La nouvelle collègue

Chapitre 95 - Promenade

Pdv Olivia

Après le repas, alors que tout le monde se prélassait un peu, Javier proposa une promenade en famille. Nous étions toujours entrain de discuter, Pierre, Elvire et moi, et honnêtement, je n'étais pas contre l'idée de m'aérer l'esprit. La maison était chaleureuse, mais avec tout le monde autour, j'avais l'impression de manquer d'air parfois, je n'étais pas habituée. Une balade me ferait du bien, et peut-être que ça calmerait aussi un peu Benicio et Paco, qui semblaient avoir une énergie inépuisable.

« Ça te dit ma belle ? » me demanda Elvire, son regard doux posé sur moi. Elle savait que j'aimais ces moments en extérieur, loin des conversations parfois pesantes ou des petites piques entre membres de sa famille. Elle avait le don de toujours me laisser choisir, même quand c'était évident que j'allais dire oui.

« Oui, bonne idée. » répondis-je avec un sourire. Je crois qu'elle avait compris que j'avais besoin d'un peu de répit.

Les enfants étaient déjà tout excités à l'idée de sortir. Benicio s'accrochait à moi, tirant sur ma manche. Il voulait absolument que je marche avec lui et Paco, qui parlait déjà d'un jeu de cache-cache dans le parc. Elvire riait en voyant leur enthousiasme, et je me suis dit à quel point cette image me plaisait. Une grande famille, une sortie en plein air, et ce sentiment doux de faire partie de quelque chose de plus grand que moi.

On s'est donc tous préparés pour sortir. Je m'enroulai dans mon manteau un peu trop grand, mais il était confortable. Marie, un peu réticente, décida de nous suivre aussi, bien que je sentais qu'elle aurait préféré rester seule à la maison. Isabelle et Javier prenaient la tête du petit groupe, discutant joyeusement. Paco et Benicio couraient déjà devant nous, impatients.

Je marchais à côté d'Elvire, nos mains se frôlant doucement de temps en temps, sans que personne ne le remarque vraiment. Elle me jetait des petits coups d'œil complices, et je savais qu'elle se sentait bien, elle aussi. C'était comme ça qu'on fonctionnait. Elle savait lire en moi, même sans que je dise un mot.

Une fois arrivés au parc, les enfants s'éparpillèrent presque aussitôt. Paco lançait déjà des idées de jeu, mais Benicio, tout collé à moi, insista pour que je participe.

« Allez, Olivia ! Viens jouer avec nous ! » me dit-il en tirant encore sur ma manche. Je ris doucement.

« D'accord, d'accord, je viens. Mais doucement avec moi, je ne cours pas aussi vite que vous, » plaisantai-je.

Elvire me lança un regard amusé.

« Tu vas devoir te remettre en forme si tu veux suivre les deux tornades. »

Je levai les yeux au ciel avant de rejoindre les enfants. Elvire resta un peu en retrait avec les autres adultes, probablement pour discuter avec sa mère. J'étais heureuse de la voir aussi sereine.

On commença à jouer à un cache-cache un peu improvisé. Paco se cachait toujours au même endroit, derrière le grand arbre du parc, et Benicio n'arrêtait pas de tricher en me disant où le trouver. Ça me fit sourire. Ils étaient tellement innocents, tellement pleins de vie.

Pendant un moment, je me perdis dans mes pensées. Je repensais à la conversation avec Marie plus tôt, à ses larmes, à sa souffrance cachée. Tout ce que je voulais, c'était que chacun puisse être heureux, à sa manière, sans pression. J'espérais qu'un jour elle aurait la force de tout dire à ses parents, même si je comprenais que ce n'était pas facile. Je savais ce que c'était, ces secrets qu'on porte sur soi, ces poids qui nous étouffent, mais qu'on n'ose pas lâcher.

« Olivia, tu triches ! » hurla Paco en sortant de sa cachette, me ramenant à la réalité. Il me fonça dessus, essayant de me toucher pour que je sois le chat. Je ris de bon cœur, me laissant attraper volontairement.