Chapitre 117 - Entre peur et espoir

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Pdv Elvire

J'avais réussi à me libérer pour assister au rendez-vous avec la CPE, mais le début de matinée au travail m'avait laissé peu de répit. Lorsque je sortais enfin, je sentais déjà l'adrénaline monter. Je passais rapidement chercher Elsa, qui m'attendait à la maison avec une mine fermée, l'anxiété inscrite sur chaque trait de son visage. La jeune fille semblait sur le point de craquer à tout moment.

En voiture, Elsa triturait nerveusement le bas de sa manche, le silence pesant. Je tentais de la rassurer du mieux que je pouvais :

« Quoi qu'il arrive aujourd'hui, ma chérie, tu dois garder la tête haute. Tu n'as aucune honte à avoir. Ce qui s'est passé, c'est de leur faute, pas de la tienne. »

Elsa hocha la tête sans grande conviction, les yeux rivés sur la fenêtre, évitant de croiser mon regard. Je lui jetais un coup d'œil rapide, le cœur serré. Je sentais la panique dans chaque mouvement de ma fille.

En arrivant au lycée, Elsa sembla se recroqueviller un peu plus sur elle-même, comme si l'endroit même était une menace palpable. Je garais la voiture, respirais profondément et attrapais doucement la main d'Elsa avant que nous ne descendions.

« On va entrer, on va expliquer ce qui s'est passé, et tu verras, tout ira bien, » lui murmurais je d'une voix apaisante.

Elsa, toujours aussi nerveuse, hocha la tête, mais ses yeux restaient fixes sur le sol lorsque nous franchissions les portes du lycée. Chaque pas semblait être un effort pour elle, mais je ne lâchais pas sa main.

Arrivées devant le bureau de la CPE, la porte s'ouvrit presque immédiatement. La conseillère, une femme d'une cinquantaine d'années aux lunettes fines et à l'air bienveillant, nous fit signe d'entrer. Elle prit quelques instants pour observer Elsa, qui évitait toujours son regard, et nous invita à s'asseoir.

« Bonjour, madame Sanchez, bonjour Elsa. » dit-elle calmement.

« Asseyez-vous, je vous en prie. Qu'est-ce qui vous amène aujourd'hui ? »

Je prenais une profonde inspiration, serrant brièvement la main de ma fille avant de la relâcher. Je savais que je devais aborder le sujet avec tact, mais avec une certaine fermeté pour que l'école comprenne la gravité de la situation.

« Merci de nous recevoir, Elsa m'a confié quelque chose d'assez grave... et je pense qu'il est important que vous soyez au courant. » commençais je, mes mots pesant d'une inquiétude contenue.

La CPE hocha la tête, attentive.

« Je vous écoute. »

Je me tournais vers Elsa, lui jetant un regard encourageant avant de reprendre :

« Depuis plusieurs mois, Elsa subit du chantage et du harcèlement de la part de deux élèves, Camille et Clara. Elles ont réussi à récupérer une photo privée d'Elsa et la menacent de la diffuser sur les réseaux sociaux si elle ne fait pas leurs devoirs à leur place ou si elle n'obéit pas à leurs ordres. »

La CPE écarquilla les yeux, visiblement choquée par les révélations.

« Comment ? Elles la font chanter avec une photo... et vous dites qu'elles lui donnent des ordres ? »

« Oui, Elsa n'osait rien dire, elle avait trop honte et peur des conséquences si la photo venait à être publiée. » continuais je avec une voix un peu plus tremblante.

Elsa se ratatina un peu plus sur sa chaise, fixant le sol avec intensité. Elle n'osait pas lever la tête, et chaque mot prononcé semblait alourdir son fardeau.

La CPE semblait abasourdie. Elle regarda Elsa, puis se tourna vers moi.

« Je suis vraiment désolée d'apprendre tout ça. Vous avez bien fait de venir me voir. Ce que vous décrivez est extrêmement grave... »

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant