La nouvelle collègue

Chapitre 127 - Sous tension

Pdv Olivia

J'étais en train de repasser mes chemises lorsque mon téléphone vibra. Un message d'Elvire.

@elvire_schz : Je ne me sens pas très bien, est-ce que tu peux venir me chercher au dépôt ? Je t'expliquerai plus tard...

Je fronçais les sourcils en lisant le texte. Instantanément, une boule d'angoisse se forma dans mon estomac. Elvire n'envoyait jamais ce genre de message à la légère. Quelque chose n'allait pas. Sans réfléchir, j'appuyais sur l'icône pour l'appeler. La sonnerie résonna dans le silence de la pièce.

Quand enfin j'entendais la voix d'Elvire, quelque chose dans son ton me glaça. Ce n'était pas de la simple fatigue. Il y avait une fragilité, un tremblement que je ne lui connaissait pas. Quelque chose clochait.

« Elvire ? Ça va ? Je viens de recevoir ton message, qu'est-ce qui se passe ? » je ne pouvais pas cacher l'inquiétude dans ma propre voix.

Le silence qui suivit sembla durer une éternité. Pendant une fraction de seconde, je craignais qu'Elvire ne me réponde jamais. Et puis sa voix résonna à nouveau.

« Je suis au dépôt. Il s'est passé quelque chose... je vais bien, mais j'ai besoin que tu viennes me chercher. »

Une boule se forma dans ma gorge. Chaque mot qu'Elvire prononçait laissait entrevoir une peur et une vulnérabilité inhabituelles. Cette femme forte, presque inébranlable, paraissait soudain brisée. Elle cherchait à me rassurer, mais ses paroles étaient loin d'avoir cet effet. Je comprenais tout de suite que quelque chose de grave était arrivé, même si Elvire ne voulait pas encore le dire.

« Elvire, tu me fais peur. Qu'est-ce qui s'est passé ? »

J'espérais que cette question ouvrirait une brèche, qu'elle se livrerait enfin, mais il n'y eut qu'une vague promesse.

Je te promets que tout va bien, mais j'ai vraiment besoin de toi maintenant.

Ces mots résonnaient dans ma tête. Je savais qu'Elvire mentait. Rien n'allait bien. Et pourtant, elle essayait de me protéger, de me tenir à distance de quelque chose d'encore inconnu mais sûrement effrayant.

« J'arrive tout de suite. Je prends la voiture. Je t'aime. »

Je raccrochais, mon cœur battant à tout rompre. Mes mains tremblaient légèrement alors que j'attrapais mes clés. Je détestais cette sensation d'être dans l'ignorance, de ne pas savoir comment aider Elvire. Mon esprit cherchait frénétiquement des explications. Un accident ? Une agression ? Était-ce à cause du travail ? Ou quelque chose de pire encore ? Mon imagination ne cessait de créer des scénarios plus terrifiants les uns que les autres.

Une pensée me frappa alors. Pourquoi ne m'avait-t-elle pas tout dit ? La panique se mêla à une pointe de frustration. Pourquoi Elvire me cachait-elle la vérité ? Mais aussitôt, je me sentais coupable. Elvire devait être terrifiée, et la dernière chose dont elle avait besoin, c'était de reproches. Je devais être forte, pour elle, comme Elvire l'avait toujours été pour moi.

Je frappais doucement à la porte de la chambre d'Elsa.

« Les filles, je dois sortir un moment, d'accord ? Vous pouvez garder un œil sur Benicio s'il vous plaît ? »

Elsa leva les yeux, légèrement surprise.

« Tout va bien ? »

« Oui, oui, ne t'inquiète pas. Je reviens vite. »

Je savais que je ne voulais pas mentir à Elsa, mais je préférais ne rien dire tant que je n'avais pas compris la situation moi-même. Pas avant de savoir ce qu'il s'était réellement passé. Une fois seule dans la voiture, mon angoisse monta encore d'un cran. Je démarrais rapidement, mes mains serrées autour du volant. La route vers le dépôt me parut interminable, chaque minute s'étirant sous le poids de l'incertitude. Je me sentais impuissante, prisonnière de cette attente insoutenable. Ma seule certitude était qu'Elvire m'attendait, et que je devais être là pour elle, quoi qu'il arrive.