Chapitre 22 - Reflexion et confidences

104 8 1
                                    

Pdv Olivia

Je me réveille lentement sentant le vide à côté de moi avant même d'ouvrir les yeux. L'espace où Elvire aurait dû être était froid et vide.

J'ouvre les yeux et scrute ma chambre à la recherche de signes de la présence d'Elvire. Ses vêtements avaient disparu, tout comme ses chaussures. Elle était partie, encore une fois.

C'est la deuxième fois que je me retrouve dans cette situation, et une sensation familière de déception et d'abandon me submergea immédiatement.

Je laissais échapper un soupir en me laissant retomber sur les oreillers le regard perdu au plafond. Je savais très bien que je ne devait pas être surprise, pourtant, la douleur était bien réelle. J'avais les larmes aux yeux.

Mais maintenant, avec cette seconde disparition, mes doutes et mes insécurités ressurgissent avec force.

Je fini par me décider à me lever. Mes pensées tournaient en boucle, cherchant à comprendre ce qui n'allait pas chez moi.

J'avais fait quelque chose de mal ?
J'étais insuffisante d'une manière ou d'une autre ? Je me sentais plus que vulnérable. Je repensais à chaque instant de la nuit passée, chaque mot échangé, chaque geste partagé.

J'avais cru voir dans ses yeux  une tendresse et une ouverture, mais peut-être que je me suis encore fait des films.

Je fini par aller en cuisine me faire couler un café. Mon regard s'arrêta sur un petit post-it rose collé sur le comptoir. Sur le papier, il y avait écrit en lettres fines et précises :

"Merci pour tout ma belle"

Je prit le post-it entre mes mains tremblantes. Mon cœur se serra encore dans ma poitrine. Ce simple message me laissait un goût amer. "Merci pour tout" ? Était-ce tout ce que notre nuit signifiait pour Elvire ? Un remerciement poli avant de disparaître ?

Les souvenirs de la nuit refirent surface : les rires partagés, les conversations profondes, la manière dont Elvire s'était blottie contre moi. J'avait senti une connexion rare et précieuse, quelque chose qui semblait dépasser les simples plaisirs charnels. Pourtant, cette note laissait tout cela en suspens, fragile et incertain.

Je me demande où Elvire pouvait bien être maintenant. Était-elle retournée chez elle, face aux réalités difficiles de sa vie ?

Un mélange d'émotions tourbillonnait en moi : tristesse, confusion, mais aussi une pincée de compréhension. Je savais très bien qu'Elvire traversait des moments difficiles, que sa vie était en plein bouleversement.

Pourtant, mes insécurités me rongeaient. Est-ce que j'ai été trop optimiste, trop naïve en pensant que leur connexion pouvait signifier quelque chose de plus ? Mes propres doutes et craintes refirent surface.
Suis-je assez bien pour Elvire ?

Le post-it était resté sur la table, je le prit délicatement et le glissa dans la poche de mon short. La présence de ce petit morceau de papier était la seule chose qu'il me restait d'Elvire.

J'avais besoin de me vider la tête. Je file dans ma chambre me changer et prendre mon sac de sport. Je sorti en vitesse comme pour m'enfuir de ce lieu qui me rappelait trop Elvire.

En marchant vers la salle de sport je laissais mes pensées boucler.

L'air frais du matin était agréable, chaque pas que je faisais me détendait petit à petit. L'idée d'envoyer un message à Elvire me traversa l'esprit plusieurs fois. Est-ce que je devais lui demander des explications ? Clarifier ce qu'elles ressentaient l'une pour l'autre ? Ou simplement lui dire que j'espérais la revoir bientôt ?

Mais je n'écris rien, le doute me paralysais. Je ne voulais pas paraître pressante ou désespérée.

À la salle de sport, je me concentrais sur les exercices, essayant de canaliser mes pensées et mes émotions dans chaque mouvement. Ça m'aidait à me déconnecter. Pourtant, l'image d'Elvire restait gravée dans mon esprit, ce qu'elle m'avait dit, les gestes qu'elle avait eu, le regard qu'elle avait, revenant à la surface.

Après une heure d'entraînement intense, je me sentais légèrement plus légère. Je filais sous la douche et me dirigea vers la sortie, espérant que la fatigue physique m'aiderais à apaiser ses pensées.

Une fois dans la rue, je sortais le post-it de ma poche, le relisant encore une fois, cherchant une signification cachée dans ces simples mots.

Sur le chemin du retour, je croise Asma.

« Hey ma biche ! Tu as l'air préoccupée ça va ? » dit Asma en me faisant la bise.

« On a connu mieux à vrai dire. »

« On va boire un verre ? Tu me racontes ce qui te tracasse ? »

Je hoche la tête, Asma a ce don dit lire en moi comme dans un livre ouvert.

Nous nous installons à la terrasse d'un café. Asma commande un coca et moi un expresso.

« Alors, qu'est-ce qui se passe ? » demanda Asma inquiète.

Je bois mon café d'une traite et lâche hésitante

« C'est Elvire »

« J'aurais dû m'en douter. »

«On a passé la soirée ensemble et elle est partie ce matin pendant que je dormais encore. Elle a laissé ça. » dit je en montrant le post it

« La connasse.. » murmure t'elle à peine audible.

« Ça doit être difficile. Tu te sens comment ? »

J'hausse les épaules en jouant avec ma tasse vide.
« Je me sens... paumée. La nuit dernière, c'était incroyable. On a parlé, on a ri... c'était tellement plus que juste passer du temps ensemble. Mais elle est partie avant que je me réveille, encore une fois elle s'est enfuie. »

Asma posa une main sur la mienne, un geste de soutien silencieux.

« Ma biche, tu sais ce que je pense d'Elvire, je t'avais prévenue que je ne la sentais pas. Tu ne crois pas que tu devrais te protéger un peu plus ? »

Je soupire, reconnaissant la vérité dans les paroles d'Asma mais en me sentant aussi tiraillée.

« Je sais que tu as des réserves sur elle, et je peux comprendre. Mais quand on est ensemble, tout semble si réel, si sincère. Je ne peux pas m'empêcher de croire qu'il y a quelque chose de plus. »

« C'est juste que je ne veux pas te voir blessée. Tu mérites quelqu'un qui soit là pour toi, pas quelqu'un qui s'éclipse à chaque fois que les choses deviennent sérieuses. »

« Je sais, tu as probablement raison. Mais c'est difficile de rester dans le flou comme ça. »

« Mais, ma biche, je crois aussi que tu devrais profiter de l'instant présent. Passe du bon temps avec elle. Ne te prends pas la tête par ce que pourrait être ou ne pas être cette relation. Parfois, c'est bien de vivre juste pour le plaisir du moment. »

« Tu as raison,  peut-être que je devrais simplement apprécier ce que nous avons maintenant, sans trop me poser de questions. »

Je souris à Asma, je sentais qu'une partie de mon fardeau s'allégeait grâce à ses paroles.

Nous continuons à discuter, parlant de tout et de rien, et peu à peu, je sentis mes doutes se dissiper. Asma se leva.

« Bon allez je vais me rentrer moi. »

« Merci pour le verre. » dit je en me levant à mon tour.

Asma me prend dans ses bras puis nous nous faisons la bise.

« Et souviens-toi, je suis toujours là pour toi, quoi qu'il arrive. »

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant