La nouvelle collègue

Chapitre 68 - La route

Pdv Elvire

Le jour du départ pour Toulouse était enfin arrivé. Samedi matin, alors que l'aube pointait à peine, nous avions commencé à charger la voiture d'Olivia. Ma vieille voiture n'aurait jamais pu supporter un si long trajet, alors Olivia avait insisté pour qu'on prenne la sienne. Elle était plus moderne, plus confortable, et surtout, en bien meilleur état.

Il faisait encore nuit, et l'air frais du matin nous enveloppait alors que nous soulevions les valises et les sacs pour les mettre dans le coffre. Olivia, concentrée comme toujours, vérifiait que tout était bien en place, pendant que je m'occupais des petits détails, comme la nourriture pour la route et les bouteilles d'eau.

Une fois tout chargé, nous avions décidé de prendre un moment pour nous. Un café bien chaud pour nous deux, et bien sûr, notre rituel du matin : une cigarette. Assises sur les marches de l'entrée, nous regardions les premières lueurs du jour percer le ciel, ma tête posée sur l'épaule de ma chérie.

« Prête pour l'aventure ? » demandait Olivia en prenant une longue bouffée de sa cigarette.

J'ai souri, sentant l'excitation monter en moi.

« Plus que prête. » ai-je répondu avec enthousiasme.

Olivia a souri en retour, mais je pouvais voir dans ses yeux une légère ombre d'inquiétude. Je savais que ce voyage n'était pas qu'un simple retour dans ma ville natale ; c'était aussi la première fois qu'elle allait rencontrer ma famille. Et ça, ça la stressait.

Peu après, nous prenions la route. Olivia était concentrée sur la conduite, ses mains fermes sur le volant, mais je sentais la tension dans son corps. Elle a fini par poser sa main droite sur ma cuisse, un geste à la fois tendre et rassurant, pour elle autant que pour moi.

Pour la rassurer, j'ai posé ma main sur la sienne, la serrant doucement.

« Ça va aller, tu vas voir, tout va bien se passer. » ai-je murmuré en me penchant vers elle.

Elle m'a jeté un rapide coup d'œil, un sourire timide apparaissant sur ses lèvres.

« J'espère bien. » a-t-elle répondu, sa voix trahissant une légère nervosité.

Les premières heures de route ont été plutôt calmes. J'étais tellement excitée à l'idée de retourner à Toulouse, de revoir mes parents et mon frère. Cela faisait des mois que je ne les avais pas vus, et ce retour aux sources me faisait un bien fou.

Je n'arrêtais pas de parler, de raconter des anecdotes sur ma ville natale, sur les endroits que j'avais hâte de montrer à Olivia. Elle m'écoutait attentivement, posant des questions sur ma famille, comme pour mieux comprendre l'univers dans lequel j'avais grandi.

« Ton frère, il est comment ? » m'a-t-elle demandé après un moment de silence.

« Pierre est marié avec une femme super, Émilie. Ils ont deux enfants, Paco et Rosa. » ai-je commencé en jetant un coup d'œil à Olivia.

« Ah oui ? Ils ont quel âge ? » a-t-elle demandé, manifestant son intérêt.

« Paco a 12 ans, et Rosa vient d'avoir un an et demi. Elle est adorable, vraiment. » ai-je répondu avec un sourire tendre en pensant à ma petite nièce.

« Elle a de ces yeux, tu verras, impossible de ne pas craquer. »

Olivia a souri à son tour, sans quitter la route des yeux.

« Et Paco ? » a-t-elle ajouté.

« Paco est un casse cou, avec Benicio ils s'entendent à merveille. » ai-je expliqué en riant.