Chapitre 13 - Soirée complice

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Ma fin de service approche, j'ai tellement hâte de retrouver Elvire ce soir. J'arrive au dépôt, je fais le plein de mon bus et vais le garer. Je me dépêche de rejoindre ma voiture en évitant quelques collègues.

J'arrive chez moi, je file prendre ma douche. Je ne dois pas en faire trop, c'est qu'un simple resto alors je vais m'habiller comme d'habitude : pantalon cargo large, tee shirt Guns n roses, ma paire de air force one rose et orange, quelques bijoux et un peu de parfum.

Je regarde l'heure, j'ai 30min devant moi avant l'heure de notre rendez-vous. Je vais en profiter pour aller au restaurant à pied.

J'envoie un message à Elvire pour lui dire que je suis arrivée et je l'attends en fumant une cigarette.

15min plus tard je la vois arriver. Elle porte un pantalon blanc avec un chemisier bleu à fleurs et des chaussures à talons. Ses cheveux sont maintenus avec une barrette et elle s'est maquillée plus que d'habitude.

Qu'est-ce qu'elle est belle, mon cœur commence à s'emballer dans ma poitrine.

« Désolée pour le retard » me dit elle en me faisant la bise.

Face à cette proximité je sens son parfum sucré.

« C'est pas grave » je lui réponds.

Nous entrons dans le restaurant et nous installons à notre table.

« Tu es déjà venue ici ? » me demande elle.

« Non je ne vais quasiment jamais au resto et toi ? » je réponds.

« Non plus mais je passe souvent devant j'avais envie de tester ».

Nous passons commande.

« Ça va sinon en ce moment ? » je lui demande.

« C'est compliqué avec mon conjoint » me dit elle avant d'ajouter « On va divorcer et il ne veut pas faire les choses dans la simplicité, nos enfants ne comprennent pas la situation surtout mon dernier il est plus jeune ».

« C'est jamais simple un divorce j'ai l'impression » lui dit je.

« Assez parler de moi, tu ne parles jamais de toi. »

« Oh bah j'ai pas une vie incroyable » je lui réponds en riant.

« Tu ne parles jamais de ta famille, de tes proches. J'ai l'impression que tu es quelqu'un de très solitaire. »

« Ma mère est une junkie qui n'a jamais accepté mon homosexualité, je ne la vois quasiment plus. Et sinon j'avais une grande sœur, elle est décédée il y a bientôt 10 ans maintenant. Alors oui on peut dire que je suis très solitaire. »

« Oh je suis désolée je ne voulais pas te faire remonter de mauvais souvenirs » dit elle en me prenant la main.

Comme d'habitude, je parle avec peu de filtre et je met tout le monde mal à l'aise, c'est pour ça que je ne parle jamais de moi et de mon passé.

C'est à ce moment là que nos plats arrivent rompant ce contact. J'aurais aimé qu'elle laisse sa main sur la mienne. Nous commençons à manger dans le silence. Je crois que j'ai un peu plomber l'ambiance.

« Et sinon, tu as quelqu'un dans ta vie ? » me demande Elvire.

« Rien de sérieux. » je réponds étonnée de sa question.

Une pensée pour Julie me traverse l'esprit. En effet c'est rien de sérieux.

« Pourtant une femme comme toi ça ne devrait pas rester célibataire longtemps. »

« J'ai rien de plus qu'une autre » dis je en mangeant mes pâtes carbo.

« Tu rigoles ! Je crois que tu es la personne la plus gentille que je connaisse, toujours là pour les autres »

Je ne peux m'empêcher de rougir sous ce compliment. Nous terminons de manger en discutant de tout et de rien.

Le serveur nous amène l'addition et j'insiste pour payer puis nous sortons du restaurant.

« Tu es garée où ? » me demande Elvire.

« Nulle part je suis venue à pieds »

« Je suis garée vers le parc moi, je te ramène ? »

« Non t'embête pas je vais marcher »

Nous marchons côte à côte, parfois nos mains se frôlent. Ces simples contacts arrivent à faire accélérer ma fréquence cardiaque. Nous arrivons jusqu'à sa voiture. Je lui donne mon adresse puis elle démarre. En quelques minutes nous sommes en bas de mon immeuble.

« Tu veux monter ? » je lui propose.

Elle semble hésiter, regarde son téléphone et puis me dit « aller j'accepte »

Nous arrivons dans mon appartement, je lui fais visiter.

« Wow tu as une sacrée collection » s'exclame elle en voyant mes étagères remplies de mangas et de figurines.

« Et tu as même une Nintendo 64, j'en avais une quand j'étais gamine, on y jouait le mercredi après midi avec mon frère » ajoute elle.

« Tu veux faire une partie ? J'ai Mario Kart si tu veux. »

« Je veux bien » elle me répond.

J'installe la console et lui tend une manette. La courses commence, Elvire a du mal à me suivre et termine dernière.

« Tu es trop forte » me dit elle en riant.

« On en fait une autre » je lui demande comme pour la défier.

« Cette fois je vais gagner » dit-elle en rentrant dans mon jeu.

Je fais exprès de jouer un peu moins bien, je trébuche sur les bananes qu'elle me lance. Elle en profite pour me déconcentrer en me donnant des coups de coudes. Je passe un moment incroyable, j'apprécie tellement sa compagnie.

« J'ai gagné » dit elle en me narguant.

« Bien joué » je réponds en rigolant.

Elvire regarde l'heure sur son téléphone et me dit qu'elle va devoir y aller. Je la raccompagne à sa voiture.

« Ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une aussi bonne soirée » me dit elle.

« Moi aussi » je réponds en souriant.

Nos regards se croisent, elle pose sa main sur mon épaule. Nos visages sont proches. Les battements de mon cœur vont à mille à l'heure. Elle est si belle. Elle approche encore son visage du mien.

Son téléphone se met à sonner. Elle regarde le nom de la personne qui s'affiche sur l'écran en soupirant et me dit « je vais devoir y aller » puis me fait la bise.

« À lundi ma belle » me dit elle. Elle monte dans sa voiture et pars me laissant là complètement paumée sur le trottoir.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant