La nouvelle collègue

Chapitre 102 - À Deux, Contre Tous

Pdv Olivia

J'étais assise dans mon bureau, les jambes croisées en tailleur sur le canapé, la manette de jeu vidéo entre les mains. J'essayais de me plonger dans une partie, mais mes pensées étaient ailleurs. Le son des éclats de voix dans le salon me parvenait, et même si je ne distinguais pas chaque mot, je comprenais l'essentiel. La dispute entre Elvire et Alex me touchait plus que je ne voulais l'admettre.

Je baissais les yeux, fixant l'écran sans vraiment y prêter attention. Je savais que je devais rester à l'écart, c'était le territoire d'Elvire, son passé, ses enfants... mais entendre Alex remettre en question mon rôle dans la vie de Benicio et Elsa me blessait profondément. J'avais toujours eu du mal à trouver ma place dans cette dynamique familiale complexe. Je voulais faire au mieux, pour Elvire et pour les enfants, mais parfois, je me sentais comme une étrangère, observée avec méfiance, surtout par Alex.

Les larmes montaient malgré moi. Je posais la manette sur le canapé, passant mes mains sur mon visage pour les chasser. C'était trop. J'avais beaucoup de peine pour Elvire, imaginant combien cela devait être dur pour elle de jongler entre son ex-mari et sa nouvelle vie avec moi. J'avais toujours ressenti cette gêne, cette tension, chaque fois qu'Alex était présent. C'était comme un rappel constant que j'étais l'intruse, celle qui ne faisait pas partie du cadre familial initial.

Les cris avaient cessé, mais l'ambiance restait lourde. J'entendais Alex appeler les enfants, et quelques instants plus tard, Benicio frappa doucement à la porte du bureau. Je me levais rapidement pour lui ouvrir.

« Je viens te dire au revoir. » dit Benicio, un sourire triste étirant ses lèvres.

« Ah, déjà... » répondis je, en lui ouvrant les bras.

Nous bous serrions fort, puis échangions notre fameux check secret.

« Tu vas me manquer, mon pote, mais on se revoit bientôt, hein ? »

Benicio hocha la tête, puis après un dernier bisou sur la joue, il quitta la pièce. Je restais debout un moment, écoutant les bruits de la maison qui s'éteignaient lentement. Le silence se faisait plus pesant à mesure que les minutes passaient. Puis, un bruit sourd. Un boom, léger mais suffisant pour m'alarmer. Mon cœur accéléra, et sans réfléchir, je sortais en vitesse du bureau, l'inquiétude grimpant en flèche. Mon regard balayait la pièce.

Et là, je la vis. Elvire, assise au sol, recroquevillée, les mains couvrant son visage, secouée par des sanglots silencieux.

« Elvire... » murmurais je, mon cœur se brisant devant cette scène.

Je me précipitais vers elle, m'agenouillant à ses côtés, sans hésiter une seconde. Mes bras l'enveloppèrent avec douceur, lui offrant tout le soutien que je pouvais. Elvire se laissa aller dans mes bras, cherchant un refuge dans cette étreinte réconfortante.

« Je suis là, mon amour... je suis là. » murmurais je, en caressant ses cheveux, l'embrassant doucement sur le front.

Je pouvais sentir toute la tension accumulée dans le corps d'Elvire, et je savais que tout ce poids devenait parfois insoutenable.

Elvire tremblait encore, mais mes caresses semblaient peu à peu l'apaiser. Je restais silencieuse, la berçant doucement, mes mains glissant le long de son dos pour la réconforter. Je ne cherchais pas à poser de questions, à trouver des réponses immédiates. Je voulais simplement être là pour elle, la soutenir dans ce moment difficile, sans rien attendre en retour.

« Ça va aller, je te promets... Je suis là, et je ne te lâcherai pas. »

Je murmurais ces mots avec une tendresse infinie, espérant apaiser la douleur qu'Elvire ressentait. Je sentais mon propre cœur se serrer, et mes propres larmes monter. Voir Elvire, si forte d'habitude, s'effondrer ainsi me bouleversait profondément. Sans pouvoir me contrôler, mes larmes coulèrent doucement le long de mes joues alors que je la serrais dans mes bras. La tristesse et la douleur de ma compagne résonnaient en moi, comme un écho amplifié.