Chapitre 126 - Déchirée entre deux vérités

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Pdv Elvire

Les contrôleurs mettaient du temps à arriver, et pendant ce qui m'a semblé une éternité, Claudia resta là, me fixant avec une rage que je n'avais jamais vue.

Juste avant de s'enfuir, elle me lança une menace... une menace qui me glaça le sang :

« Je vais mettre la main sur Olivia, tu verras ! Je vais la tuer ! Tu entends ? C'est à cause d'elle, de cette petite pute d'Olivia ! » crachait-elle.

Sa voix était tremblante, remplie de haine et de folie.

Je voulais la retenir, lui dire d'arrêter, mais mes jambes refusaient de bouger. Elle a fini par partir, titubant hors du bus, et je restais là, complètement paralysée.

Les minutes s'étirèrent, interminables, et le bruit des pas arriva enfin. Mais Claudia avait disparu. Ils me trouvèrent là assise par terre, le nez en sang, tremblante, incapable de dire un mot. Ils ne comprenaient pas ce qui s'était passé, mais tout ce que je pouvais penser, c'était cette menace qui résonnait encore dans ma tête.

Elle allait chercher Olivia. Mon Olivia.

« Eh Elvire, ça va ? » demanda l'un d'eux, alors que l'autre me soutenait pour m'asseoir sur un siège.

Je hochais la tête, encore sous le choc, le souffle court, mais mes mains tremblaient.

Toujours assise, j'essayais de reprendre mon souffle. Mon corps était douloureux, mais ce n'était rien comparé à la tempête d'émotions qui grondait en moi. La violence de Claudia, sa haine, la folie de la scène, tout s'entrechoquait dans mon esprit.

Le contrôleur, toujours à mes côtés, me soutenait de son bras robuste. Il me parlait doucement, essayant de me calmer, mais ses paroles me semblaient lointaines, comme un écho étouffé. C'était trop. Tout était trop.

Sans prévenir, les larmes jaillirent. Un flot incontrôlable. Je n'essayais même pas de les retenir. Je m'effondrais dans les bras du contrôleur, incapable de contenir la douleur qui venait de m'exploser de l'intérieur. Mes épaules secouées de sanglots, je me laissais aller, le visage caché contre l'uniforme de l'homme, qui resta immobile, surpris, mais compatissant.

« Ça va aller, Elvire, ça va aller... », murmura-t-il en posant une main apaisante sur mon épaule.

Mais rien n'allait. Je pleurais tout ce que je retenais depuis si longtemps. La haine déversée par Claudia, les coups, la violence soudaine, et plus que tout, l'idée que je devrais raconter tout cela à Olivia. Comment lui dire que sa mère n'était pas seulement de retour, mais qu'elle restait la même personne destructrice ? Comment briser son cœur une seconde fois en lui révélant que c'était elle qui venait de m'agresser.

J'inspirais difficilement, tentant de calmer mes sanglots. Je savais que je devais reprendre mes esprits, mais c'était comme si le monde s'effondrait autour de moi.

J'essuyais rapidement mes larmes avec le dos de ma main, mais je me figeais en voyant du sang. Je sentis alors une brûlure dans mon nez et réalisais que je saignais. Le choc de l'attaque commençait à se manifester physiquement.

Le contrôleur, toujours près de moi, remarqua immédiatement et me tendit des mouchoirs supplémentaires, son visage empreint d'inquiétude.

« Tu saignes, Elvire. Tiens, appuies doucement... Il faudrait que tu ailles à l'infirmerie. Je vais te ramener au dépôt, tu ne peux pas rentrer seule dans cet état. »

Le sang battait dans mes tempes alors que j'essayais de contenir le saignement, pressant les mouchoirs contre mon nez tremblant. Mais plus que la douleur physique, c'était la panique qui montait en moi.

La nouvelle collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant