Chapitre 136 - À bout de souffle

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Pdv Elvire

J'installais mes parents dans la chambre d'amis, un sourire tendre aux lèvres en voyant ma mère déballer tout un arsenal de nourriture et d'affaires.

« Maman, on a tout ce qu'il faut ici, vraiment ! » dis je en riant doucement.

« Oh, mais c'est pour vous gâter, ma chérie. Et puis, regarde, j'ai apporté tes gâteaux préférés ! »

Maman laissa échapper un sourire fier tandis qu'elle continuait de vider sa valise pleine à craquer de bocaux, de conserves maison et de pâtisseries soigneusement emballées. Papa, déjà assis sur le lit, nous observait avec une tendresse amusée.

Je tentais de me concentrer sur mes parents, mais mon esprit revenait inlassablement à Olivia. J'avais vérifié mon téléphone plusieurs fois, et à chaque fois, l'écran vide me laissait un peu plus inquiète. Olivia n'avait pas répondu à mon dernier message, ni même lu celui que je lui avais envoyé plus tôt.

Maman, finissant de ranger, posa soudain la main sur mon épaule, percevant mon agitation.

« Tout va bien, ma chérie ? » me demanda-t-elle doucement.

Je prenais une inspiration, cherchant à me rassurer moi-même autant qu'à rassurer ma mère.

« Oui, oui, ne t'en fais pas. Olivia est sûrement encore à la salle de sport, elle en a besoin en ce moment... »

Maman hocha la tête, un léger sourire encourageant.

« Elle a bien de la chance de t'avoir, tu sais. Et je suis certaine qu'elle va rentrer d'une minute à l'autre. »

Je tentais de me concentrer, aidant ma mère à sortir ses affaires et discutant de choses légères, mais l'angoisse ne me quittait pas complètement. Je repensais aux derniers jours, au silence d'Olivia lorsqu'elle tentait de parler de ses sentiments, à la fatigue qui semblait l'habiter de plus en plus. Je savais combien elle faisait tout pour paraître forte... mais je sentais bien que quelque chose la rongeait.

Incapable de contenir mon inquiétude, je sortais rapidement mon téléphone et composais le numéro d'Olivia. J'écoutais les tonalités avec impatience, espérant entendre sa voix... mais c'est la messagerie qui répondit, encore. Mon cœur se serra, et une vague de panique commença à monter en moi.

« Bon sang... » murmurais je en jurant à demi-voix, le téléphone toujours à la main. Olivia aurait dû être rentrée depuis longtemps ; jamais elle ne restait aussi tard à la salle de sport. Je sentais l'angoisse m'envahir, des images affolantes traversant mon esprit sans que je puisse les contrôler.

Voyant mon visage se décomposer, mes parents échangèrent un regard d'inquiétude. Maman s'approcha et posa une main apaisante sur mon épaule.

« Ne te mets pas dans un état pareil, ma chérie. Peut-être qu'Olivia est chez une amie... ou peut-être qu'elle a simplement besoin de se changer les idées. » maman souriait doucement, tentant de me transmettre un peu de calme.

Mais d'un seul coup, je pensais à Asma. Je sortais précipitamment mon téléphone et composais son numéro. La sonnerie semblait interminable, et chaque seconde sans réponse faisait monter mon stress d'un cran supplémentaire. Finalement, au bout de quelques longues sonneries, Asma décrocha.

« Allô ? Elvire ? » dit Asma, une pointe de surprise dans la voix.

« Asma, dit moi qu'Olivia est avec toi. » demandais je, presque d'une traite, ma voix trahissant ma panique.

Il y eut un court silence de l'autre côté de la ligne.

« Non... je ne l'ai pas vue depuis ce midi, au dépôt. Elle est partie un peu avant moi. »

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant