Chapitre 130 - Le refuge des bras aimés

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Pdv Elvire

J'émergeais lentement de ma sieste, mes yeux s'adaptant à la lumière douce qui filtrait à travers les rideaux. J'entendait des bruits de voix provenant d'en bas, un murmure de rires et de chuchotements qui me ramenait à la réalité. Je me redressais dans le lit, surprise de me rendre compte que j'avais, contre toute attente, bien dormi. La fatigue qui m'avait accablée semblait s'être dissipée, mais des souvenirs persistants, teintés d'anxiété, s'infiltraient dans mon esprit.

Mon cœur se serra en repensant à Claudia, à ses paroles cruelles et à l'emprise que cette femme avait encore sur Olivia. Je frissonnais, le corps en alerte face à ce rappel douloureux. Je me levais péniblement, mes muscles encore engourdis par le sommeil. La fraîcheur de l'air me frappa comme une vague, et un frisson parcourut mon échine.

Mes yeux se posèrent sur le sweat d'Olivia, délicatement plié au pied du lit. Avec une décision instinctive, je l'attrapais et l'enfilais. Le sweat, bien trop grand pour moi, flottait autour de mon corps, ses manches dépassant largement mes poignets. En me regardant dans le miroir, j'eus un sourire amer en voyant mon reflet : j'avais l'air débraillée, avec les cheveux en bataille et une expression encore marquée par le sommeil. Pourtant, la douceur du tissu contre ma peau, associé à l'odeur d'Olivia, apporta un réconfort immédiat. C'était comme si chaque fibre du sweat renfermait un peu de la force d'Olivia, un ancrage qui m'aidait à surmonter les échos de l'angoisse.

J'inspirais profondément, me concentrant sur la sensation de sécurité que m'offrait la présence d'Olivia, même à distance. Je décidais d'aller voir ce qui se passait en bas. Peut-être que les rires et la légèreté de l'ambiance m'aideraient à oublier, ne serait-ce qu'un instant, les ombres du passé.

En descendant les escaliers, je plissais les yeux face à la lumière vive qui envahissait la pièce. En bas, je trouvais les enfants rassemblés autour d'Olivia, qui s'affairait à préparer des crêpes. L'odeur sucrée et chaleureuse de la pâte cuite emplit l'air, et je ne pus m'empêcher de sourire en voyant Olivia montrer à Benicio comment faire sauter une crêpe dans la poêle.

La scène était réconfortante, presque idyllique. J'observais avec affection, notant le sourire concentré sur le visage d'Olivia, ses gestes délicats et assurés. Puis, soudain, elle se retourna et croisa mon regard. Un grand sourire illumina son visage fatigué, et je ressentais une chaleur m'envahir. Même dans cette tenue simple, avec ses cheveux blonds légèrement en désordre, Olivia était d'une beauté qui me coupait le souffle.

Benicio, débordant d'énergie comme à son habitude, leva la main pour me montrer les crêpes qu'il avait réussies.

« Regarde, maman ! J'ai fait celle-ci tout seul ! » s'exclama-t-il, son regard brillant de fierté et d'excitation.

Elsa, quant à elle, m'observait avec une inquiétude palpable. Elle s'approcha, l'air soucieux.

« Ça va, maman ? » demanda-t-elle, la voix douce mais pleine de préoccupation.

Je pouvais lire l'angoisse dans ses yeux ; la jeune fille savait que quelque chose n'allait pas.

Je prenais une profonde inspiration, mon cœur battant la chamade. Je savais qu'il était temps de parler, de partager ce qu'il s'était passé.

« Écoutez, les enfants, il faut que je vous dise quelque chose. » commençais je, la voix tremblante mais résolue.

« Je me suis fait agresser ce matin. » je  marquais une pause, observant leurs réactions.

« Mais je préfère ne pas entrer dans les détails, d'accord ? Ce qui compte, c'est que je suis ici avec vous maintenant. »

Olivia, toujours à mes côtés, se pencha légèrement vers moi, un regard de soutien et de force dans ses yeux.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant