Chapitre 74 : 1975 : Le réconfort... enfin

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— En fait, j'ai déjà obtenu de bons résultats avec Lily, se souvint Mona. Quand on est toutes les deux et qu'on rigole surtout.

Rogue se tourna vers elle, pensif. Il leva sa baguette et :

— Spero Patronum ! lança-t-il.

Une biche majestueuse sortit de sa baguette magique. Elle galopa dans la pièce, puis revint auprès de Rogue.

— Dingue, dit Mona, ébahie.

La biche disparut.

— Je croyais que les Patronus étaient différents d'une personne à l'autre, dit-elle. Toi et Lily êtes les seuls à avoir réussi, et vous créez tous les deux des biches.

— C'est bizarre, convint Rogue, qui n'avait pas l'air plus étonné que ça.

« Bien alors, Mona, il y a quelques années, tu as compris que Rogue et Lily sont potes, maintenant tu vas tenter de découvrir que Rogue est amoureux de Lily. »

— On devrait en parler au professeur Sheldon, dit Mona.

— Si je parviens à réitérer l'exploit dans sa classe, je le ferai, répondit Rogue.

— Je n'arrive à rien, grogna-t-elle, un brin jalouse. Ça m'énerve !

Toutes celles qui portent la frange à la Kate Moss ! Une blague tellement 2009, oui je sais.

— Je voulais terminer mon devoir de botanique, déclara brusquement Rogue en prenant son sac. On se voit au dîner.

Sans rien ajouter, il sortit, plantant Mona sur place. La jeune fille mit quelques instants à se rappeler que Rogue avait déjà terminé son devoir de botanique dans la matinée. Il souhaitait probablement faire des recherches sur son Patronus, mais pourquoi le cacher ? Pourquoi ne pas demander l'aide de Mona ?

Voilà, et maintenant tu fais fonctionner ton cerveau et tu piges ce qui se passe.

Elle haussa les épaules, prit son sac et sortit.

Elle ne doit pas avoir de cerveau en fait. Ou alors il fonctionne de temps en temps, il doit avoir un contrat d'intérimaire.

Mona avait déjà terminé ses devoirs pour le lendemain. Grace devait probablement prendre de l'avance pour la semaine, ce que Mona répugnait à faire. Après quelques hésitations, Mona prit la direction de la bibliothèque. Elle aiderait Rogue, qu'il le veuille ou non.

— Hé, Mona !

Ben voyons, ça m'aurait étonné que Rogue soit la seule personne à converser avec notre gamine pour ce jour 5.

Mona se retourna et vit James s'approcher d'elle à grands pas. Elle s'étonna de le trouver seul.

— Ça va ? demanda-t-il.

— Ouais, dit-elle, surprise du ton sérieusement inquiet qu'il avait pris. Pourquoi ça n'irait pas ?

— T'as enterré ton arrière-grand-père hier, rappela James.

— Ouais, convint Mona. C'était une belle cérémonie avec plein de gens importants. Il aurait été content. D'ailleurs, je crois bien qu'il y avait l'un de tes oncles...

— Grand-oncle, corrigea James. Peu importe. Je m'inquiète parce que lorsqu'on a voulu réconforter Peter lorsqu'il est rentré...

Il se stoppa et repensa à ce qu'il venait de dire.

— Enfin, réconforter... façon de parler, dit James, gêné. C'était plus... enfin, tu vois...

« Pff, fillette ! Non, ce n'est pas l'hôpital qui se moque de la charité. »

— Parfaitement, dit Mona, amusée. Et donc ?

— Il nous a dit que c'était surtout toi qui devais être déprimée. Je ne savais pas que tu étais proche d'Augustin.

— Je ne l'étais pas, révéla Mona. Peter faisait allusion à autre chose.

— Quoi donc ?

— Rien, des histoires de famille comme partout. Sauf que ma famille peut être vraiment, mais alors vraiment, casse-couilles sur les bords.

— C'est comme partout, convint James. Certaines familles, comme la tienne, doivent vouloir garder un certain honneur, une certaine tradition...

— Des traditions à la con, coupa Mona. Je sais pas si je t'en ai déjà parlé, mais je m'appelle Mona parce que ce prénom commence par un M. Toutes les femmes de notre famille ont un nom qui commence par un M. Molly, Muriel, Marine, Mazarine, Miranda, Meredith, Mira, Margaret... La mère de Peter s'appelle Marla et ma mère, heureux hasard, s'appelle Magda.

— Y a pire, dit James. Regarde les Black.

— Ils sont nés sans cerveau ? J'avais remarqué.

— Pas mal, dit James avec un sourire. Enfin, peut-être Regulus. Non, leurs prénoms ont toujours un rapport avec le ciel, les étoiles, les constellations... ce genre de trucs.

— Ah bon ? dit Mona, pensive. Alors c'est vrai qu'il y a pire.

— J'aurais réussi à te réconforter sur un truc alors, remarqua James. Enfin, réconforter...

— Façon de parler, je sais, trancha Mona. En tout cas, oui, tu m'as fait remarquer que ma famille n'a peut-être pas les traditions les plus stupides.

— À ton service. Bon, j'ai un entraînement. À plus tard, la cousine !

— À plus tard, James.

Mona se retrouva une nouvelle fois plantée. Elle reprit la route de la bibliothèque, jusqu'à ce qu'elle croise Bertram qui descendait les escaliers alors qu'elle les montait.

— Salut, dit Mona en s'arrêtant à son niveau.

— Salut, dit Bertram, gêné. Comment tu vas ?

— Bien, répondit Mona.

— Terence avait l'air de s'inquiéter pour toi, avoua Bertram.

— Ah bon ?

— Oui, enfin, il s'inquiétait plutôt pour toutes les personnes qui t'entourent.

Pour les personnes qui l'entourent ? À quel moment Mona s'est-elle transformée en dragon ?

— Ça, ça me surprend moins, avoua-t-elle.

Bertram esquissa un léger sourire.

— Bon, je dois...

Il désigna les escaliers, sans finir sa phrase.

— Oui, dit Mona. Bonne fin de journée.

— Oui, répéta Bertram, gêné. Et... je suis désolé pour ton arrière-grand-père.

Soudain, il fit une chose à laquelle Mona ne s'attendait vraiment pas : il lui tapota l'épaule. Les sens de Mona s'arrêtèrent tandis que le jeune homme descendait les escaliers. Lorsque les neurones de Mona se remirent en place, elle songea immédiatement qu'elle devait prévenir Grace de cet événement.

Il aura quand même fallu un mort pour ça. Le jour où il y aura un massacre, ce sera quoi ?... Faut surtout pas que je l'imagine... non... non... surtout pas... trop tard.


Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant