le soulagement d'avoir mis un terme à cette partie de mon passé, je n'étais pas certaine d'avoir complètement échapper aux blessures qu'il avait laissées en moi. La culpabilité se mêlait au soulagement, un mélange étrange qui m'empêchait de me reposer.

Je fermais les yeux et tentais de respirer profondément, espérant trouver un peu de paix dans le silence de la chambre d'hôpital. Mais, malgré ma fatigue, le sommeil semblait insaisissable.

Quand Elvire était revenue dans l'après-midi, elle n'était pas seule. Isabelle et Javier l'accompagnaient, chargés de petites attentions. Elvire m'avait apporté un pyjama propre, mon téléphone, et même ma Switch, pour me permettre de passer le temps. Isabelle avait aussi pensé à apporter un gâteau au chocolat fait maison, ce qui m'avait mis un peu de baume au cœur dans ce cadre d'hôpital austère.

Les parents d'Elvire avaient été d'une bienveillance extraordinaire. Isabelle, avec sa douceur naturelle, avait fait en sorte que je me sente véritablement soutenue comme toujours. Quant à Javier, bien que plus en retrait, son regard et ses quelques mots d'encouragement m'avaient rappelé combien Elvire venait d'une famille solide et aimante.

Ils étaient restés jusqu'à l'heure limite des visites, discutant paisiblement. Malgré la fatigue, j'avais apprécié chaque instant.

Le lendemain matin, j'avais entendu la porte s'ouvrir, puis l'odeur des croissants encore tièdes avait envahi la pièce. Elvire, un sourire aux lèvres, s'approcha doucement, posant le sac sur la table. Elle était attentive à chaque détail, comme si rien n'était trop pour moi en ce moment.

Ensuite nous étions descendues dans le petit parc de l'hôpital pour prendre l'air. Je peinais à marcher, ma cuisse me lançait douloureusement, mais Elvire m'avait offert son bras sans hésitation, me soutenant à chaque pas. Malgré l'épuisement, j'appréciais cette promenade, respirant enfin un peu d'air frais.

Une fois assise sur un banc, j'avais allumé une cigarette avec soulagement. Ma dernière remontait à avant la confrontation avec Claudia, et je ressentais le manque depuis. J'inspirais profondément, le regard perdu dans le vague, puis jetais un coup d'œil à Elvire, qui m'observait avec un mélange de tendresse et de préoccupation.

Après quelques bouffées, je sentais qu'il était temps d'aborder un sujet plus délicat.

« Il va falloir qu'on leur dise quelque chose, à Elsa et Benicio... » murmurais je, mon regard inquiet croisant celui d'Elvire.

Elvire hocha la tête.

« Oui, on ne pourra pas leur cacher ça. Alex me les dépose ce midi ils vont se demander où tu es et puis ils vont bien voir que tu as été blessée... et ils méritent la vérité. »

Je prenais une profonde inspiration.

« Mais sans les détails les plus sombres, hein ? Surtout pour Benicio. »

Je me mordais la lèvre.

« Je ne veux pas qu'il se fasse une fausse idée, qu'il pense que... enfin, que la violence est la seule solution. »

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant