La nouvelle collègue

Chapitre 107 - Instants volés

Pdv Elvire

Je me réveillais en sursaut, le bruit strident de mon réveil perçant le silence paisible de la chambre. Je tournais la tête vers l'appareil, qui affichait 4h du matin en chiffres lumineux. La fatigue pesait lourd sur mes épaules. Je n'avais pas suffisamment dormi, mais il fallait bien se lever. Le poids de la journée m'attendait déjà.

En baissant les yeux, je réalisais qu'Olivia était blottie contre moi, la tête posée sur ma poitrine. J'esquissais un sourire, touchée par ce geste si familier. J'avais envie de rester là, d'oublier le travail, de savourer la chaleur de son corps contre le mien. Mais la réalité me rattrapa vite. Je devais y aller. Avec douceur, je tentais de me dégager de l'étreinte, mais Olivia, même dans son sommeil, resserra son bras autour de moi, comme si elle refusait de me laisser partir.

Je riais doucement, amusée par l'insistance d'Olivia, mais je devais me préparer. Je finis par me lever avec précaution, faisant en sorte de ne pas trop la réveiller. Elle bougea légèrement, mais retomba dans un sommeil profond. Je l'observais un instant avant de me diriger vers la salle de bain.

Sous les lumières tamisées de la pièce, je m'habillais rapidement, enfilant mon uniforme de travail. Chaque geste était méthodique, presque mécanique. Le maquillage que j'appliquais me donnait un air plus réveillé que je ne l'étais réellement. Je jetais un dernier regard à mon reflet, tirais une longue inspiration, puis descendais à la cuisine.

Une fois en bas, je me préparais un café bien serré, espérant que la caféine effacerait au moins en partie ma fatigue. Je sortais ensuite sur le pas de la porte, cigarette à la main, le regard perdu dans le ciel encore sombre. Mes pensées vagabondèrent. Aujourd'hui, c'était Olivia qui allait emmener Benicio à l'école. J'espérais que tout se passerait sans problème, même si je savais qu'Olivia appréhendait un peu après ce qui s'était passé avec la maîtresse.

Puis, Elsa s'immisça dans mon esprit. Je n'arrivais pas à chasser ce sentiment d'inquiétude. Quelque chose clochait chez ma fille, même si Elsa prétendait que tout allait bien. Le doute persistait, et je me promettait de garder un œil sur elle. Après quelques dernières bouffées, j'écrasais ma cigarette, prête à affronter la journée.

Avant de partir, je laissais un post-it pour Olivia sur la table de la cuisine, comme je le faisait souvent.

Bonne journée, ma belle. Je pense à toi ❤️

Un geste simple, mais qui me tenais à cœur.

Le trajet jusqu'au dépôt se fit en silence. J'aimais ces moments solitaires au volant, où je pouvais réfléchir sans distraction. Une fois arrivée, je saluais rapidement mes collègues, comme chaque matin. Tout le monde semblait m'apprécier, et la routine matinale me faisais du bien. Je rejoignais quelques collègues autour d'un café, échangeant quelques plaisanteries et discussions légères. Ces moments m'aidaient à penser à autre chose, à relâcher la pression, même si je gardais toujours au fond de mon esprit des pensées pour Olivia et les enfants.

Avant de partir prendre son service, je prenais un instant pour envoyer un message à Elsa.

@elvire_schz : Bonne journée, ma chérie. Je t'aime fort, n'oublie pas. »

J'espérais que ces mots lui apporteraient un peu de réconfort. Ensuite, je récupérais mon bus et commençais ma tournée du jour.

La matinée passa relativement vite, ponctuée par les arrêts, les montées et descentes des passagers. Vers la fin de mon premier trajet, je sentais mon téléphone vibrer. Je profitais d'un arrêt pour y jeter un coup d'œil. C'était un message d'Olivia.

@livyy : Bon courage, ma chérie. J'ai hâte que tu rentres, il y a une petite surprise pour toi. 😉
@elvire_schz : Une surprise ? J'ai envie de rentrer maintenant 😂